Football - Rodez : intersaison, préparation, mercato, Enzo Zidane... Laurent Peyrelade dit tout

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  • "Il faut que ce nouveau groupe soit capable de prolonger les bonnes choses initiées par l'ancien et poursuivre sur la lancée de la seconde partie de la saison dernière", espère Laurent Peyrelade.
    "Il faut que ce nouveau groupe soit capable de prolonger les bonnes choses initiées par l'ancien et poursuivre sur la lancée de la seconde partie de la saison dernière", espère Laurent Peyrelade. Centre Presse - José A. Torres
Publié le , mis à jour

Proche de rejoindre Amiens (aussi en Ligue 2) cet été, Laurent Peyrelade confie être finalement resté à Rodez pour la liberté d'action que lui donne le club. L'entraîneur du Raf a aussi fait le point sur la préparation, le mercato mouvementé, dont l'arrivée d'Enzo Zidane, et parlé tactique avant le premier match amical de la saison à Nice ce samedi 3 juillet, à 17 h 30.

Comment avez-vous vécu cette intersaison particulière puisque vous n'avez jamais été aussi proche d'un départ (à Amiens) ?

Déjà, j'aurais bien aimé avoir plus de vacances. J'ai essayé de savourer, de passer du temps avec ma famille et je peux vous assurer que trois semaines, c'était un peu trop court. (sourire) J'ai décidé de rester à Rodez parce qu'ici, j'ai une liberté de parole et de pensée difficilement trouvable dans le football professionnel. Le club avance, on me demande mon avis sur des choix stratégiques alors qu'on pourrait très bien ne jamais me le demander. Je suis aussi sous contrat (jusqu'en juin 2023) et pas en fin de bail. Ma famille est prête à faire encore quelques sacrifices pour que je reste au Raf. Par contre, quand ma tribu n'y consentira plus, il sera temps de prendre une année sabbatique.

Rêvez-vous toujours d'aller entraîner en Ligue 1 ou souhaitez-vous finir votre carrière ici ?

J'ai toujours envie d'aller voir comment ça se passe en L1, mais comme en L2, il n'y a que vingt entraîneurs. On a tous des rêves, mais une fois qu'on les confronte à la réalité... il faut être persévérant. Après, ce qui se passera en décembre... Moi, je veux juste que ma famille se porte bien, qu'on ait quelques victoires en début de saison et qu'on essaye de décrocher le maintien à dix matches de la fin du championnat.

Vous allez d'abord jouer votre premier match amical à Nice ce samedi 3 juillet, à 17 h 30.

Seul Julien Célestine manque à l'appel. Il s'est fait une entorse à une cheville en tombant dans un trou à l'entraînement, mais sera de retour dès la semaine prochaine. À la reprise (le 16 juin), j'ai retrouvé des joueurs avec un niveau physique homogène.

Vous disputerez seulement quatre matches amicaux (contre Nice, Clermont, Montpellier puis Toulouse) puisque Nîmes vous a fait faux bond.

C'est dommage, d'autant qu'à la place, on va devoir se contenter d'une opposition interne. Mais je préfère que ce soit cette rencontre-là qui saute plutôt que celle (du 17 juillet face à Toulouse, à Montauban) placée juste avant le début du championnat (le 24, à Caen).

Pour cette préparation, pourquoi avez-vous, comme l'an dernier mais contrairement aux précédents, souhaité affronter des équipes de L1 ou de L2 qui visent la montée ?

L'idée des amicaux, c'est de souffrir. Confrontés à ce qui se fait de bien, les joueurs vont être obligés d'élever leur niveau de jeu à plusieurs reprises. Ça leur permettra de corriger le tir avant le début de la saison pour qu'ils commettent le minimum d’erreurs possibles quand elle reprendra.

Le mercato est-il terminé dans le sens des arrivées (Buades, Corrédor, Danger, Despres, E. Zidane, Malanda et Rajot) ?

On n'attend personne d'autre. Le révélateur du niveau de nos recrues, ce sera la compétition, alors on le connaîtra seulement en décembre. Mais ce sont de bonnes personnes, des profils qui correspondent au territoire, à l'ADN du groupe, du club... donc ça va faciliter leur intégration. La saison passée a été bien plus délicate pour la vie de groupe puisqu'on a travaillé dans un laboratoire, à huis clos. Là, on va vivre comme tout le monde.

Quels sont les avantages d'un groupe réduit (pour "gagner en qualité", selon le président) ?

