Flavin : recherche d’invertébrés et pêche à la mouche pour découvrir la biodiversité

  • Recherche d’invertébrés et pêche à la mouche pour découvrir la biodiversité
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Publié le , mis à jour
Centre Presse

Depuis plusieurs années déjà, l’école de pêche fédérale sensibilise les jeunes à l’environnement. Ses animateurs organisent, avec des établissements scolaires, des sorties sur le terrain, pour mieux comprendre le rôle de l’eau et le fonctionnement des milieux aquatiques. Ensuite, dans le cadre de leur programme d’activités pêche, ils proposent des séances ludiques et efficaces pour acquérir des solides compétences techniques.

En juin dernier, l’école Saint-Charles de Flavin profitait du projet pédagogique "Découverte du Viaur", initié par le syndicat mixte du bassin-versant Viaur, pour faire découvrir aux élèves de CM1 et de CM2, la vie des milieux aquatiques, et plus particulièrement celle des invertébrés qui fréquentent les cours d’eau.

Appelés aussi petites bêtes, et le plus souvent invisibles à l’œil nu, ces êtres au corps mou (ils ne possèdent pas de squelette) jouent un grand rôle. Ce sont eux qui servent, entre autres, de nourriture aux poissons. Les truites adorent par exemple le porte-bois, qui une fois sorti de son fourreau devient une phrygane. Certains oiseaux aussi se nourrissent d’invertébrés. Par exemple, le cincle plongeur, sous l’eau, dans des courants vifs, ou encore la bergeronnette des ruisseaux, mais dans les airs cette fois. Celle-ci se remarque tout particulièrement en mai et juin quand elle se saisit au moment des éclosions, de la magnifique éphémère danica, aux grandes ailes jaunes que les pêcheurs nomment communément mouche de mai. D’autres invertébrés s’appliquent également à nettoyer les cours d’eau en mangeant des feuilles, en réduisant la matière organique…

Les invertébrés indicateurs

Le plus intéressant dans cette recherche, est de pouvoir donner une note indicative sur la qualité de l’eau. On parle ici d’Indice biologique global normalisé. Le nombre d’invertébrés pêchés et leur appartenance à telle ou telle famille donnent une première indication sur l’état de santé de la rivière ou sur un de ses tronçons. C’est, au bout du compte, l’objectif de cette sortie, animée par Alexian Litre, de l’école de pêche fédérale. Avec la professeure des écoles Mme Grimal, les voilà donc au pont de La Capelle-Viaur, bottes aux pieds en quête d’invertébrés. Le projet va bon train avec, d’un côté, les pêcheurs et de l’autre les chercheurs. Les premiers à l’aide de bâtons remuent le fond de la rivière puis avec une épuisette tentent de récupérer les invertébrés qui dérivent. D’autres soulèvent des pierres et saisissent les petites bêtes qui s’y trouvent.

Toute la "récolte" est ensuite triée par le groupe des chercheurs qui, avec une clé de détermination, classe par famille, les différents invertébrés (sangsue, porte-bois, larve d’éphémère, de plécoptère, de diptère, de coléoptère…). Ces opérations ont lieu deux fois, en inversant le rôle de chaque groupe. À l’issue de la matinée, les résultats indiquent une note moyenne (peut mieux faire) à la rivière Viaur sur ce secteur. Pour Mme Grimal : "Cette séance est très positive dans la mesure où certains élèves découvrent, pour la première fois, leur environnement proche. Ensuite, ils ont besoin de choses concrètes, où, de plus, ils sont acteurs du début à la fin du projet. Par ailleurs, travailler à l’extérieur, dans un cadre magnifique, sur du vivant est une très grande chance. Ce sont des expériences pédagogiques enrichissantes à renouveler plus souvent."

Le projet pédagogique du syndicat mixte, visant à préserver et à améliorer la biodiversité, a permis également à d’autres écoles de découvrir avec la LPO et le CPIE, les mammifères et les oiseaux du bassin du Viaur.

