Bruno Martini, manager général de la Team Vitality : "L'e-sport est davantage ouvert que le monde du sport traditionnel "

  • "Le monde de l'e-sport est très ouvert, beaucoup plus que le monde du sport traditionnel très conservateur", déclare Bruno Martini.
    "Le monde de l'e-sport est très ouvert, beaucoup plus que le monde du sport traditionnel très conservateur", déclare Bruno Martini. Louis Bolla
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Relaxnews

(ETX Daily Up) - Manager général de l'équipe de e-sport Vitality depuis sept mois, Bruno Martini relève un nouveau défi dans sa carrière. Par esprit de compétition et de curiosité, l'ancien handballeur de 51 ans gère dorénavant les performances sportives des "pro gamers" et découvre au fur et à mesure le monde l'e-sport.


Dans les sous-sols du 102 boulevard de Sébastopol à Paris, QG de la Team Vitality, Bruno Martini s'introduit dans le home cinéma, tête baissée pour ne pas se cogner. Du haut de son 1m97, l'ancien handballeur international impressionne par sa carrure et détonne du physique frêle des "pro gamers". Trente minutes plus tôt, il répondait aux questions des journalistes et du public aux côtés de Neo, co-fondateur de la structure d'e-sport Vitality et d'Idris "Snayzy" Aichouche (18 ans) nouvelle recrue de l'équipe professionnelle Fortnite pour la première conférence de presse tenue en physique, mardi 27 juillet 2021. Bruno Martini, nommé manager général de la Team en janvier dernier, a pris les commandes du développement de la performance de l'ensemble des équipes. Un changement d'environnement radical et un nouveau défi à l'image du personnage.

"Je suis arrivé en toute humilité, je n'avais aucune connaissance sur certains jeux, sur les règles et les codes du milieu. Je me suis facilement intégré, car le monde de l'e-sport est très ouvert, davantage que le monde du sport traditionnel plus conservateur", déclare l'ex-manager général du Paris Saint-Germain Handball (PSG Handball). Après sept mois à la tête du staff, des parallèles se tissent volontiers avec le monde du sport, mais le Miramasséen d'origine se prémunit de "dupliquer les fonctionnements de façon bornée, car la maturité du monde de l'e-sport n'est pas la même que celle du sport". Une fois ce constat fait et quelques anglicismes prononcés au fil des phrases, son intégration se confirme. Bruno Martini appartient dorénavant au monde de l'e-sport. 

"Malade de compétition"

Après 21 ans de carrière handballistique au plus haut niveau, l'ancien gardien de but de l'Équipe de France tire sa révérence en 2009 au THW Kiel en Allemagne, l'un des clubs de handball les plus titrés d'Europe. Double champion du monde, quintuple champion de France, Bruno Martini et son palmarès garni de trophées prennent les commandes de la direction sportive du Paris Handball en 2010 (devenu entre-temps PSG Handball) et ce, pendant 11 ans. "Un capitaine de bateau charismatique, pudique et affectif, ayant toutes les qualités d'un manager", dépeint Saïd Ouksir, préparateur physique du PSG Handball.

La "maladie de la compétition" l'entraîne à postuler chez Vitality "en étant le plus pertinent" possible sans cacher son absence de culture e-sport et son décalage au niveau de l'âge. C'est devant l'ordinateur qu'il passe la plupart de son temps maintenant, jonglant entre les différentes compétitions "CS:GO" ("Counter-Strike : Global Offensive"), "Rocket League" ou "Valorant". Plus qu'une hâte : la reprise des compétitions en physique. L'occasion de se déplacer, vivre avec les joueurs et le staff et créer "une autre typologie de liens", importante pour la bonne vie de l'ensemble du groupe.

Le doyen du club

"Forcément ce départ fait bizarre. Bruno a marqué de son empreinte le PSG", explique Saïd Ouksir. Derrière la tristesse de l'envol de Bruno Martini, la dérision prend le pas rapidement, se souvient l'intéressé : "Ça les a faits marrer que je parte dans un environnement encore plus jeune. J'étais au club avant que tous les autres arrivent". Ses 51 bougies soufflées le 3 juillet dernier, manoeuvrant dans un monde où la moyenne d'âge est de 25 ans, le manager général de la Team se positionne à nouveau en doyen : "Lorsqu'on est allés au Stade de France avec Snayzy pour son shooting, l'agent de sécurité à l'entrée pensait que c'était mon fils". Un statut accepté avec beaucoup d'autodérision, naturellement.
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