Rodez : l’Estivada est bel et bien de retour dans la Cité

Petit à petit, hier, l’Estivada a retrouvé sa place dans la ville. Le festival interrégional des cultures occitanes, qui n’avait pu se tenir l’an passé, a retrouvé le cœur de Rodez et sa Cité. Plus recentré, plus humble que les dernières éditions, mais tout aussi enraciné, le festival a démarré en début d’après-midi par un moment d’émotion. Celui de l’hommage à Robert Marti, en présence de son épouse, dans l’hémicycle d’un hôtel de ville qui accueille également le salon des éditeurs, qui porte le nom de cet ardent défenseur de la langue et de la culture occitane, disparu tout récemment.

Si dans cette après-midi écrasante de chaleur, il n’était pas rare d’entendre claquer quelques conversations occitanes sur des terrasses ombragées prises d’assaut, ou de croiser une troupe venue surprendre les passants, c’est en fin de journée, sur la place de la Cité ou est installé le village des associations occitanes, que le cœur de l’Estivada s’est mis à battre un peu plus fort.

Au terme d’une inauguration où, tour à tour, les élus de la ville, du département ou de la Région, ou même du peuple, sont venus pour ainsi dire "rassurer" le festival.

Ainsi le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, a fait part de son envie de voir ce festival "populaire et apprécié" se développer et tisser un réseau avec des villes comme Toulouse, Albi, Pau, Béziers, Montpellier. La première adjointe, Sarah Vidal, en occitan, s’est, elle, félicité de "ne pas revivre un été sans espoir", et vit cet Estivada, piloté en régie directe par la ville depuis 2015, "comme un prélude à un retour à des jours meilleurs". Le nouveau président du conseil départemental, Arnaud Viala, a loué la "pugnacité et la persévérance" des organisateurs de cet Estivada qui est un "moment phare de l’été ruthénois mais aveyronnais aussi".

Tout en se disant "arrimé à la défense de la langue occitane". Marie Lacaze, nouvelle élue régionale a insisté sur l‘apport également sonnant et trébuchant de l’Occitanie avec 52 000 euros tout juste votés. Et le député Stéphane Mazars, de conclure par sa joie de voir ce festival reprendre son envol depuis "cette belle place de la Cité".

Tout le monde, dans la bonne humeur, pouvait alors aller "trinquer" à ces bonnes nouvelles sur une place Foch prête à recevoir ses premiers concerts, sans vraiment savoir quel succès cela allait connaître avec cette foutue crise sanitaire.

Sur cette place de la Cité, l’ancien maire de la ville, Marc Censi, sirotant tranquillement un verre avec son épouse sur une des terrasses, pouvait également "trinquer". Lui qui, en 1995, eut l’idée de lancer ce festival des cultures occitanes…