Espeyrac. À la recherche des cépages anciens aveyronnais

  • Les ampélographes étudient les cépages anciens dans l’objectif de les conserver.
    Les ampélographes étudient les cépages anciens dans l’objectif de les conserver.
  • À la recherche des cépages anciens aveyronnais
    À la recherche des cépages anciens aveyronnais
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    À la recherche des cépages anciens aveyronnais
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Centre Presse

Une équipe d’ampélographes s’est rendue hier sur la commune d’Espeyrac. Leur mission : déceler dans les vignobles des cépages anciens, en voie de disparition.

Remonter l’arbre généalogique de la vigne. C’est la mission d’une équipe d’ampélographes de l’Institut français de la vigne et du vin, en visite hier chez plusieurs viticulteurs aveyronnais. Ces "experts", ont pour mission de faire des tournées de prospection des vieux vignobles pour y trouver des cépages anciens, rares, des espèces "en voie de disparition". Sur la commune d’Espeyrac, zone de l’AOP Entraygues-le-Fel, Olivier Yobregat, Jean-Michel Boursiquot et Laurent Audeguin sont venus travailler sur un vignoble familial, leur terrain de jeu privilégié. "On a du mal à trouver quelque chose de rare sur des très grands vignobles. Depuis quelques années, on s’est aperçu qu’on trouvait surtout des cépages anciens dans les vignobles familiaux".

De l’analyse à la conservation

Munis de carnets de notes, et surtout de leur expertise de l’encépagement, ils inspectent les vignes, leurs feuilles, et sont capables d’en reconnaître chacune des variétés. "On identifie ce que l’on peut trouver. Il y a ensuite toute une partie d’analyse génétique, pour remonter à l’origine de la souche. Ce que l’on trouve, on l’installe après dans un conservatoire".

Car la plupart du temps, le but n’est pas de recréer un vin à base de ces cépages oubliés, mais plus de "conserver la ressource". "Bien souvent, recréer quelque chose avec ces cépages ne donnerait rien. On le fait par passion, et pour conserver ce patrimoine génétique, pour ne pas que cette biodiversité disparaisse", explique Michel Laurens, lui-même viticulteur à Clairvaux, sur l’AOP Marcillac. Cependant, celui-ci, en lien avec les ampélographes de l’Institut de la vigne et du vin, a créé il y a quelques années une parcelle expérimentale, chez lui, à Clairvaux. 14 cépages anciens ont été replantés, pour tenter d’être remis sur le marché. Et notamment, le cépage Le Fel blanc, descendant direct du Gouais blanc. Il faudra encore quelque temps de recherches et de mesures pour adapter qualitativement ces cépages anciens. Mais un jour peut-être, après plusieurs années d’essais, pourra-t-on voir la naissance d’un nouvel AOP ? L’objectif bien sûr, n’est pas pour demain. Mais une chose est sûre, les vignobles aveyronnais regorgent de ces cépages du passé. À Campuac, le matin même, ce ne sont pas moins de 41 cépages anciens différents qui ont été expertisés par l’équipe d’ampélographes. Un chiffre très important, qui montre la richesse et la préservation de cette biodiversité dans nos campagnes.

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