Aveyron : les offres de reprises insuffisantes, la fonderie SAM au bord du précipice
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l'Industrie, s'est déplacée en urgence à Rodez jeudi pour rencontrer personnel et élus de SAM, la fonderie de Viviez en redressement judiciaire depuis décembre 2019. Les deux offres de reprise ne font pas l'affaire...
On savait déjà que l’heure était grave pour Sam, à Viviez. En redressement judiciaire depuis le mois de décembre 2019, la fonderie est désormais au bord du précipice. Venue en urgence jeudi à Rodez pour évoquer le sujet, la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher a fait le point sur la situation.
À la veille de l’audience au tribunal de commerce de Toulouse vendredi, qui devait se prononcer sur les deux offres de reprise, celle du groupe Trinquet, et celle de Sifa Technologies, dirigée par l’ancien patron de la Sam Patrick Bellity, la ministre a annoncé qu’aucune des deux n’avait de chance d’aboutir. Et que le tribunal allait, selon toute vraisemblance, prononcer un nouveau renvoi.
"Les deux offres qui ont été remises ne sont pas suffisamment solides et ne répondent pas aux critères de crédibilité et de pérennité"
"Mon attention est constante sur ce dossier avec l’ensemble des équipes de Bercy a rappelé la ministre, qui coordonne un comité de pilotage sur le sujet depuis plusieurs mois. Je ne vous cacherai pas ma déception. Aujourd’hui, très clairement, à ce stade, les deux offres qui ont été remises ne sont pas suffisamment solides et ne répondent pas aux critères de crédibilité et de pérennité que nous avons posés."
Le renvoi, qui sera prononcé selon toute vraisemblance demain, pourrait s’accompagner d’une mesure de liquidation judiciaire à la rentrée. Mais celle-ci serait purement technique. En effet, l’État a obtenu de Renault, le principal donneur d’ordre de Sam, de continuer à mettre la main à la poche afin que la fonderie, qui emploie à ce jour 350 salariés, poursuive son activité pour au moins six mois supplémentaires. "Nous avons obtenu de Renault de sécuriser cette prolongation d’activité. Si pour des raisons techniques, le 10 septembre, le tribunal est amené à prononcer une liquidation judiciaire, ce sera avec poursuite d’activité. Pour Renault, c’est un engagement à hauteur de 6 M€ puisque aujourd’hui, le site perd 1 M€ par mois. Ces 6 M€ s’ajoutent aux 16 que Renault a mis depuis le début de la procédure."
Les dernières bulles d’oxygène pour six mois, le temps d’essayer, une nouvelle fois, de trouver un repreneur crédible.
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