Le Bas Ségala. La Bastide-l'Evêque : le martinet de la Ramonde "frappe" les curieux

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  • Le site du martinetest égalementun lieu botaniqueà vocation sauvage. Le site du martinetest égalementun lieu botaniqueà vocation sauvage.
    Le site du martinetest égalementun lieu botaniqueà vocation sauvage.
  • Les martinaïres (et notamment Claude, photo de droite)à l’œuvre. Les martinaïres (et notamment Claude, photo de droite)à l’œuvre.
    Les martinaïres (et notamment Claude, photo de droite)à l’œuvre.
  • Le martinet de la Ramonde "frappe" les curieux
    Le martinet de la Ramonde "frappe" les curieux
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    Le martinet de la Ramonde "frappe" les curieux
  • Le martinet de la Ramonde "frappe" les curieux
    Le martinet de la Ramonde "frappe" les curieux
Publié le
Centre Presse

Unique martinet de cuivre en activité en France, caché aux tréfonds des gorges de l’Aveyron, le martinet de la Ramonde, à La Bastide-l’évêque, vous accueille pour une visite inoubliable. Trésor du passé et de la mémoire oubliée, ce site va vous transporter au XIVe siècle… et la magie du lieu fera le reste.

Ce matin, direction les gorges de l’Aveyron à la recherche du fameux martinet de la Ramonde, trésor du passé et de la mémoire oubliée. Cette forge hydraulique vous transporte au XIVe siècle dans un moulin qui défie le temps. La route serpente au milieu des bois. La brume est légère, le paysage bucolique.

Ici se dressent deux modestes bâtisses reliées par un pont en pierre bercées par le frémissement de la rivière. Le lieu est enchanteur. Le décor est planté. Pas de borne interactive, ou d’écran 3D, mais un musée à l’ancienne où la transmission de l’aventure se fait par la rencontre des habitants amoureux et fiers de leur passé.

Le martinet est un marteau hydraulique qui utilise la force de l’eau pour battre le cuivre afin de fabriquer des ébauches de marmites, des chaudrons appelés "coupes noires".

Une roue, chef d’orchestre d’un concert acoustique

La musique de la rivière nous guide et aiguise notre curiosité. Au pas de la porte, une odeur de bois chaud attire le visiteur, des bûches se consument dans un foyer rougissant, dont les 800 °C serviront à rendre malléable la pastille de cuivre.

Une roue à aubes se dresse majestueusement. Elle attend patiemment l’heure où l’homme délivrera l’eau coincée dans les tuyaux en zinc. Le charivari du flot ne tarde pas à se faire entendre. L’eau vient se fracasser sur les pales en bois usées. Les embruns viennent nous titiller le visage…

Claude, l’homme de la situation

À l’agitation de la roue, vient s’ajouter le bruit assourdissant du soufflet géant. Il crache son souffle tel un dragon endormi. Son mouvement régulier alimente le feu où gît la coupelle de cuivre. Nous sommes pris entre la chaleur des braises et la fraîcheur de l’eau dans la roue. À côté, un marteau de 200 kg, il va s’activer dès qu’on met en marche le mécanisme de la roue à aubes. Se joue alors un véritable concert cacophonique. Le marteau s’abat dans un "tapage" régulier sur le métal rougeoyant. Le sol tremble à chaque coup de marteau, à intervalles réguliers.

Claude fait son entrée. Investi à 100 % dans la reconstruction des lieux, il accueille par un "adiu !", un salut en Occitan. Béret vissé sur la tête, à l’accent chantant, il fait rire les enfants en leur posant des questions en patois, que lui seul comprend. Ouvrez les oreilles et regardez bien : il va transformer une pièce de 20 cm de diamètre en un grand fond de marmite. Claude dispose d’une main de maître la coupelle ardente sous le nez du marteau. C’est un régal de voir avec quelle dextérité il fait tourner le cuivre qui s’étale et prend peu à peu une forme de coupe.

En s’accroupissant, histoire de voir au plus près l’agilité et la précision des gestes, on est captivé par la démonstration où, petit à petit, le morceau de métal se transforme sous nos yeux en une petite assiette creuse. Nous sommes les témoins d’une démonstration d’un savoir-faire que seule une poignée de personnes en France possède encore. C’est impressionnant !

Petite balade vers La Bastide-l’évêque

Cette immersion terminée, nous rencontrons un habitant des lieux qui nous indique le départ d’une petite balade, pas très longue et idéale pour les familles. La promenade nous mènera sur un chemin de traverse boisé. Les bruits de la nature nous entourent. On s’y sent bien.

Bientôt, nous arrivons sur les hauteurs du "pays des cent vallées" : à droite, un troupeau de vaches limousines, et à gauche, un champ de seigle s’étend jusqu’à l’horizon.

Chacun marche à son rythme. Quelle sensation de liberté, on n’a qu’une envie : ne penser à rien et profiter de l’instant présent. Et surtout, on n’a pas envie de regarder sa montre !

Quarante minutes plus tard, le clocher de l’église pointe le bout de nez. Nous sommes arrivés à La Bastide-l’évêque, ancienne capitale du cuivre en Aveyron. Elle est petite par sa taille mais les ruelles en pierre, son clocher porche en granit rose et sa fontaine ont un charme fou. Après avoir flâné dans les rues du village, nous nous rendons à l’office de tourisme. Là, on tombe sur Laëtitia qui va bientôt débuter la visite guidée de la bastide… On n’hésite pas longtemps : on décide de la suivre et de découvrir l’histoire de cette cité épiscopale du XIIIe siècle…

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