Les nombreux départs de joueurs en fin de contrat ont libéré de la masse salariale, ce qui nous a permis de faire le mercato qu'on voulait. Resserrer le groupe permet d'y mettre plus facilement en place une unité de pensée. Souffrir ensemble, s'aimer, penser la même chose au même moment sur le terrain... j'ai quatre semaines et demie pour leur inculquer ça. On saura au bout de dix matches de L2 si c'est réussi.

D'autres joueurs devraient encore vous quitter.

Corentin (Jacob), Daouda (Gueye) et Grégory (Coelho) postulent pour partir en prêt, mais le marché est compliqué. Théo (Guivarch), qui part gardien numéro 2, veut aussi partir. S'il reste, je serai très content. En cas de départ, Thomas Secchi prendra sa place dans la hiérarchie et on verra qui sera le troisième.

Des titulaires, comme Julien Célestine et Jordan Leborgne, pourraient être particulièrement sollicités...

Qu'ils s'appellent Célestine, (Rémy) Boissier, (Pierre) Bardy, (Valentin) Henry, (David) Douline (les deux derniers cités ont récemment quitté le club), (Ugo) Bonnet... un entraîneur veut toujours garder ses meilleurs joueurs. 

De nombreux cadres (Douline, Henry, Poujol, Tertereau et Ruffaut) sont partis. C'est la première fois que vous en perdez autant. Étiez-vous opposé à ces départs ?

Quand tu vis aussi longtemps avec des joueurs, c'est parce que tu apprécies les hommes... Maintenant, ça va être à Ugo, Rémy, Jordan et à d'autres de prendre soin de l'équipe, de prendre des responsabilités... Ce renouvellement est à la fois excitant et fatigant. Excitant parce qu'on est toujours en Ligue 2, qu'on va continuer à faire grandir le club et ses infrastructures, se professionnaliser... Mais fatiguant car on a dû changer des choses que je ne voulais pas changer. 

En parlant de changement, allez-vous prendre le risque, comme la saison passée, de débuter avec un autre système que votre traditionnel 3-5-2, qui plus est avec un nouveau groupe ?

Il faut déjà avoir une base solide et ne pas se disperser. C'est en fonction des résultats qu'on essaiera de faire évoluer nos principes et nos systèmes de jeu.

Laisserez-vous le brassard de capitaine à Pierre Bardy ?

J'ai envie de changer son porteur à chaque match pour responsabiliser tout le monde. Ce rôle te donne plus de devoirs que de droits. Le brassard, ce n'est pas une consécration, c'est une responsabilité. Et elle est moins lourde quand on la partage. On n'en a pas encore parlé avec Pierre, mais de toute façon, ce n'est pas lui qui décide. (sourire)

Vous appuierez-vous sur un trio Leborgne - Boissier - Rajot dans l'entrejeu et que pensez-vous de la densité qui vous est offerte en attaque ?

On a toujours des idées de départ, mais c'est uniquement quand on les confronte à la réalité du terrain qu'on peut tirer des enseignements. On va travailler différentes associations de joueurs. Concernant les attaquants, l'idée était d'en avoir quatre (Bonnet, David, Dembélé et Depres) afin que je puisse faire tourner selon les scénarios des matches.

Comment allez-vous intégrer Enzo Zidane dans votre système de jeu ?

Ça va être difficile pour lui de s'y intégrer avec son profil de passeur parce qu'on est une équipe de coureurs. Il va devoir coller à notre ADN, mais on va lui laisser le temps de s'acclimater à la division, d'être bien dans ce club et ce sera à lui d'aller chercher du temps de jeu. Le nom ne fait pas le talent, c'est ce que tu fais sur le terrain qui te donne du crédit. Mais je n'ai pas d'inquiétude par rapport à ce garçon. Il est intelligent.

Auriez-vous spontanément cherché à attirer ce type de profil ou c'est une opportunité liée au fait qu'il est le fils de l'un des actionnaires du Raf ?

Non, c'est plutôt une opportunité.

N'avez-vous pas peur que le battage médiatique autour de lui perturbe votre groupe ?

Je n'ai pas vu de foules en délire à l'entraînement. C'est notre copain assis à côté de nous dans le vestiaire, il s'entraîne tous les jours avec nous... Ce n'est pas le père, mais le fils. L'imaginaire collectif est tout de suite dans la comparaison, la méchanceté même. Nous, on n'est pas là pour le juger, juste l'accompagner.

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