À Villefranche-de-Panat, en balade autour du lac
Avec l’ouverture, en 2016, d’une passerelle permettant de relier les deux rives du lac, Villefranche-de-Panat a désormais un atout supplémentaire pour attirer les touristes, mais aussi les locaux.
Le lac de Villefranche-de-Panat ne bénéficie pas, étonnamment, de la même côte auprès des Aveyronnais que ses voisins de Pont-de-Salars et de Pareloup. Pourtant, il ne présente pas moins d’atouts. Mais le plan d’eau a pour défaut de se trouver un peu isolé. Plus vraiment sur le Lévézou, pas encore dans les Raspes du Tarn, il n’est pas sur un grand axe départemental de circulation, ce qui l’isole un peu, au moins pour les locaux. Situé à près d’une heure de Rodez comme de Millau, il est pourtant très prisé des touristes. Avec ses deux campings et son village vacances au bord de l’eau, ce sont des lieux d’accueil plutôt calibrés pour une clientèle familiale, française comme étrangère. Cette année, les bungalows ont mis un peu de temps à se remplir. Entre la situation sanitaire, qui a empêché les réservations tôt dans l’année et le mauvais temps du début du mois de juillet, les exploitants n’ont pas vécu un début de saison idéal. Mais depuis la mi-juillet, l’activité s’est accélérée et leur donne un peu de baume au cœur. Jean-Marc et Monique, la soixantaine, ont fait le choix du camping municipal. Ils viennent de Côte-d’Or : "D’ordinaire, on passe les vacances en bord de mer. Mais cette année, avec le Covid, on a décidé de chercher plutôt autour d’un lac." Ils n’ont réservé qu’une semaine et fileront ensuite dans la Drôme retrouver de la famille. Ils n’ont pas abandonné, entre les deux, l’idée d’aller passer quelques jours sur le bord de la Méditerranée. "Mais on veut quand même voir l’évolution du Covid, souffle Monique. On ne veut pas se retrouver les uns sur les autres sur une plage." "C’est pour ça qu’on est bien ici, sourit son époux. Il n’y a pas grand monde et on peut en profiter au calme." Tous les deux, chaque matin ou presque, aiment faire une petite promenade sur le tour du lac.
Une balade d’une dizaine de bornes
Depuis 2016, en effet, un projet vieux de 20 ans a vu le jour. La communauté de communes Lévézou-Pareloup, à laquelle appartient Villefranche-de-Panat, a d’abord rénové le chemin qui contournait le lac, en ajoutant quelques passerelles en bois, les pieds dans l’eau, là où les arbres, présents en masse, gênaient le passage. Et surtout, pour éviter le détour jusqu’au bout du plan d’eau à Alrance, une passerelle en fer, qui permet de rejoindre les deux rives au niveau du camping des Cantarelles a été créée, baptisée Pierre Raynal, du nom du maire qui lança l’idée en 1995. Des méandres administratifs, juridiques et financiers feront que les travaux ne débuteront concrètement qu’en 2014, pour aboutir deux ans plus tard. Depuis cette date, donc, il est possible de faire très facilement une boucle entre les deux rives se rejoignant donc par la passerelle en fer d’un côté et par le barrage EDF de l’autre. Un circuit d’une bonne dizaine de kilomètres, qui se fait, pauses baignades non-inclues, en un peu moins de deux heures à pied. Mais le sentier est aussi idéalement taillé pour les vélos. Un endroit également très apprécié par les familles tout au long de la journée. Il permet, de relier tous les campings, la nouvelle aire de camping-cars, les deux plages surveillées, d’un côté ou de l’autre de la rive, le village vacances, ainsi que des dizaines de petits spots de baignade improvisés. Il passe également, devant la centrale hydroélectrique d’Alrance et sous les lignes à haute tension, qui offrent un très surprenant grésillement.
Une base de loisirs multi-activités
Car l’existence même du lac repose bien, comme pour les autres plans d’eau du Lévézou, sur l’activité d’EDF. Créé après-guerre, le lac de Villefranche-de-Panat fait partie des équipements exploités par l’électricien. Et si, l’été, une convention est signée pour maintenir une hauteur d’eau nécessaire à l’activité touristique, hors saison, il est régulier que le niveau fasse le yo-yo en fonction des besoins de l’entreprise. À l’autre bout de la centrale, le barrage de Villefranche, ouvert en 1950, a été aménagé pour que les touristes puissent passer dessus et traverser une nouvelle fois le lac. Il permet de stocker l’eau en fonction des besoins de la centrale du Pouget, plus bas dans les Raspes du Tarn.
À l’extrémité du barrage, la plage du Mayrac a été aménagée et est devenue un spot prisé de ceux qui veulent piquer une tête. Ici, l’activité touristique s’est développée. Tous les loisirs d’eau ou presque y sont présents. Il y est possible d’y louer des paddles, des pédalos, des canoës et des kayaks. Il y est aussi possible d’y effectuer des traversées en jet-ski ainsi que des sorties en hydro-ULM, pour découvrir le lac depuis le ciel (lire par ailleurs). D’y louer des vélos électriques aussi, bien sûr. Une activité en plein développement depuis l’arrivée de la passerelle. Sur la plage d’herbe, à proximité de laquelle un ponton et une plateforme flottante ont été installés, les vacanciers prennent place dès le début d’après-midi. C’est le cas de Marina, Mathilde et Émilie. Toutes les trois, la vingtaine, viennent du Tarn. Elles habitent à quelques kilomètres de Réquista et ont leurs habitudes ici depuis plusieurs années. "Nos parents nous y amenaient quand on était enfants, raconte la première. Maintenant qu’on est parties faire nos études dans différentes villes, on aime bien y revenir l’été quand on est là." "Frileuses", elles ne se baignent pas toujours. Pourtant, l’eau du lac y est douce sous le soleil estival enfin arrivé. En revanche, pour se rafraîchir, elles n’hésitent pas à aller, quelques mètres plus haut, boire un verre à La Tomatita. L’endroit a été repris cet été par les patrons de La Tomate, l’établissement quasi-jumeau sur la plage des Rousselleries, à Pont-de-Salars. Ici, les responsables espèrent reproduire le même succès que près du lac voisin : devenir un lieu prisé des Aveyronnais, des Ruthénois notamment, qui viennent chaque été, y passer des soirées. C’est bien l’ambition de Villefranche-de-Panat : trouver aussi sa place dans le cœur des Aveyronnais.
L’hydro-ULM, une rareté en France
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