Rodez : au lycée Foch, "L’adversaire" est devenu leur allié en cours de français

Voir ses élèves déclamer des textes écrits en classes, puis les "jouer" au micro de Radio Temps Rodez, et ainsi voir ces lycéens s’approprier pleinement une œuvre littéraire : Karin Morton a de quoi avoir le sourire aux lèvres en voyant comment ses premières ont plongé dans "L’adversaire", le roman-récit d’Emmanuel Carrière, qui reprend l’affaire Romand. Ce criminel qui se faisait passer pour un médecin et chercheur et qui tua son épouse ses enfants et ses parents, sur le point de découvrir la vérité.

Ce roman, Karin Morton l’a mis en regard de "La Princesse de Clèves", en s’interrogeant sur un sujet qui les relie : "Qu’est-ce qui peut pousser les individus à agir ?". En proposant aux élèves un exercice bien particulier : faire parler les "personnages" du récit d’Emmanuel Carrière. Et ainsi se les approprier.

"Ils ont pu faire parler les morts", sourit l’enseignante, pour le moins ravie de voir l’enthousiasme que cela a suscité chez ses élèves. "Il a fallu en freiner, raccourcir des textes. Ce qui est intéressant aussi, c’est de voir que ceux qui ont le moins aimé le récit de Carrière qui ont écrit les textes les plus étonnants."

Des textes souvent bluffants, qui ensuite ont été envoyés à l’auteur. Ce dernier n’est pas resté insensible à la démarche puisqu’il n’a pas manqué de répondre aux élèves du lycée Foch. Un vrai bonheur pour ces lycéens qui ont remis un coup de collier pour ensuite transformer ces écrits en mini-pièce de théâtre orale.

Et cela tombe bien pour ses élèves de première qui, ces jours-ci, doivent passer leur oral de français, avec, on s’en doute, une belle assurance gagnée grâce à "L’adversaire".

En 2019, une classe du lycée Foch avait, elle, été retenue pour participer au Goncourt des lycées, remporté par Karine Tuil, pour "Les choses humaines". Et cette année, par le biais de lien lié avec Emmanuel Carrière, le lycée Foch se fait à nouveau remarquer.

Et de belle manière.