Estaing. Une exposition originale de cadres reliquaires à découvrir à la salle paroissiale

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    Une exposition à découvrir dans les locaux de la salle paroissiale.
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Une exposition originale, surprenante, est à découvrir cet été à la salle paroissiale d’Estaing : des cadres reliquaires "papiers roulés - paperolles" datant du XIXe siècle et pour certains de la première partie du XXe siècle. De par leur style et leur iconographie, ils proviennent certainement pour la plupart de l’atelier du carmel de Rodez.

Cadres reliquaires

Le culte des reliques est très ancien dans l’église catholique mais aussi dans la plupart des religions. Détenir des reliques d’un Saint ou d’un Martyr assurait l’avenir d’un sanctuaire. Ces lieux devenaient un centre de pèlerinage attirant de nombreux pèlerins, comme Conques en Aveyron par exemple. A Estaing, on vénère depuis le VIesiècle l’évêque Saint-Fleuret et dont une procession a lieu en son honneur tous les ans le premier dimanche de juillet. Les reliques de ces Saints étaient souvent présentées dans de beaux reliquaires, de véritables pièces d’orfèvreries. Vers le XVIIesiècle, pour satisfaire une demande familiale, des religieuses cloîtrées (visitandines, clarisses, carmélites) inventèrent la fabrication de cadres reliquaires pour la dévotion privée en dehors des églises. Ces cadres reliquaires étaient confectionnés à partir de matériaux pauvres : papiers roulés, colorés, dorés sur la tranche avec des éléments de récupération (rubans, cartons, perles, papiers divers…). Les papiers frisottés et collés sont artistiquement arrangés autour d’une relique ou plusieurs petites reliques de Saints connus et populaires. Ainsi, ils étaient exposés dans des maisons privées. L’art du papier roulé était né, devenant ainsi "l’art du pauvre". Et quel art ! Art de la récupération et de l’utilisation de matériaux ordinaires pour devenir de véritable chef d’œuvres.

Sauvegarde d’un patrimoine

Il y a une dizaine d’années, la plupart de ces cadres reliquaires ont été sauvés de leur destruction, trouvés dans un très mauvais état (ils avaient été entreposés dans un local très humide dans les années 1950-1960). Le hasard a fait qu’ils ont été confiés à un "restaurateur-amateur". Patiemment et avec beaucoup de minutie, il a remis en état ces cadres reliquaires. Dix ans de travail et de persévérance pour nettoyer, trier, recoller ces centaines de petits bouts de papiers pour leur rendre leur aspect initial. Le résultat est magnifique. On peut complimenter ce passionné qui a fait un immense travail de restauration et de sauvegarde.

Satisfait du résultat obtenu et heureux d’avoir sauvé un petit patrimoine méconnu, le "restaurateur-amateur" est ravi de présenter cette petite exposition à un plus large public.

A découvrir tous les jours, de 15h à 18h en juillet et août, à la salle paroissiale au 22 rue François d’Estaing (près de l’office de tourisme). Entrée gratuite. Exposition organisée par le Relais Paroissial.

En observant ces cadres reliquaires, on peut percevoir un travail de patience, de doigté et d’habileté, de détails, de minutie et d’originalité, travail exercé aussi par la méditation, la spiritualité, la foi et la solitude. La réalisation spirituelle de ces modestes ouvrages comptait tout autant que par leurs dimensions décoratives. Bonne visite.

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