Nord-Aveyron : voyage en philatélie avec André Lavergne

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  • André Lavergneest timbré pour sa terre natale.
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  • Voyage en philatélie avec André Lavergne
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    Voyage en philatélie avec André Lavergne
Publié le
Olivier Courtil

Par son trait, ce peintre-graveur originaire de Viadène fait voyager au sens propre comme au figuré.

"Dessine-moi Bes-Bedène" pourrait-on lui demander comme le Petit Prince de Saint-Exupéry. André Lavergne a rendu, voici moins d’une décennie, un bel hommage à travers un ouvrage en dessins et aquarelles de l’emblématique hameau de Campouriez au cœur de la Viadène. A quelques pas de ses racines.

C’est encore cet écrin de verdure et de pierre spirituelle avec son clocher peigne qui a inspiré à André Lavergne un timbre retenu l’an dernier à l’échelle nationale pour être édité à 600 00 exemplaires. Une récompense pour sa passion comme une reconnaissance pour sa terre natale qui le lui rend bien.

Un cheval pour lui montrer l'amour de la peinture

Homme inspiré et terre inspirante, André Lavergne raconte à l’adolescence cette anecdote qui en dit long sur son dessein : "Je me trouvais au lac de Saint-Gervais, à l’âge de 14 ans, quand une fille me propose de la saucisse sèche et me demande ce que je peux lui offrir en retour. J’ai peint un cheval."

Il a peint un cheval comme il aurait pu peindre un mouton. Ce fut un cheval qui a montré à André Lavergne l’amour de la peinture dans ses veines. Cet enfant du pays de la Viadène passait son temps à dessiner. C’est à Paris qu’il prend des cours du soir pour parfaire ses connaissances en la matière. Et c’est une autre rencontre qui lui donne la chance de mêler carrière professionnelle et passion artistique. Il réalise une affiche à la demande de son responsable à France Télécom qui est aussi au club des postiers philatélistes, faisant ainsi son entrée au musée de La Poste. "Le musée est un monde, toute l’histoire s’y retrouve", confie-t-il.

André Lavergne se retrouve au cœur des départs et des arrivées du courrier, des lettres de voyage, d’ici et d’ailleurs à condition de disposer de timbre. Il se met à les concevoir.

Timbres à l’effigie des Grimaldi

À l’instar donc de celui retenu pour Bes-Bedène. Trois maquettes furent présentées, celle en dimension panoramique fut retenue. Entre-temps, il a écumé les océans pour l’Outre-mer, la France et même la principauté de Monaco en réalisant vingt-six timbres pour la famille Grimaldi au crépuscule du XXe siècle. Depuis il est convié sur le Rocher tous les deux ans. Du rocher à l’éperon rocheux de Bes-Bedène, André voyage. Comme ses timbres. Son premier en métropole fut en hommage pour "Les Martyrs" de Chateaubriand édité à onze millions d’exemplaires ! Incomparable aujourd’hui avec celui de Bes-Bedène. Les temps changent et le timbre se fait plus rare. Donc encore plus beau et précieux.

Sous le tilleul de Bes-Bedène, à l’ombre des jeunes filles en fleur écrirait Proust, ou autour du lac de Saint-Gervais, André poursuit avec ferveur à peindre et graver, avec un attachement pour l’aquarelle. Avec le temps, l’œuvre de l’eau sied à son âme de poète. Tous les lieux sont l’occasion de créer, de graver en eaux-fortes, pour laisser des traces de son passage. Que ce soit en Bretagne sur les terres de sa dulcinée avec ses racines de minotier, au moulin de Droël, à Paris sur la place de Furstemberg, le canal Saint-Martin, le calme de l’île Saint-Louis ou évidemment dans la quiétude de la Viadène qu’il connaît par cœur.

La plume pour accompagner ses pinceaux

Des sentiers comme ceux d’Izagues et Izaguette à Montézic, il en connaît tous les recoins comme sa poche. La marche fait cheminer la pensée. Celle d’André Lavergne est une déclaration pour Bes-Bedène qui rime avec Viadène. Dans son livre "Sur les pas de Saint-Gausbert, en balade à Bes-Bedène", il prend aussi la plume pour accompagner ses pinceaux. Dernière rencontre qui fut en réalité la première pour le guider sur le chemin de peintre-graveur, fut son instituteur à l’école sur la place de la Croix à Saint-Amans qui l’a encouragé. André a persévéré, il a bien fait. Ses gravures comme ses aquarelles célèbrent la beauté des êtres et des paysages grâce à son talent de la contemplation. L’art du regard. Peintre figuratif, il a fait une entorse en réalisant une série de cafés dont la solitude captée fait écho à Edward Hopper.

Dans les couleurs, le trait et la mise en scène, il y a du cinéma dans ses toiles. C’est émouvant comme le sont ses aquarelles lumineuses. Après plus d’une année de pandémie, André espère revenir poser ses tableaux pour une énième exposition estivale à Bes-Bedène. En attendant, il est toujours possible de lui commander son ouvrage illustré, intitulé "André Lavergne – peintures, gravures, aquarelles."

Repères

6 octobre 1946, naissance à Saint-Amans-des-Côts.

1977, prix de dessin de la Ville de Paris.

1980, premiers timbres-poste pour Djibouti.

1981, premier timbre français gravé en hommage aux martyrs de Chateaubriand.

1992, médaille d’or de gravure au Salon des artistes Français, Cères philatélie 2003 et 2004.

2006, Grand prix de l’art philatélique pour le bloc "Machines volantes".

400 timbres réalisés.

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