Aveyron : les soignants ont dû s’adapter au Covid long
Après avoir été touchés par le Covid, des malades voient les symptômes persister. Pour les soigner, les praticiens ont appris sur le tas et mis en place des protocoles pour traiter au mieux ces patients
Le souffle court, le cœur qui s’emballe, les douleurs articulaires qui peuvent survenir à n’importe quel moment, des efforts qui restent limités… Durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, certaines personnes touchées par le Covid-19 subissent encore les symptômes de cette maladie.
"Remobiliser chaque muscle"
Un Covid long se défini par la persistance de certains symptômes quatre semaines l’apparition de la maladie. En Aveyron, comme ailleurs, les professionnels de santé ont dû s’adapter et soigner ces patients dont le nombre, au fil des vagues de contaminations successives, augmente ou diminue. "Nous sommes amenés à soigner différents types de personnes, explique Julien Esquilat, kinésithérapeute. Nous avons dû traiter ceux qui étaient restés alités durant plusieurs semaines. La perte musculaire pouvait être importante. Nous devions remobiliser chaque muscle. Et puis, il y a ceux pour qui respirer était toujours difficile, même plusieurs après leur première contamination."
Seulement, face à cette épidémie inédite, les soignants se sont retrouvés "à devoir apprendre sur le tas, à perfectionner (nos) méthodes de soins. Mais au fil des mois, des publications scientifiques ont permis d’éclairer un peu mieux les soignants sur ces conséquences persistantes du Covid, des formations ont été mises en place. Même si nous manquons encore de recul", raconte Julien Esquilat.
Objectifs à long terme
Ainsi, avec l’appui d’autres confrères, le kinésithérapeute a échangé, adapté de nouvelles méthodes de soins… mais le traitement de cette forme longue de la maladie prend " beaucoup de temps. On parle de plusieurs semaines, plusieurs mois. Il faut être patient et se fixer des objectifs à long terme ", assure-t-il. L’important " est de donner des marqueurs d’étapes et de fixer des objectifs atteignables au patient, poursuit-il. La guérison peut être lente mais les progrès sont réels ".
Pour Julien Esquilat, "tout le monde doit prendre conscience qu’il s’agit d’un véritable handicap au quotidien. Les soignants l’ont compris mais, au départ en tout cas, nous avons dû mettre en place une chaîne de soins pour traiter au mieux ces cas de Covid longs".
Dans le département, Julien Esquilat et ses confrères ont accompagné une cinquantaine de patients. "Il n’y a pas vraiment de profil type. Malheureusement, tout le monde peut être concerné. L’important reste que chacun doit en prendre conscience, les soignants comme les personnes touchées".
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