Millau : les festivités de la Sainte-Anne débutent aujourd’hui

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  • La confection de gants en cuir.
    La confection de gants en cuir.
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Durant trois jours, la Sainte Patronne des gantiers et mégissiers sera célébrée.

On a un patrimoine culturel en place depuis des siècles autour de la filière agropastorale", appuie Olivier Fabre, maître gantier et président de l’association Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel du Pays de Millau (SPCIPM). D’aujourd’hui à lundi 26 juillet, jour de la Sainte-Anne, son associationorganise des festivités pour célébrer la Sainte Patronne des maîtres gantiers et mégissiers. L’origine de ce saint patronage est difficile à établir, mais une chose est sûre : la dévotion à Sainte-Anne est avérée dans la région.

À Millau, notamment, un autel lui est dédié dans l’église du Sacré-Cœur pour demander la protection de la cité du gant. Et si cette ville est surnommée ainsi, "c’est aussi grâce au travail séculaire des bergers du Pays de Millau", rappelle Olivier Fabre. Les réjouissances planifiées par la SPCIPM visent d’ailleurs à rendre hommage à toutes les personnes liées à l’agropastoralisme, à la peau et aux gants. Cela soutiendra la demande de l’association d’inscrire les savoir-faire associés à la ganterie, des six départements où sont élevées des brebis de la race lacaune - ledit Pays de Millau -, au patrimoine immatériel de l’Unesco. "Si aujourd’hui il y a cette réputation et cette qualité, depuis au moins tout le XXe siècle, c’est parce que Millau a baigné très tôt dans un environnement avec des brebis où l’on pouvait récupérer les cuirs", assoit le maître gantier. Face à la diminution de l’activité de ganterie, que ce soit pour des raisons de mode, de saisonnalité ou d’importation, cette inscription auprès de l’Unesco a un objectif : "sauvegarder et protéger nos savoirs". Que cette mémoire ne s’éteigne pas génération après génération. Pour œuvrer dans ce sens, l’association a imaginé 14 mesures de sauvegarde, dont certaines dédiées aux rites et traditions. "Les célébrations de la Sainte-Anne s’intègrent dans ces événements sociaux et festifs", souligne l’artisan.

Des locaux aux locaux

Au-delà du circuit de fabrication des gants en cuir, ces trois jours font l’éloge de pratiques culinaires : des fouaces faites mains seront offertes, et des restaurants sont associées pour proposer un menu spécial. Un tournoi de rugby féminin est programmé. Trois équipes remporteront chacune un trophée - un berger, un gantier et un mégisser -, confectionné par le tourneur sur bois aveyronnais Jules Hérail. La danse sera également à l’honneur, grâce au groupe folklorique La Gantieirelo - qui signifie "la petite gantière" en occitan. "Ils ont des gants, aussi, dans leur tenue traditionnelle", précise Olivier Fabre. Des messes, des chants de la Sainte-Anne "retrouvés par le prêtre dans les archives du diocèse", deux concerts d’orgue et leurs visites explicatives, ainsi que des bénédictions d’objets symboliques tels que "des ciseaux de gantier, des mains chaudes et des cloches de brebis", compléteront le tableau. Toutes ces activités ont aussi pour but, et cela a toute son importance pour l’Unesco, de faire pétiller la fierté des populations.

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