Pour Françoise Nyssen, en conférence à Conques vendredi, la France est "un trésor culturel"

  • La présidente du directoire des éditions Actes Sud à Arles et ancienne ministre de la Culture propose une conférence-débat, demain, à 20 h 30,à l’auditorium du centre européen de Conques.
    La présidente du directoire des éditions Actes Sud à Arles et ancienne ministre de la Culture propose une conférence-débat, demain, à 20 h 30,à l’auditorium du centre européen de Conques. Repro CPR
Publié le , mis à jour
recueilli par rui dos santos

Ministre de la culturede mai 2017 à octobre 2018, au sein du gouvernement d’édouard Philippe, présidente du directoire des éditions Actes Sudà Arles, fondées, en 1978,par son père Hubert (auxquelles appartientLe Rouergue), la toute jeune septuagénaire est, aussi, présidente de l’association éclat, qui organise le festival international de théâtre de rue d’Aurillac, et du conseil d’administration du festival d’Avignon. Elle est l’invitée, demain, à 20 h 30, du cycle de conférences de Conques.

Comment allez-vous?

Je vais très bien. Je rentre de deux semaines de vacances à la montagne, dans les Alpes, dans une maison que nous retapons, pierre par pierre, depuis 35 ans, où la grande famille (14 petits-enfants, NDLR) se retrouve tous les étés. La reprise a lieu sur les chapeaux de roues car Actes Sud organise, à partir de dimanche et pour une semaine, la 2e édition d’Agir pour le vivant, avec des sujets brûlants (écologie, éducation, transition sociale et environnementale…), sous forme de débats, rencontres, ateliers, expositions, films, résidences. L’Aveyronnais Marcel Mézy, dont nous avons publié le livre «L’homme qui redonne vie à la terre», est associé.

Avez-vous tourné le dos à la politique?

J’ai été appelée aux responsabilités. J’ai d’abord refusé, avant de finir par dire «Oui». Je suis contente de l’avoir fait et je suis contente également d’en être sortie. Je n’ai pas toujours été écoutée, ni suivie, par édouard Philippe. Je n’ai pas le sentiment d’avoir fait de la politique, ou alors à mon niveau, à ma façon. Disons que je suis plutôt une militante de base, comme je l’étais dans mon quartier à Bruxelles, dans ma cité. De la Belgique jusqu’au ministère de la Culture, j’ai traversé des moments heureux, exigeants, durs parfois, mais aussi inespérés.

Quels sont vos actes militants?

Toute ma vie, je me suis engagée. Car je crois au pouvoir du dialogue face au cynisme du monde moderne, je crois à l’entraide citoyenne contre les violences du capitalisme, à la solidarité dans une société encore inégalitaire envers les femmes et à l’engagement sans faille pour assurer la nécessaire transition environnementale dans des conditions respectueuses du vivant.

Vous serez demain à Conques. Que vous inspire ce lieu?

Après en avoir souvent entendu parler car j’avais une maison dans le Quercy, sur le Causse de Limogne, j’ai été guidée il y a quelques années par Danièle Dastugue pour une découverte. Je serai marquée à vie par cette visite du village, de l’abbatiale et de ses vitraux créés par Pierre Soulages. Le concert que j’ai entendu là résonne également encore en moi… à l’instar de Conques, la France est exceptionnelle en matière de proposition culturelle. Un trésor absolu ! Les territoires doivent être fiers de leurs atouts. Mais j’ai toujours été stupéfaite par deux choses, c’est même une obsession pour moi : l’accès modéré de la part de certaines personnes à la culture et la surconcentration parisienne.

Quelle est la place du Rouergue au sein d’Actes Sud?

(Sans hésitation) Une place importante ! Je dirais même que c’est un de nos fleurons. Danièle Dastugue nous a confié l’avenir du Rouergue et je suis fière de cette aventure. C’est un travail magnifique, tant au niveau de la jeunesse, de la littérature, que de la collection des beaux livres.

«Plaisir, exigence et nécessité», demain soir à Conques

Dans le cadre du cycle de rencontres et de conférences 2021 du centre de documentation historique et du centre européen de Conques, Françoise Nyssen proposera, vendredi 20 août, à 20 h 30, une conférence-débat, baptisée «Au service de la culture : entre plaisir, exigence et nécessité», animée par Chantal Wittmann et Pierre Lançon. La présidente du directoire des éditions Actes Sud à Arles et ancienne ministre de la Culture (mai 2017-octobre 2018) témoignera de ses expériences, de sa passion des livres et de sa vision de la culture. Elle le répète à l’envi: «Les livres sont ma passion depuis mon plus jeune âge. Ils ont forgé mon enfance, ils sont le fil directeur de ma vie professionnelle. Je suis née belge, la France m’a accueillie et m’a permis d’agir». Le titre de la conférence est emprunté à celui du récent ouvrage de Françoise Nyssen, intitulé «Plaisir et nécessité», paru en 2019 aux éditions Stock, qu’elle dédicacera d’ailleurs à l’issue de la conférence-débat. L’événement est ouvert à tous (pass sanitaire obligatoire), gratuit et les réservations sont conseillées. Il suffit d’appeler au centre européen au 0565712400 ou bien de s’inscrire en ligne sur https://conques.festik.net/