Aveyron : le pass sanitaire n'est pas une garantie pour toutes les épreuves sportives

  • Le festival des Templiers prévoit un "dispositif conséquent" selon son organisateur Gilles Bertrand. Les départs se feront par vagues.
    Le festival des Templiers prévoit un "dispositif conséquent" selon son organisateur Gilles Bertrand. Les départs se feront par vagues. Eva Tissot
Publié le , mis à jour
COHEN Maxime

Le pass sanitaire permet désormais la tenue d’événements sportifs. En revanche, pour les plus petits d’entre eux, il n’est pas une garantie sans faille. Entre coûts supplémentaires et désistements, ils jonglent.

Le pass sanitaire est devenu légion depuis plusieurs semaines. Il complète le ticket d’entrée aux événements sportifs et permet un semblant de vie normale. Malgré cette nouvelle règle instaurée par le gouvernement, les annulations d’événements continuent de pleuvoir. Les centbornards ont eu la triste surprise au début de l’été de voir les 100 kilomètres de Millau jeter l’éponge. Les passionnés de sports mécaniques n’ont, eux, pas eu le droit à leur traditionnelle Aveyronnaise classic. Parce que même s’il est une garantie pour les organisateurs, il n’est pas toujours facile à mettre en place pour eux.

Loïc Desmazes, président du comité organisateur de la course d’enduro qui traverse le département, en a vite fait les frais. " Pour ceux qui n’étaient pas vaccinés, il fallait arriver avec un test datant de moins de 48 heures, développe-t-il. Comme la course dure quatre jours, cela voulait aussi dire qu’il en fallait un au milieu de l’épreuve, quand tout le monde était à Aguessac. "

Bien accepté par les visiteurs

Jacques Brefuel a fait le même constat pour les 100 kilomètres de Millau. " C’était trop de contraintes pour nous, avoue le président du Som athlétisme, qui a tranché le 7 juillet. On nous interdisait aussi les soins de confort avec les kinésithérapeutes, les podologues et les ostéopathes. " Au moment de l’annonce, le pass sanitaire n’était pas encore démocratisé et même avec, la course n’aurait pas pu avoir lieu. Idem pour le Festival international de pétanque de Millau (Fipem). "Le pass sanitaire était déjà dans les tuyaux, mais ça n’aurait pas été possible, assure Serge Gaillard, l’organisateur. Je ne suis pas sûr que le public du Fipem aurait été vacciné à ce moment et ça aurait enlevé toute convivialité à l’événement. Les gens viennent aussi pour boire un verre et discuter des parties."

Mais pour d’autres organisations, il a été possible de faire vivre de belles émotions sportives. Comme par exemple au championnat de France de quilles de huit, à Magrin, où une société privée effectuait les contrôles à l’entrée pour éviter les imbroglios. Le rugby solidaire, à Millau, s’est aussi déroulé sans encombre le vendredi 6 août. " On avait peur que les gens prennent mal le contrôle du pass sanitaire, mais que ce soit les joueurs ou les spectateurs, ils s’y sont conformés sans problème ", avait apprécié dans ces colonnes Guy Aldebert, coprésident du comité départemental de quilles de huit. Gilles Bertrand, pour le festival des Templiers, fera de même. " Si la personne arrive avec son téléphone ou son papier, ça va vite et on mettra un dispositif conséquent. Ce n’est rien comparé à ce que nous absorbons en termes de contraintes à l’organisation ", détaille le métronome du festival. Aux coûts supplémentaires s’ajoute aussi la contrainte du temps, avec des changements fréquents dans les protocoles et les jauges, qui n’ont cessé d’évoluer ces derniers mois.

Avec le vaccin, les personnes porteront un bracelet pour ne pas avoir à présenter le pass chaque jour. Il en était de même à Magrin.

Une perte de participants

Les organisations les plus modestes ont aussi réussi à absorber cette nouvelle façon de fonctionner. Pour le triathlon du Lévézou (prévu le 28 août), "administrativement, tout est prêt, nous attendons le feu vert de la préfecture", précise Jérémy Garric. Ce qui forme une crainte supplémentaire pour les organisateurs. "Si la préfecture annule le matin même, on doit rembourser tout le monde et c’est toute une économie qui tombe à l’eau", avance Loïc Desmazes. Quant à Jacques Brefuel, organisateur des 100 kilomètres de Millau, il confie : "La préfecture ne pouvait pas nous assurer la tenue de l’événement avant le 1er septembre." Soit moins d’un mois avant la date prévue initialement.

En revanche, la baisse de participants, comme de clients dans les commerces où le pass est obligatoire, se ressent déjà. " Il y a une baisse notable de la fréquentation des courses, assure Gilles Bertrand. Elle est évaluée entre 20 et 30 % en moyenne, sur ce que j’ai pu observer. " Jérémy Garric a, lui, revu les objectifs à la baisse pour son épreuve. De 900 inscrits habituellement, elle en comptera 600 "et ce sera déjà très bien", assurait-il. Loin de tuer le milieu associatif et sportif.

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