Millau en Jazz : comment Thomas de Pourquery a plaqué le rugby pour le sax

Abonnés
  • Le pack de l’équipe Supersonic. Le talonneur de Pourquery est le quatrième en partant de la gauche.
    Le pack de l’équipe Supersonic. Le talonneur de Pourquery est le quatrième en partant de la gauche.
Publié le , mis à jour
Monsieur l’Ouïe

Ancien rugbyman de haut niveau, Thomas de Pourquery a finalement transformé sa carrière dans la musique et fait montre d’un éclectisme rare. Il sera en concert en Aveyron le 22 juillet dans le cadre de Millau en Jazz.

Il est imberbe du crâne et porte une crête au menton. Ça, c’est le look Thomas de Pourquery. Et ses larges épaules lui donnent plus l’allure d’un déménageur breton que d’un spécialiste des arabesques jazz cuivrées. Un déménageur breton, ou alors un rugbyman parigot, du genre qui pousse en mêlée. Et c’est presque ça qu’il est, c’est en tout cas ce qu’il aurait pu être un peu plus jeune, un rugbyman du Top 14. Il a été à deux doigts de faire carrière dans le XV, Thomas. Ou pour être plus précis, à un doigt : le majeur. Le doigt d’honneur. On vous explique ou pas ? On vous explique.

Né à Bondy en 1977, l’année du punk (il aura 44 ans le 7 juillet), le petit Thomas commence le saxophone à 14 ans et rentre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Parallèlement, il enfile short et crampons et se lance dans la mêlée du rugby. Au poste de talonneur, un poste qu’il affectionne : "C’est un poste merveilleux parce qu’à la fois, c’est un poste d’avant : tu es au contact du ballon tout le temps, on est en soutien de chaque plaqueur, on doit suivre le jeu tout le temps ; à la fois, on est nous-mêmes trois-quarts, on vient pas seulement péter au ras. Et puis, le lancer en touche qui est quand même assez jouissif", décrit-il son poste au célèbre magazine de jazz… So Foot.

Une triple fracture du majeur

Thomas de Pourquery est doué, assez doué pour être prêté au Stade Français avec qui il jouera trois matchs en juniors. Et lors d’un autre match contre des Anglais, il subira une triple fracture du majeur. Pour jouer du saxophone, ça devenait délicat, et Thomas se voyait donc devenir rugbyman. Miracle cependant, trois mois après l’accident "mon doigt était devenu trois fois plus fort qu’avant". Il interprétera cette guérison comme un signe et se tournera donc vers la musique. Avec succès. Dès l’an 2000, il se jettera cette fois dans la mêlée du jazz, commençant par des big bands, créant peu à peu ses ensembles et participant à d’autres. Le jazz, mais pas que : joueur, facétieux, là encore il "pète au ras" d’autres styles musicaux, en jouant avec le groupe pop anglais Metronomy, le groupe punk Rigolus, se faisant crooner à la Sinatra en interprétant des succès de Broadway avec le Red Star orchestra, ou tâtant à la chanson avec Jeanne Added ou Camélia Jordana. Joueur, toujours, sa carrure le verra également jouer sur grand écran dans une douzaine de films, soit en composant la B. O., soit en endossant le maillot d’acteur.

Quoi qu’il en soit, pour Thomas de Pourquery, la musique est un sport collectif. Comme le rugby, tien : "Quand on joue un match, on entre sur un terrain comme on entre sur scène". Et le 22 juillet à Millau, le talonneur de Bondy va pousser très fort sur scène. À coup sûr.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?