L’Estivada de Rodez va semer l’esprit occitan dans le cœur de la cité
Absent l’année dernière, le festival interrégional des cultures occitanes revient et, pour l’occasion, retrouve ses racines en s’installant dans le cœur de la Cité.
La ville en quête de verdure dans sa cité a décidé de replanter l’Estivada, déraciné l’année dernière par la pandémie, dans le centre-ville. Là même où il a pris naissance il y a plus de 25 ans. C’était en 1995, à l’initiative d’une ville soucieuse de mettre en valeur une langue occitane que certains voulaient enterrer. Massilia Sound system chantait alors sur une place Foch noire de monde. Depuis, l’Estivada a fait du chemin, a résisté au temps, aux pressions… Pour être présent en 2021.
De jeudi à samedi, l’ambiance "Oc" sera diffuse dans tout le cœur de la cité. Salon des éditeurs dans la mairie, village des associations occitanes sur la place de la Cité, théâtre en déambulation dans les ruelles pavées, contes, conférences, spectacles, poésies, concert, danses et quelques surprises par-ci par-là : Rodez renoue avec trois jours aussi bien culturels que festifs.
Moins "ronflant", en l’absence de têtes d’affiche telles que Cali, Zebda ou Cabrel qui avaient placé l’Estivada sur une nouvelle orbite, ce festival 2021 en revient à ses fondamentaux si l’on peut dire.
Il puisera même dans ses racines en rendant notamment hommage à Robert Marty et René Duran, deux chantres de l’occitanisme décédés récemment, ainsi qu’à Jean Boudou, dont le centenaire de la naissance sera fêté à travers plusieurs évènements.
L’Estivada mettra aussi en valeur la contemporanéité de cette lengua d’oc. C’est une des raisons d’être de ce festival. Et ce, à travers notamment les concerts qui seront donnés sur la place Foch. Ces concerts qui ont fait de ce festival un rendez-vous populaire.
Mbraia, qui, avec Paulin Courtial (guitares, voix) et Arnaud Cance (percussions, voix) puise dans la matière du chant populaire occitan pour déclencher la machine à danser ; la Beluga et les poèmes de Calelhon ; Platane, et cette rencontre entre chants polyphoniques traditionnels et musique actuelle ; les cuivres du Aqueles Clapas band, Lo Barrut et ses polyphonies occitanes, le rappeur et polyphoniste Pantais Clus, ; l’énergie de KKC et le collectif Passatge en Cousserans ; Fur Croia, avec ses sons digitaux et acoustiques, ses boucles intemporelles et ses rythmes post industriels mêlés à la langue provençale… Autant de groupes qui donneront à voir, à écouter et à danser sur cette place Foch flambant neuve qui vivra là ses premières soirées de fête.
Le jardin public sera lui aussi à la fête durant ces trois jours, tout comme, et c’est une première depuis sa fermeture en 2016, la chapelle royale. Cette magnifique enceinte du XVlle siècle, qui appartient au Département, accueillera Roselyne, qui chantera Boudou et "The Canterbury Tales". La troupe bretonne Strollad Madarjeu y présentera une farce basée sur des contes décalés, revendicatifs, féministes et transgressifs mis en scène dans un style carnavalesque et festif, sur fond de musique médiévalotrad-baroque.
La MJC et les Archives départementales seront ces autres lieux qui accueilleront un festival des cultures occitanes plus que jamais enraciné dans la ville. "Bona Estivada" comme on dit !
Contexte sanitaire oblige…
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