Covid-19 : effets secondaires des vaccins, entre craintes justifiées et croyances irrationnelles

  • En France, 11 vaccins sont obligatoires.
    En France, 11 vaccins sont obligatoires. Centre Presse - José A. Torres
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Alors que la campagne vaccinale se poursuit, les effets indésirables provoqués par les différents vaccins inquiètent une frange importante de la population. Entre craintes justifiées et croyances irrationnelles, où se trouve la vérité, appuyée par les retours dont dispose la science aujourd’hui ?

Les tensions autour des risques engendrés par la vaccination contre le SARS-CoV-2 n’ont jamais été aussi fortes en France depuis la prise de parole d’Emmanuel Macron le 12 juillet dernier, rapporte La Dépêche du Midi. Dans un pays traditionnellement méfiant face aux vaccins, la perspective de recevoir une injection obligatoire et subir ses éventuels effets secondaires pour continuer à vivre normalement a du mal à passer. Un sentiment renforcé par la rapidité de développement desdits vaccins, jugée trop hâtive par les moins convaincus.

La communauté scientifique dans son ensemble a beau se montrer rassurante, les réticences perdurent, nourries depuis les premiers mois de la campagne par les cas graves, voire mortels, de thromboses qui ont frappé quelques patients auparavant vaccinés avec le sérum d’AstraZeneca.

0,1 % d’effets indésirables en moyenne

Après de nombreuses tergiversations et suspensions provisoires, en France comme ailleurs en Europe, AstraZeneca et son "Vaxzevria" ont fini par se perdre dans l’océan de doses dont disposent les centres de vaccination, pour ne devenir qu’une part assez marginale des injections réalisées.

Pourtant, les craintes subsistent, concernant l’ensemble des vaccins développés, et continuent pour certains de justifier leur refus d’en passer par la case vaccination.

Cette crainte latente, incontournable, nécessite qu’on se penche sur les chiffres. Depuis l’autorisation de mise sur le marché des différents vaccins en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) surveille par l’intermédiaire de l’ensemble des centres régionaux de pharmacovigilance tous les éventuels effets indésirables recensés après l’injection du Comirnaty (Pfizer), du Spikevax (Moderna), du Vaxzevria ou du Janssen (Johnson & Johnson).

Bilan d’après le dernier rapport datant du 16 juillet : sur près de 60 millions de doses administrées dans le pays, la proportion d’effets indésirables rapportés s’élève à 0,1 %, dont environ un quart ont été classés comme étant graves, au sens défini par le Code de la Santé publique : "Létal, ou susceptible de mettre la vie en danger, ou entraînant une invalidité ou une incapacité importantes ou durables, ou provoquant ou prolongeant une hospitalisation, ou se manifestant par une anomalie ou une malformation congénitale".

Des doutes toujours

S’agissant du vaccin développé par Pfizer, de loin le plus distribué en France (plus de 77 % des injections réalisées), 64 cas de myocardites et 111 cas de péricardites ont par exemple été comptabilisés, sur plus de 45 millions d’injections. Quant aux thromboses qui ont suscité tant d’inquiétudes en France, elles n’ont à ce stade été directement reliées qu’au vaccin AstraZeneca. 55 cas de "thrombose atypique", dont treize décès, sur plus de sept millions d’injections réalisées.

Un ratio bénéfices/risques toujours largement positif en faveur de la vaccination, que les scientifiques continuent de mettre régulièrement en avant, avec plus ou moins de réussite. Difficile en effet de mesurer avec objectivité l’efficacité de la parole scientifique sur une population. Bien plus que de constater les dégâts causés dans l’opinion par le supposé danger des vaccins.

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