La végétation spontanée : une méthode efficace pour rafraîchir nos villes

  • Et si l'un des moyens les plus efficaces pour végétaliser les villes, et donc les rafraîchir, était de favoriser la végétation spontanée ?
    Et si l'un des moyens les plus efficaces pour végétaliser les villes, et donc les rafraîchir, était de favoriser la végétation spontanée ? Elena Kurkutova / Getty Images
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Relaxnews

(ETX Daily Up) - Et si l'un des moyens les plus efficaces pour végétaliser les villes, et donc les rafraîchir, était de favoriser la végétation spontanée ? Comme son nom l'indique, ce concept consiste à laisser la végétation croître sans intervention de la main humaine. Une solution que certaines communes françaises ont adoptée depuis déjà plusieurs années. 

Les événements climatiques extrêmes se multiplient de jour en jour. De plus en plus fréquents, les épisodes de canicules pourraient avoir des conséquences à long terme sur les habitants des grandes métropoles. D'autant que des météorologues prévoient des canicules deux fois plus longues en France d'ici 2050, si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre.

En 2020, Santé Publique France alertait sur la nécessité de rafraîchir nos villes afin de réduire l'impact sanitaire lié aux fortes chaleurs sur les populations dans une étude réalisée en 2019-2020 auprès de 1.300 communes d'Île-de-France en collaboration avec l'Institut Paris Région. Selon cette recherche, le risque de mortalité liée à la chaleur est 18% plus élevé à Paris dans les communes les moins arborées. 

Comment lutter contre les vagues de chaleur et aider les citadins à respirer ? L'une des solutions les plus connues consiste bien sûr à végétaliser les villes. Une solution efficace pour contrer le phénomène d'îlots de chaleur urbains, des microclimats provoqués par une activité humaine intense et l'absence de végétaux au profit de surfaces bétonnées.

Le potentiel de la végétation spontanée

Pour réduire la chaleur dans les grandes villes, plusieurs communes ont mis en place des plans et dispositifs  à court ou à long terme : matériaux de construction isolants, végétalisation des bâtiments publics, promotion des transports doux pour réduire la pollution, lutte contre l'artificialisation des sols, verdissement des cours d'école, etc. La méthode de la végétation spontanée gagne quant à elle du terrain.

Vous avez probablement déjà remarqué en vous promenant dans une rue ou sur une avenue la présence "incongrue" d'herbes folles qui ont poussé entre deux pavés de trottoir. Ou encore eu le plaisir de voir germer un coquelicot le long d'un mur ou d'un grillage. Ces plantes ont poussé en totale autonomie, au gré du rythme de la nature, et ce, sans aucune intervention humaine. C'est d'ailleurs souvent l'absence de pesticides ou autres désherbants chimiques qui permettent à ces plantes de proliférer. C'est le principe de la végétation spontanée.

"Une présence végétale qui a ses bons côtés puisqu'un espace vert comme une pelouse, en cas de pluie, va avoir un taux de ruissellement de 0,05% à 0,2 %. En revanche, sur un trottoir ce taux sera de l'ordre de 0,95%", souligne l'Observatoire des villes vertes dans une enquête publiée début juillet. 

Protéger la biodiversité et rafraîchir les villes 

Selon cette étude qui a été réalisée auprès de 37 villes françaises, 86% des élus locaux interrogés expliquent faire l'impasse sur les traditionnels produits phytosanitaires et optent de plus en plus pour des techniques comme le désherbage manuel (87%) et la fauche tardive (91%). Plus de la moitié des municipalités sondées a par ailleurs aménagé des zones prioritaires de végétation spontanée.

La protection de la biodiversité et la réapparition d'espèces endémiques sont les principales motivations des élus municipaux pour favoriser la végétation spontanée dans leurs villes. Laisser les végétaux pousser en autonomie dans les zones urbaines est également un moyen efficace de les rafraîchir, puisque leur présence permet de rejeter de l'eau dans l'atmosphère. Car, tout comme les êtres humains, les plantes et les arbres transpirent. Et c'est précisément ce processus d'évapotranspiration qui contribue à réduire la chaleur dans les villes. 

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