Nouvelle saison pour le Rodez Aveyron Football, mêmes principes

« C’est une équipe d’intérieur, je le répète. On ferme les intérieurs, on se démer** ! » À Vabre hier matin, sur l’un des terrains d’entraînement du Raf, Laurent Peyrelade arrête, replace ses joueurs, leur martèle ses consignes… Dans l’intensité, le coach est monté d’un cran parce que ce soir (19 heures), à Caen, ce n’est plus un match amical, mais le début d’une nouvelle odyssée pour Rodez, la troisième d’affilée en Ligue 2.

Pour y rester, il faudra la transformer en épopée, encore, parce que la présence des Ruthénois à ce niveau-là est toujours un exploit perpétuel. Mais comme le temps fait son œuvre et que l’habitude s’installe, voir ce club dans cette division est devenu normal. « On banalise trop l’exceptionnel, mais c’est humain, souffle l’entraîneur. Faire adhérer les nouveaux joueurs à notre identité, c’est un gage de réussite. Parce que si on perd cette faim qui nous anime… »

Un groupe « renouvelé de moitié »

Si son 3-5-2, composé de « coureurs » comme il aime à le rappeler, n’a pas changé, son groupe, lui, a été « renouvelé de moitié ». D’où la nécessité de recruter rapidement les nouveaux afin de les formater au moule Peyrelade. « Il fallait les intégrer rapidement parce qu’on ne peut pas bien jouer sans bien vivre ensemble à Rodez. Contrairement à certains clubs, on ne sait pas faire ça ici. Maintenant, l’idée, c’est d’être régulier parce que c’est vraiment ce qui nous manque depuis notre montée en L2. » Pour y parvenir, il bénéficie cette saison d’un arsenal plus vaste. D’abord, si son groupe est plus restreint, il n’a jamais été aussi fort sur le papier. « Mais il faudra éviter les bobos. », souligne le Sarthois. Parce que le poids de chaque absence n’en sera que plus conséquent…

Heureusement, la préparation physique n’a pas été gâchée par le Covid-19 cette année et ce ne sont plus des joueurs à des niveaux de forme inégaux dont il dispose. « Ce problème nous avait coûté les trois premiers mois de championnat », reconnaît Laurent Peyrelade.

« On ne vit plus dans un laboratoire »

C’était la deuxième arme, la troisième ? Celui qui est au club depuis 2015 répond : « On a pu bouger en préparation au lieu de rester bloquer ici. On ne vit plus dans un laboratoire grâce à la vaccination, c’est un plus pour la vie de groupe qui est si importante ici. » Comme l’ambiance de Paul-Lignon, mais avant de la retrouver, ce sera un autre public qui sortira enfin les Ruthénois du huis clos en championnat. À savoir celui de Michel-d’Ornano, à Caen, dont les tribunes pourraient être bien garnies après pratiquement une saison à devoir se contenter d’un écran. « À la maison, il faudra prendre tout ce qu’il y a à prendre. Mais à l’extérieur, on s’adaptera à l’adversaire. Par contre, on devra être concentré dès le coup d’envoi, et pas au bout d’un quart d’heure… »

Le coach fait référence au début de match complètement raté à Montauban, contre Toulouse (2-0, dernier amical), où son équipe a encaissé deux buts dans les quatorze premières minutes. « Il faut qu’on soit plus juste défensivement parce qu’à Caen, ça va être un match fermé, prévient le coach. Il va falloir être intelligent pour ne pas trop tomber dans le un contre un, être bon dans la récupération collective puis dans la première passe. » À Rodez, les joueurs passent, mais les principes restent.