Quilles de huit : Julien Galdemar (Saint-Amans), les promesses d'un grand

  • En 2019 à Magrin lors du dernier championnat de France individuel, Julien Galdemar, sous les yeux d’un public nombreux et notamment ceux de son père (tout à droite assis) et de son frère (debout à sa droite), a terminé à une petite quille du titre, à seulement 20 ans.
    En 2019 à Magrin lors du dernier championnat de France individuel, Julien Galdemar, sous les yeux d’un public nombreux et notamment ceux de son père (tout à droite assis) et de son frère (debout à sa droite), a terminé à une petite quille du titre, à seulement 20 ans. Archives Centre Presse Aveyron - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
Aurélien Parayre

Auteur du meilleur total de la saison en trois parties dimanche dernier à Luc, le joueur de Saint-Amans montre qu’il faudra compter sur lui en haut de la pyramide des excellents quilleurs,  et cela malgré sa relative jeunesse (22 ans).

Un jeune loup. Un vrai. Mais avec tout sauf les dents qui rayent le parquet. D’ailleurs, quand on l’a rencontré, il était presque gêné de faire l’objet d’une mise en lumière. « Il n’y a pas grand-chose à dire, non ? » Oh que si, il y en a des choses à faire savoir au sujet d’un Julien Galdemar qui est promis à s’installer dans la caste des grands. Celle de ceux qui brillent le printemps venu, avant de scintiller de mille feux au cœur de l’été, quand les rendez-vous nationaux s’enchaînent en même temps que les chapitres légendaires de la discipline s’écrivent.


Derrière le café de ses grands-parents

 

Le gamin de Bez-Bédène y a d’ailleurs déjà goûté. Lors du dernier championnat de France individuel, en 2019 à Magrin avec le maillot de Saint-Amans et à tout juste 20 balais. Il a échoué à une quille du titre suprême. « C’est sûr que ça fait râler de se retrouver si proche », avance l’étudiant en école d’ingénieur en génie civil à la ville, actuellement dans sa dernière année d’étude en alternance à Rodez. Sans en faire une fixette pour autant. « Le “France”, c’est particulier, c’est la réussite d’un jour. »


Et il sait de quoi il parle, lui qui a tout raflé ou presque dans les catégories jeunes de ce révélateur hexagonal. C’est donc tout sauf une surprise de le retrouver cette saison, sa déjà cinquième en seniors et en Excellence (!), avec les tout meilleurs joueurs. Au 5e rang exactement en termes de moyenne avant la 7e manche de ce dimanche (52.933 avec 794 quilles abattues), mais avec le meilleur score en trois parties : un monumental 174 réalisé à Luc dimanche dernier.


« Ça s’est très bien goupillé », commente modestement le capitaine de la quadrette saint-amanéennes (il évolue avec Romain Ambert, Nicolas Lekervern et Jérôme Joulia) pointant à deux manches de la fin au 6e rang, soit dans les clous pour l’objectif de qualification au championnat de France par équipes.
Déjà en 2019, Galdemar avait terminé l’exercice aveyronnais avec la meilleure marque en trois parties: un 177 abattu à Campuac, à l’intérieur. Dépassé ensuite cette même année, à Magrin, par un Fabien Albinet (Luc), qui avait fait sauter le vieux record de France d’Alain Pradel (183 en 1997) avec un démentiel 184 ! Dimanche dernier à Luc, c’est la régularité (59, 58 et 57) qui a été primée pour celui qui est presque né une boule à la main. « Je ne sais pas à quel âge j’ai commencé, dit-il. Je sais que j’étais tout petit, et qu’on jouait derrière le café de mes grands-parents à Bez. » Établissement aujourd’hui devenu véritable musée des trophées glanés par le petit-fils. Mais pas seulement.


Philippe Acquier : « Une quille du feu de Dieu ! »

 

Car les quilles, c’est une histoire de famille chez les Galdemar. La maman Huguette, le papa Patrick et le frangin Flavien pratiquent. Le frère cadet s’illustrant d’ailleurs cette saison, avec le maillot de Sainte-Geneviève, fracassant tous les temps de passage avec sa quadrette en Essor. Si dimanche dernier, Julien Galdemar a construit son score dès les coups au rabat (7, 6 et 7), sa force première reste indubitablement son jeu à la quille. « Il a une quille du feu de Dieu, il est monstrueux dans ce registre », témoigne même Philippe Acquier de Rodez, un des grands joueurs aveyronnais que Galdemar dit avoir longtemps « admiré de derrière », avant de s’asseoir désormais à sa table !


«C’est un joueur en devenir, c’est très clair. À la boule, on s’améliore avec le temps », insiste le multi-champion de France, véritable figure tutélaire des quilles de huit. « Il a confiance en lui et se montre serein quand il joue », enchérit le Sébazacois Christophe Recoules, autre monstre sacré pris en modèle il n’y a finalement pas si longtemps par le jeune Galdemar. « Il est complet. À la boule, comme beaucoup de jeunes désormais et à la différence de notre génération, il ne joue pas au pied, mais trois ou quatre mètres devant. Avec l’amélioration des terrains, ça permet d’être régulier, plus efficace encore. C’est devenu un avantage. »


Au point de prétendre à repousser toujours plus loin ses limites ; et pourquoi pas transformer, cette fois, son histoire avec Magrin en happy end lors du “France” qui s’y déroule à nouveau cet été ? «On verra bien comment cela se passe », répond-il sans pression et humblement.Probablement aussi deux autres ingrédients de son succès. De ses succès passés et à venir.
 

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