Laguiole : la Coutellerie du Barry entre de bonnes mains

Né au Portugal en 1957, arrivé douze ans plus tard à Villefranche-de-Rouergue avec ses parents, Antoine Monteiro a choisi Thiers pour apprendre le métier de coutelier. Il a quitté le Puy-de-Dôme pour peaufiner sa formation à Laguiole et a finalement posé ses outils (et ses valises) dans la ville du taureau pour ouvrir son atelier en 1988. Baptisé la Coutellerie du Barry, ce lieu se trouvait dans le vieux village. Antoine Monteiro s’est vite trouvé à l’étroit et, comme il n’a pas pu pousser les murs (alors que, bénéficiant d’une belle visibilité, il aurait aimé acheter le bâtiment), il a été contraint de déménager.

L’artisan coutelier a donc quitté le faubourg voilà une douzaine d’années pour prendre ses quartiers dans la zone artisanale La Poujade, située sur la route d’Aubrac, où il a racheté l’ancienne… discothèque Le Vinyl. Les nostalgiques des nuits endiablées laguiolaises ne reconnaîtraient toutefois pas les lieux ! Les travaux ont ainsi duré quelques mois. Aujourd’hui, la Coutellerie du Barry, c’est donc cet atelier, où œuvrent trois personnes (qui vont bénéficier du renfort d’un apprenti qui arrive de Thiers en septembre), et sa boutique attenante, ainsi qu’une deuxième boutique dans le cœur du village, précisément au n°4 de la place du Foirail. Une grande partie des couteaux sont vendus dans ces deux magasins, mais certains trouvent preneur grâce à des revendeurs, en France et à l’étranger, en particulier en Allemagne et peut-être bientôt en Suisse et en Autriche. Des dossiers ont été montés dans ce sens.

Depuis janvier 2020, Antoine Monteiro n’est plus à la tête de la Coutellerie du Barry puisqu’il a confié les clés à sa fille unique. Il fabrique toujours des couteaux mais désormais en tant que salarié. Après des études à Bordeaux et une carrière d’éducatrice pour jeunes enfants pendant huit ans dans une crèche de l’Hérault, Élodie Monteiro, née en… 1988 à Rodez, a décidé de prendre un virage professionnel. "C’est un challenge mais je suis prête à le relever", assure cette jeune trentenaire, dynamique, au tempérament bien trempé, qui a été accompagnée par l’Adefpat (association pour le développement par la formation des projets et des acteurs du territoire), et notamment Nathalie Massol de l’agence de Millau… Élodie Monteiro est prête à prendre le taureau par les cornes !