Un été entre incertitudes et projets pour l’usine Bosch d'Onet-le-Château

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  • La réunion de mardi a été menée par la ministre Agnès Pannier-Runacher.
    La réunion de mardi a été menée par la ministre Agnès Pannier-Runacher. Archives JAT
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Si les syndicats donnent rendez-vous à la rentrée pour décider d’éventuelles actions à mener, les semaines à venir seront décisives avec la mise en place de projets industriels pour le site d’Onet-le-Château.

La réunion qui s’est tenue cette semaine à Bercy, autour de la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher était attendue par beaucoup. Par les représentants du personnel de l’usine Bosch d’Onet-le-Château bien sûr, par les élus du territoire aussi. Chacun étant dans l’attente de réponses de la direction du site alors que lors de sa visite au mois de mars dernier, la ministre s’était engagée à suivre "personnellement le dossier" et l’évolution de la situation.

Au cours de cette réunion, où certains ont assisté aux discussions en visioconférence, trois principaux sujets ont été abordés : l’avenir de l’usine et la pertinence de son projet industriel, l’aspect social et l’évolution de l’emploi et "les mesures de revitalisation du territoire", selon Bercy.

Avant d’aborder ces précédents points, les différents protagonistes de la réunion se sont arrêtés sur le principal point d’achoppement : le volet social. Il aura fallu du temps à la direction de l’usine castonétoise et aux syndicats pour arriver à entamer les négociations destinées à encadrer les départs au sein de l’usine qui devrait perdre près de 750 emplois. Les syndicats avaient notamment fixé comme ligne rouge qu’aucun départ contraint ne serait annoncé à l’usine Bosch, ce que la direction leur avait oralement promis au même titre qu’une préservation de ces 500 postes entre 2025 et 2027. "Difficile d’avoir confiance en la direction avec de telles annonces. Ils sont revenus sur leur parole. C’est à Bosch de faire un pas vers nous et non l’inverse pour reprendre le chemin des négociations", souligne Cédric Belledent, délégué SUD. "Il est compliqué de mobiliser les salariés durant l’été. Nous donnerons rendez-vous au personnel de l’usine à la rentrée, complète Cédric Belledent. Nous déciderons alors de la suite à donner et des éventuelles actions à mener. Mais nous ne déciderons rien sans les salariés de l’usine."

Concernant d’éventuelles aides de maintien à l’emploi, Bercy précise que le secteur automobile, contrairement à celui de l’aéronautique, "est touché par une baisse durable. C’est la responsabilité du groupe de gérer cette décroissance."

Le compte n’y est pas

Toutefois, pour le ministère de l’Industrie, "de nombreuses interrogations persistent et un constat général se dégage : le compte n’y est pas sur la garantie d’absence de départ de départ contraint, de licenciement sec".

Concernant le projet industriel, des "clarifications" ont été apportées par Bosch. Qualifiées de "bienvenues", ces précisions concernent notamment la mise en place d’un atelier de fabrication de piles à combustible à hydrogène. Un système destiné à être embarqué sur des camions frigorifiques. "C’est un marché potentiel, un projet d’avenir pour Rodez mais donc la technologie doit être confirmée. Mais si ce projet fonctionne il compterait pour environ la moitié des effectifs du site à partir de 2025. Ce projet est associé à des montants d’investissements à hauteur de 30 millions d’euros", précise le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher. Les syndicats craignent que ce projet n’arrive pas à maturité avant 2025.

Aussi, certaines pièces produites aujourd’hui par des sous-traitants pourront être fabriquées sur le site de Bosch à Onet-le-Château. "Six projets d’internalisation de production de composants ont été annoncés. Deux premiers au mois de mai, quatre autres en juin. Tous ces projets correspondent à des montants d’investissements de 2 millions d’euros pour les deux premiers, et du même ordre de grandeur pour les quatre autres", détaille Bercy.

Un troisième projet pourrait voir la création d’un atelier de décolletage "qui va pouvoir occuper environ 50 ETP".

Enfin, lors de la réunion qui s’est tenue à Paris, le ministère a évoqué "l’accompagnement possible dans le cadre du développement industrie" et ainsi "la revitalisation du territoire".

Se saisir des opportunités

Dans le cadre du plan France relance, l’entreprise toulousaine Actia a bénéficié récemment d’une aide pour promouvoir le développement de ses produits, en l’occurrence des batteries pour des véhicules lourds. "La fabrication des batteries pourrait se faire en Aveyron, et à Rodez en particulier. La balle est maintenant dans le camp des acteurs locaux pour faire en sorte que les conditions d’accueil à Rodez soient les meilleurs possible pour arriver à créer des emplois sur le site", insiste Bercy.

Seulement, le ministère a prévenu : "Les élus locaux doivent s’emparer de cette possibilité". Le cabinet de la ministre a regretté que ces derniers aient repoussé en septembre une réunion prévue début juillet pour évoquer le sujet… Cependant, il semblerait que cette entrevue se tienne finalement dans les prochains jours où les élus pourront prendre attache avec l’entreprise Actia. " L’état met les moyens pour proposer des dispositifs qui fonctionnent et qui sont utiles à nos territoires, observe le député Stéphane Mazars. Il faut s’en saisir pour ne pas passer à côté de ces opportunités." Pour préserver l’usine Bosch, selon Bercy, les élus locaux doivent "mener les trois batailles en même temps : celle du projet industriel, de l’emploi et de la revitalisation et pas les unes après les autres. Chacun est aujourd’hui face à ses responsabilités et chacun doit les assumer et faire sa part du travail".

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