Dotations de l'Etat : le maire d'Onet-le-Château dénonce une perte de 6M€ depuis 2014

  • Jean-Philippe Kéroslian et son équipe ont porté deux sacs postaux, place des Artistes.
    Jean-Philippe Kéroslian et son équipe ont porté deux sacs postaux, place des Artistes. Centre Presse - Salima Ouirni
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Salima Ouirni

Le maire d'Onet-le-Château et vice-président de Rodez Agglomération, Jean-Philippe Kéroslian, a posté ce lundi matin 12 500 courriers (soit l'équivalent de la population de la commune), à l'attention du Président de la République, pour protester contre la baisse continue des aides de l'Etat. L'élu dit comptabiliser une perte de 6M€ depuis 2014. Soit l'équivalent d'une année d'investissement. Le premier magistrat ne comprend pas non plus pourquoi sa commune est "la plus maltraitée du département" en matière de subventions. 

Onet-le-Château serait-elle la commune la moins lotie de l'Aveyron, en dotations de l'Etat ? C'est en tous les cas ce que pense le maire Jean-Philippe Kéroslian. L'élu n'hésite pas à parler "d'effondrement" pour évoquer ces subventions, qui baissent en continu depuis 2014. "La ville d'One-le-Château subit une baisse injuste et drastique des dotations financières octroyées par l'Etat de 74,3%, depuis 7 ans. Cette saignée représente une perte avoisinant les 6 M€, soit l'équivalent d'une année de budget d'investissement !", s'insurge l'élu, qui ne décolère plus. 

Le premier magistrat ne comprend d'autant pas cette baisse que d'autres communes équivalentes en matière démographique (ou ayant moins d'habitants) perçoivent plus d'aides. Se basant sur les neuf communes principales du département, le maire donne l'exemple d'Espalion qui a touché 178€ par habitant, Millau 170€, Luc-la-Primaube 81€, alors qu'Onet-le-Château n'a perçu que 37€. Dans le classement de Jean-Philippe Kéroslian, on retrouve Saint-Affrique (8 034 habitants)  qui perçoit 273€ par habitant.

Pour comprendre les raisons de cette disparité, l'élu dit avoir écrit à plusieurs ministres ou secrétaire d'Etat, comme à Agnès Pannier-Runacher qu'il a interpellée récemment lors de son déplacement en Aveyron ou encore à Joël Giraud, secrétaire d'État auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Agnès Pannier-Runacher a transmis le courrier du maire. Mais en vain. Aucune personnalité gouvernementale questionnée n'a su répondre à la question de savoir pourquoi cette "commune aveyronnaise est si mal traitée par l'Etat ?"

Las d'attendre "des réponses qui ne viennent pas", Jean-Philippe Kéroslian a choisi une stratégie de communication qui pourrait bien faire du bruit. Lors de la conférence de presse, l'élu et son équipe sont allés poster 12 500 cartes (soit l'équivalent de la population globale de la ville) à l'attention du Président de la République. "Nous avons essayé d'être constructifs, de demander des éclaircissements, en vain. Nous avons fait des économies, tant que l'on pouvait, car nous avons décidé de ne pas augmenter la pression fiscale. Aujourd'hui, nous allons passer à autre chose. Et si cette opération ne marche pas, nous irons plus loin", menace l'élu.

Pour l'instant, l'équipe municipale ne s'est pas concertée sur la prochaine opération "coup de poing", mais la promesse de faire quelque chose est bien là.