L'art de la mouche

Pêcher un jour à la mouche, combien de pêcheurs n’en ont pas rêvé ? Un désir fort, souvent sans lendemain, car pendant trop longtemps, cette pêche a semblé, à beaucoup, hors de portée. Choisir la bonne mouche et réussir à la faire voler ne suffisent pas. Faut-il encore la poser au bon endroit, et enfin ferrer au moment exact, lorsque le poisson s’en empare. Oui, tout cela peut sembler en effet très difficile.

Tout du moins dans un premier temps, car une fois en situation, avec du bon matériel et des conseils appropriés, ces étapes, doucement, mais sûrement, finissent par être franchies. Aujourd’hui, il est raisonnable de dire que cette pêche ne devrait plus faire peur à personne. C’est en tout cas ce qu’il faut espérer. La qualité et le prix du matériel, les sources abondantes d’information, et bien sûr les écoles de pêche autant que les guides spécialisés, ont vraiment rendu sa pratique accessible. Et c’est tant mieux, car toute une génération de jeunes pêcheurs, moins soumis aux préjugés et plus réceptifs aux nouveaux apprentissages, en sont les premiers bénéficiaires.

Pas étonnant donc de retrouver un beau samedi de juin, au moulin de la Gascarie, huit gamins, tous passionnés de pêche. Leur motivation est simple : découvrir une nouvelle technique, ou, pour certains, l’approfondir. Nicolas Costes, animateur à l’école de pêche de la fédération, et Cédric Perrone (en stage de formation brevet professionnel), ont mis en place quatre ateliers.

Tout commence par une présentation globale des milieux aquatiques et des principaux insectes qui fréquentent les rivières. Sur un tableau, est ensuite indiqué le positionnement des truites dans le cours d’eau, qu’elles choisissent en fonction de la dérive des insectes. C’est à cet endroit qu’il faudra, au cours de l’après-midi, faire voler et poser sa mouche…

Déjà des truites

Enfin, dernier thème avant de passer à l’action, la présentation du matériel : canne, moulinet, soie et bas-de-ligne ou queue-de-rat (environ 2,30 m de nylon dont le diamètre diminue progressivement jusqu’à son extrémité, où est fixée la mouche artificielle). Après cette première étape le groupe se partage, avec d’un côté l’atelier "Lancer et ciblage". Sur la pelouse les jeunes pêcheurs travaillent la gestuelle, avec des fausses mouches, sans hameçons, qu’ils doivent envoyer dans des cerceaux. Pendant ce temps, leurs camarades apprennent à fabriquer ou monter des mouches artificielles. Des fiches descriptives sont là pour rappeler les principaux ordres d’insectes qu’il faudra, à terme, savoir imiter avec sa mouche artificielle. Pour l’heure, monter une simple araignée suffira. Pour y parvenir, le schéma d’une mouche artificielle tient lieu de modèle avec, bien mis en évidence, l’abdomen, les ailes, la tête, qu’il faut, avec l’aide de Nicolas, recréer de ses propres mains… Certaines imitations, très réussies, seront d’ailleurs utilisées au cours de la partie de pêche de l’après-midi.

Après les ateliers, les jeunes moucheurs avaient vraiment hâte de passer à l’action ! Ici sur ce parcours no-kill, les truites arc-en-ciel régulièrement déversées, font le bonheur des jeunes pêcheurs.

"Le plus important c’est de commencer le plus tôt possible, pour acquérir les bons gestes, le bon positionnement dans la rivière, insiste Nicolas Costes. Pour l’activité mouche, les jeunes doivent avoir au moins 10 ans, car une bonne coordination des mouvements est indispensable. À cet âge, les enfants ne prennent pas de mauvaises habitudes, et peuvent progresser. Suivre deux séances, c’est la bonne formule. Aujourd’hui, les jeunes ont très bien assimilé la notion de taille des insectes qui dérivent ou qui éclosent. Ils ont aussi bien retenu qu’en fonction de l’activité des poissons, on peut pêcher avec une mouche sèche, en surface, pendant les éclosions, ou en nymphe quand le poisson se nourrit au fond. D’ailleurs, quatre truites ont été prises en nymphe. Au bord de l’eau, il faut toujours observer et réfléchir, pour choisir la meilleure technique, et ça, nos jeunes le comprennent vite."

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