Salles-Curan. Moto : l’Aveyronnaise classic, un rendez-vous immanquable qui n'a pas lieu cette année

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  • Le dernier vainqueur en date, Jamie McCanney et un podium 2020 exceptionnel.
    Le dernier vainqueur en date, Jamie McCanney et un podium 2020 exceptionnel. Archives CPA - Jean-Louis Bories
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Serge Carrière

Ses cohortes de pilotes auraient dû prendre son départ ce jeudi 19 août au matin à Salles-Curan. Mais la crise sanitaire a eu raison de la 19e édition de l’Aveyronnaise classic, cette classique hexagonale à la réputation qui n’est plus à faire et qui a vu passer des champions de renom.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons fait le choix d’annuler. C’était la décision la plus sage d’autant plus que nous n’aurions pas été à l’abri d’une annulation de dernière minute ; ce qui aurait été pénalisant pour tout le monde et aurait eu un coût financier difficilement supportable pour l’organisation. " Pour sa première, Loïc Desmazes, le nouveau responsable de l’organisation de l’Aveyronnaise classic et successeur de Sylvain Evanno, a eu à trancher : devant l’incertitude et les contraintes (sanitaires) trop lourdes, l’épreuve a dû être repoussée il y a déjà plusieurs semaines. Un rendez-vous habituellement très prisé de l’été enduriste tricolore. Coup d’œil dans le rétro.

Initiée en 2002 par Jacques Moly, l’Aveyronnaise classic, succède au Quadruple aveyronnais, stoppé en 1998 après une dizaine d’éditions. L’épreuve rencontre dès sa première mouture, en 2003, un vif succès tant du côté des participants (quasiment 400) que du public qui était alors clairement en manque de spectacle.

Frétigné, Albepart, Germain, Aubert, Tarroux, Bourgeois, McCanney… Ces pilotes qui ont marqué l’épreuve

Dès la première, c’est un grand nom de l’enduro qui s’impose puisqu’il s’agit de David Frétigné, déjà multiple champion de France et du monde. Il terminera à la troisième place du Dakar en 2009. Cette année-là, déjà, de futurs vainqueurs vont faire connaissance avec les pistes aveyronnaises comme Marc Germain, lauréat en 2010 et 2011 ; Fabien Planet, levant les bras en 2006 et 2009 ; ou encore l’inusable Manu Albepart, vainqueur en 2004 et 2005, deuxième en 2009, troisième en 2012, 13, 14, 15, et 17, quatrième en 2006 et 2007 ; et encore dans le top 10 (8e) lors de la dernière édition, en 2020. Ces débuts grandioses voient également la participation du Saint-Africain Richard Sainct, venant tout juste de remporter pour la troisième fois le Dakar. Le champion aveyronnais décédera l’année suivante, à tout juste 34 ans. Mickaël Pichon a lui remporté la version 2007, alors qu’en 2008, c’est un autre champion du monde qui inscrit son nom tout en haut du palmarès : Johnny Aubert. Après une longue absence lors de laquelle le pilote de Maubeuge aligne les victoires et les titres, il revient en Aveyron en 2018 et s’impose pour la deuxième fois, dix ans après donc. 2012 voit le plus Aveyronnais des Tarnais, Jérémy Tarroux, licencié à Réquista, dominer la meute. Il récidivera l’année suivante. Et il lui faudra attendre 2017 pour signer un triplé après être monté sur le podium en 2014, 15 et 16.

Viennent ensuite les années Bourgeois. Celui que tout le monde surnomme affectueusement Marco règne sans partage de 2014 à 2016.

Mondialement reconnue

D’année en année, "l’Aveyronnaise" grandit et devient une classique mondialement reconnue. Elle attire de plus en plus de pilotes étrangers et c’est l’un d’eux, le Britannique Jamie McCanney, champion du monde junior en 2015, qui grimpe sur la plus haute marche du podium en 2019, pour sa découverte de la course.

Un pilote qui, en 2020, participe au Dakar où il termine 15e et deuxième "rookie". Cette année-là, le pilote de l’île de Man signe ensuite un doublé sur l’Aveyronnaise après avoir bataillé pendant trois jours avec un autre champion du monde junior (en 2019), l’Italien Andrea Verona. Le Français Christophe Nambotin, triple champion du monde en individuel, sextuple en équipe et dix fois champion de France, complète le podium de cette exceptionnelle dernière édition qui avait, elle, pu se tenir malgré la crise sanitaire.

Rendez-vous incontournable aussi pour les locaux

Les pilotes aveyronnais sont également nombreux chaque année à venir des quatre coins du département pour participer. Et si certains sont là juste pour le plaisir, d’autres viennent pour tenter de rivaliser avec le gratin de l’enduro mondial. Ils sont d’ailleurs quelques-uns à s’être hissé dans le top 10. À commencer par Romain Cadillac, huitième en 2007, cinquième en 2010, 11 et 12 et sur la troisième marche du podium en 2009. Loïc Minaudier, le spécialiste du rallye-raid, a aussi intégré le top 10 à plusieurs reprises, tout comme Kévin Panis.

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