Aveyron : quatre et cinq ans de prison pour les cambrioleurs tarnais

  • Les deux hommes étaient poursuivis pour 31 cambriolages.
    Les deux hommes étaient poursuivis pour 31 cambriolages. Archives Centre Presse - José A. Torres
Publié le
Mathieu Roualdès

Ils étaient poursuivis pour 31 cambriolages, la plupart dans l’Aveyron, entre mars et juillet.

Pont-de-Salars, Baraqueville, Coupiac, Quins, Cabanès, Sauveterre-de-Rouergue, Salles-Curan, Rebourguil, Réquista, Lestrade-et-Thouels, Vabres-l’Abbaye… La liste ressemblerait presque à une brochure touristique sur les villages aveyronnais à découvrir cet été. Il n’en est rien.

Elle répertorie les endroits « visités » par deux cambrioleurs tarnais, de mars à juillet. Interpellés en début de semaine dernière, ils étaient présentés ce mercredi devant le tribunal judiciaire de Rodez. L’un vient tout juste de fêter ses 30 ans en garde à vue, l’autre en a 47. Tous deux ont déjà un casier long comme le bras et de nombreuses années de détention à leur compteur.

De longs mois de « traque »

Cette fois, les enquêteurs leur ont mis la main dessus après de longs mois de « traque » et un premier cambriolage dans une clinique vétérinaire de Naucelle. Ils étaient repartis avec de l’argent liquide, des ordinateurs ainsi qu’une machine à café. Dans la majorité des cas, le duo s’en prenait, de nuit, à des PME. En tout, la justice leur reproche 31 cambriolages, pour un préjudice total estimé à plus de 25 000€.

Pourtant, dans le box, le plus ancien des prévenus, déjà connu pour vols, proxénétisme ou encore violences, l’assure : « Je n’ai rien à voir là-dedans ! ».

« J’ai des insomnies, je roule toutes les nuits »

Pourtant, tout l’accuse : dans sa voiture de location, les enquêteurs ont retrouvé le parfait arsenal du cambrioleur, lampes torches, pieds de biche, gants, plus de 6000 € en liquides. La géolocalisation de cette même voiture a d’ailleurs borné à chaque fois sur les lieux des cambriolages et ils ont été arrêtés « en flagrant délit » à Vabres-l’Abbaye dans la nuit du 18 au 19 juillet alors qu’ils disaient se rendre à... Onet-le-Château.

« De Mazamet, ce n’est pas tout à fait la route », s’est étonné le président, Jean-Marc Anselmi. Avant d’interroger le plus ancien des prévenus :
- « Vous maintenez que vous n’y êtes pour rien mais que faisiez-vous là en pleine nuit ? »
- « Je suis insomniaque, je roule toutes les nuits… »
- «Il y a mieux que Coupiac, Quins et autres pour visiter de nuit… »
- « Je n’aime pas les villes ! »
- « À chaque fois, vous passiez là par hasard et les cambriolages au même moment, c’est aussi un hasard… Vous croyez que le tribunal va vous croire ? »
- « Je m’arrête dans ces zones artisanales pour faire caca la plupart du temps, je ne vais pas le faire au milieu de la route ! »
- « Et les pieds de biche retrouvés dans votre voiture, tout comme l’argent liquide ? »
- « C’était pour réparer la cheminée de ma mère et l’argent, c’est un héritage ».

Barres chocolatées et Kinder surprise…

Son acolyte reconnaîtra pour sa part trois cambriolages, les trois seuls où son ADN l’a trahi sur les lieux. « J’avais des dettes, des menaces de dealers envers ma famille, je devais leur donner de l’argent », explique-t-il, alors qu’il n’a que le RSA comme ressource, à l’instar de son aîné.

Autant d’explications « fumeuses », pour le représentant du ministère public. « C’est une comédie ce procès, on est dans l’invraisemblable. La voiture borne durant 40 minutes pile à l’endroit où le cambriolage est réalisé et on nous dit qu’on y fait caca… », s’est amusé l’accusation dans ces réquisitions. Avant de demander cinq ans de prison pour les deux prévenus.

« Les petites entreprises aveyronnaises dormiront tranquilles ce temps-là », a lancé le procureur, faisant éclater la colère d’un des prévenus : « Cinq ans, mais ça va pas ou quoi ! »

« On n’est pas face au casse du siècle ! »

« Ce qui est comique, ce sont ces réquisitions. Cinq ans pour ce genre de faits, je n’ai jamais entendu cela ! », s’est exclamée Me Cécilia Fraudet, conseil de l’un des prévenus, rappelant certains butins de ses clients : des barres chocolatées et Kinder surprise dans une épicerie baraquevilloise, une tondeuse à cheveux lors d’un autre cambriolage… « On n’est pas face au casse du siècle ! », a-t-elle insisté, quand son confrère Me Frédéric Salvy a appelé le tribunal a « un peu plus de justesse ». Il n’a pas été entendu.

Le plus jeune des prévenus a été condamné à quatre ans de prison, son aîné à cinq sans compter la révocation d’un sursis d’une année. « On fait appel de suite, c’est sûr ! », se sont-ils exclamés en quittant le palais de justice et en regagnant la prison de Villeneuve-lès-Maguelone pour l’un et celle de Rodez pour l’autre.

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Les commentaires (1)
Anonyme13114 Il y a 2 années Le 25/07/2021 à 17:34

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