Christian Teyssèdre, maire de Rodez, à "M. le maire de Grenoble…"
Après les critiques d’Éric Piolle, le week-end passé, sur le projet du parc des expositions à Malan, Christian Teyssèdre a répondu au candidat à la primaire écologiste.
De passage à Rodez samedi dernier, Éric Piolle, maire de Grenoble et candidat à la primaire écologiste pour la future présidentielle, n’a pas hésité à dénoncer le projet de parc des expositions, porté par l’Agglomération, après une rencontre avec ses sympathisants locaux. Sur le site de Malan, celui qui rêve de porter la voix d’Europe Écologie-Les Verts au printemps prochain a publié une vidéo d’un peu plus de trois minutes dans laquelle il évoque notamment "un projet d’un autre temps, preuve que le schéma mental des élus n’a pas changé". Assez pour faire réagir bon nombre de Ruthénois, dénonçant une certaine "ingérence". Sans surprise, les élus locaux n’ont également pas goûté les critiques de l’édile grenoblois. Ce lundi, son homologue ruthénois et président de l’Agglo, Christian Teyssèdre, lui a d’ailleurs envoyé une lettre, dont on s’est procuré une copie. "Vous êtes vent debout contre le Parc-expo de Rodez validé par vos amis élus Verts et France Insoumise de la Région Occitanie […] Si je comprends bien également, vous êtes aux côtés des Grenoblois qui profitent d’un grand Parc-expo offrant concerts, événementiels, congrès, où les acteurs économiques peuvent prospérer… Mais à Rodez, pas question. Les Ruthénois sont invités à se rendre à Toulouse, à 160 km. Certainement pour des raisons environnementales et d’aménagement du territoire…", écrit tout d’abord Christian Teyssèdre, avant de se "permettre" une "simple comparaison entre nos villes et nos communautés", malgré un différentiel d’environ… 130 000 habitants et d’une toute autre réalité, rappelons-le.
"Vos leçons de gestion sont pour le moins déplacées"
À l’aide d’un tableau, le maire ruthénois rappelle le taux de vacance commerciale, de chômage, de pauvreté, la part d’exploitation bio, le pourcentage d’artificialisation, l’indice de criminalité, la part des impôts locaux ou encore la dette des deux préfectures. Tous favorables à Rodez. "À la simple lecture de ce comparatif, force est de constater qu’aucun voyant n’est au vert et que votre ville est toujours en décrochage. Je constate que les Grenoblois payent une fiscalité très supérieure à la strate tout en ayant un niveau d’investissement très faible. Et je ne parle pas de la dette et des transports publics onéreux…. Avec un tel bilan, vos leçons de gestion en terre ruthénoise sont le moins déplacées. Plus encore, un an après les élections municipales – Éric Piolle a été réélu avec 53,13 % des voix au second tour, NDLR –, je ne comprends pas votre fuite en avant tant il y a à faire pour les Grenoblois…"
Dans la conclusion de sa lettre, Christian Teyssèdre évoque enfin plusieurs projets grenoblois, dont un qui avait jadis fait parler du côté de Rodez : Verkor. "Tout en étant contre l’énergie nucléaire et l’artificialisation des sols, vous avez proposé sur votre territoire il y a quelques mois 100 hectares pour permettre la construction d’une éventuelle giga-factory de batteries électriques…". Et de conclure : "Sachez que pour la deuxième année consécutive, Rodez est classée en tête des villes moyennes où il fait bon vivre devant Biarritz […] Ici, à Rodez, au cœur de l’Aveyron, nous sommes fiers de notre ruralité, de nos agriculteurs, nos industries, nos barrages… Et nous ne faisons pas passer la charrue avant les bœufs."
Toujours engagé dans son tour de France, avec l’objectif de remporter la primaire écologiste le mois prochain, on ne sait pas si Éric Piolle a pris connaissance de cette lettre… Et s’il y répondra, à son tour. En attendant, il paraît peu probable qu’en cas d’investiture, le représentant des Verts vienne de nouveau battre campagne sur les terres ruthénoises.
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