La pandémie a affecté votre mémoire ? Alors bougez pour la stimuler !

  • Voir d'autres personnes n'est pas seulement agréable pour la sociabilisation, mais aussi nécessaire au bon fonctionnement de notre cerveau.
    Voir d'autres personnes n'est pas seulement agréable pour la sociabilisation, mais aussi nécessaire au bon fonctionnement de notre cerveau. nicoletaionescu / Getty Images
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Relaxnews

(ETX Daily Up) - Depuis la pandémie, vous avez tendance à oublier ce que vous dites ou faites ? Pas de panique, selon la scientifique britannique Catherine Loveday, c'est normal. La docteure s'est penchée sur l'altération de notre mémoire et a livré ses premiers résultats lors d'une émission radio. Et il semblerait que les capacités de notre mémoire soient corrélées à nos déplacements. 

Depuis la pandémie, ça vous arrive de perdre vos mots ou d'oublier quelque chose ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas seul. Dans le cadre de ses recherches, la professeure de neurosciences cognitives à l'université de Westminster, Catherine Loveday, s'est penchée sur le sentiment d'altération de la mémoire.

Si, peut-être comme vous, de nombreuses personnes ont pu avoir la sensation d'oublier des choses, personne n'avait jusqu'à présent quantifié ce phénomène. Les résultats de l'étude n'ont pas encore été rendus publics. Cependant, la scientifique a fait part de ses conclusions lors d'une émission de radio sur la BBC4. Elle a utilisé le "Every Memory Questionnaire" qui évalue subjectivement (selon la personne) la façon dont différents aspects de leur mémoire se sont récemment comportés.

Parmi les questions posées, on retrouve : "Avez-vous oublié de dire quelque chose d'important à quelqu'un ? Avez-vous commencé à lire quelque chose avant de vous rendre compte que vous l'aviez déjà lu ?". Par ailleurs, il a été demandé à chacun s'ils pensaient que leur mémoire s'était améliorée, restée la même ou détériorée pendant la pandémie. Les données récoltées par Catherine Loveday semblent confirmer nos impressions isolées : 80% des sondés ont déclaré que leur mémoire s'était détériorée. 

Petit bémol cependant sur la représentativité de l'échantillon. Les personnes ayant répondu au questionnaire sur les troubles de la mémoire ont répondu à un appel lancé sur les réseaux sociaux. Ce qui pourrait expliquer la sur-représentativité des personnes considérant que leur mémoire s'est altérée. 

Sur le bout de la langue 

Pour 55% des sondés, le changement le plus récurrent est l'oubli du moment où un événement ou un incident s'est produit. La catégorie suivante dans laquelle les personnes ont déclaré que leur mémoire s'était détériorée est celle des mots à dire dans une phrase. Ce phénomène est connu en psychologie sous le nom de "phénomène du bout de la langue". Nous en faisons tous l'expérience de temps en temps et cela se produit plus souvent avec les noms (qui ont la mauvaise habitude de revenir plus tard, lorsque l'on pense à autre chose). 

La raison pour laquelle cet oubli des mots a augmenté pendant les restrictions du Covid-19 n'est pas claire, mais elle pourrait simplement s'expliquer par le fait que beaucoup d'entre nous travaillent seuls à la maison ou à distance, et que nous avons donc eu moins d'occasions de parler avec d'autres personnes depuis un an. Nous avons perdu l'habitude des interactions sociales et nos neurones ont été moins sollicités. Bref, nous nous sommes ramollis. 

"Qu'est-ce que tu dis ?"

Le manque d'interactions sociales n'a pas uniquement affaibli notre langage. Les résultats de la docteure Loveday révèlent que d'autres difficultés courantes sont aussi apparues, comme le fait d'oublier ce qu'on nous a dit ou d'oublier de faire ce qu'on a dit qu'on ferait.

L'explication la plus probable est le manque de repères dans l'environnement extérieur. Au lieu de se rendre au travail, de se déplacer dans un bureau, de se rendre dans d'autres lieux pour des réunions et de rencontrer constamment des gens, certains d'entre nous sont principalement confinés dans une pièce à la maison. Le fait de sortir, passer devant des salles ou voir quelqu'un nous rappelle tout simplement que nous devons faire quelque chose, ou qu'il y a un anniversaire. Voir d'autres personnes n'est donc pas seulement agréable pour la sociabilisation, mais aussi nécessaire au bon fonctionnement de notre cerveau. 

Bougez, mémorisez 

Dans cette nouvelle étude sur la mémoire pendant l'enfermement, l'un des principaux facteurs prédictifs de la qualité de la mémoire des personnes concernées était le nombre de déplacements effectués au cours de la journée. Les personnes qui sortaient et se rendaient dans différents endroits ont signalé moins de difficultés de mémoire. Bref, pour mieux mémoriser, bougez ! 

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