Quand Jean-François Stévenin faisait son Total Western à Millau

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  • Le film d’Éric Ronchant est culte pour le peu de spectateurs qui l’ont vu.
    Le film d’Éric Ronchant est culte pour le peu de spectateurs qui l’ont vu.
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CORRESPONDANT

Sous la direction d’Éric Rochant, l’acteur avait rejoint Samuel Le Bihan à l’affiche. Toute l’équipe s’était retrouvée à flinguer dans le Larzac.

Décédé en milieu de semaine, Jean-François Stévenin laisse derrière lui un patrimoine filmographique colossal. Ses accointances avec Millau ne viennent même pas d’un stage réalisé sur la production laitière, puisqu’il l’a fait à Cuba. Non, c’est le long-métrage d’Éric Rochant, à qui l’on doit notamment l’excellentissime Le Bureau des Légendes, qui en est la raison.

Total western, qu’il s’appelait ce film réalisé il y a plus de 20 ans, n’est pas vraiment resté dans les annales. Pourtant, il est culte et dingue. Avec un budget de plus de 7 millions d’euros, il aurait pu avoir une autre destinée. Il racontait l’histoire de Gérard Bédécarax, dit Bédé (joué par Samuel Le Bihan), qui travaille pour une organisation criminelle parisienne où il est chargé de récupérer l’argent de la "protection". Son chef lui demande de conclure un achat avec un autre groupe de malfrats mais la rencontre tourne au carnage. Seul survivant du massacre, Bédé récupère l’argent de la transaction et, sur les recommandations d’un ami, part se mettre au vert à L’Espérance, un centre d’hébergement pour jeunes délinquants dans l’Aveyron, près de Millau, où il se fait passer pour un éducateur. Au milieu d’un petit groupe de jeunes difficiles et d’une poignée d’autres éducateurs, dont, Bédé pense pouvoir souffler, mais Ludo Daes (interprété par Jean-Pierre Kalfon), un redoutable malfrat, se lance sur ses traces avec acharnement pour récupérer l’argent.

Dans les années 80, Jean-François Stévenin avait tourné sous la direction de Jean-Luc Godard (Passion), Bertrand Blier (Notre histoire) ou Catherine Breillat (36 fillette). Puis viendront les films à plus grand succès comme Le Pacte des loups, où il joue avec Vincent Cassel, ou encore L’Homme du train, réalisé par Patrice Leconte.

Son travail de cinéaste lui vaudra en 2018 un prix Jean-Vigo d’honneur qui lui a été remis par Agnès Varda.

Cette récompense distingue l’indépendance d’esprit, la qualité et l’originalité. Ses films, où la nature est très présente, sont marqués par le cinéma de Cassavetes et, comme le réalisateur américain, il aime à filmer ses proches. Il était père de quatre enfants, tous acteurs : Sagamore, Robinson, Salomé et Pierre.

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