Rodez : la communauté d'Emmaüs se restructure pour son bien-être
Reprise en main par les bénévoles et des compagnons motivés, la communauté ruthénoise envisage de rénover et de réaménager ses locaux en vue d’en améliorer le confort.
"Depuis l’ouverture des portes, ce matin, ça n’arrête pas", constate Moussa, hilare. Installé derrière un comptoir, il est chargé de garder un œil sur un périmètre délimité, mais aussi de renseigner les chineurs sur les tarifs, lorsque ces derniers ne figurent pas sur l’objet en question. Enfin, lorsque les clients ont pris la décision d’acheter, il leur délivre le ticket sur lequel figure la somme à payer en caisse. Et de son comptoir, le compagnon d’Emmaüs a une vue imprenable sur la file d’attente menant à cette unique caisse. Celle-là même où les chineurs sont invités à régler leurs achats. Preuve que le marché de l’occasion se porte plutôt bien, la file en question n’en finit plus de s’étirer pour le plus grand plaisir des Compagnons et des responsables de la communauté Emmaüs de Rodez.
Le vintage très prisé
"En une matinée de vente, nous avons enregistré le même montant que celui réalisé sur toute la journée lors de la vente estivale de l’an dernier", se félicite Véronique Magnaux, responsable de la communauté ruthénoise. "On se donne du mal chaque jour mais cela commence à payer", explique celle qui a repris les rênes de l’association en janvier 2019. À l’époque, la communauté ruthénoise était en pleine tourmente. Elle traînait comme un boulet un déficit devenu récurrent au fil des ans. Un trou de 65 000 € à l’arrivée de Véronique Magnaux. De quoi en rebuter plus d’un. Mais il en faut davantage pour la décourager. "On a retroussé les manches, et avec les compagnons, on s’est mis au boulot", raconte-t-elle après coup.
Trente mois plus tard et alors que le contexte général ne prête guère à l’optimisme, la communauté Emmaüs de Rodez a comblé son déficit. Mais au-delà des chiffres, ce dont la directrice est la plus fière, c’est que dans le même temps, ils soient parvenus, tous ensemble, à améliorer les conditions d’accueil et d’hébergement des compagnons. Ils sont une trentaine – 31 exactement – répartis sur les deux sites de la communauté, à Rodez et Villefranche-de-Rouergue. "On doit souvent jongler pour parvenir à répondre aux nombreuses sollicitations", indique Véronique Magnaux. "Mais il est hors de question de laisser quelqu’un dormir à la rue. Donc on se débrouille comme on peut. Mais là, on est au maximum de nos capacités", prévient-elle.
Des travaux pour bientôt
Aussi, afin de continuer à assurer ses missions, Emmaüs réfléchit à la mise en place d’un projet de restructuration et de rénovation. L’objectif est de réussir à proposer des conditions d’hébergement décentes aux compagnons. "Des chambres uniques avec le confort moderne, c’est-à-dire, avec des douches et des sanitaires. C’est la moindre des choses, détaille la directrice avec enthousiasme. Les plans sont dessinés, les fonds en passe d’être rassemblés. Reste le chantier à lancer et si tout se déroule comme prévu, on aura terminé fin 2022. La capacité d’accueil à la communauté de Rodez sera alors portée à 30 personnes, tandis que celle de Villefranche pourra en héberger sept", conclut Véronique Magnaux en croisant les doigts.
Les magasins de vente, situés rue des Artisans, à Bel Air, sont ouverts les mercredis et jeudis, de 14 heures à 17 h 30 et les samedis de 9 heures à midi et de 14 heures à 17 h 30. Contact : 05 65 42 96 20.
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