Decazeville. Joris Segonds : "Faire mieux que la saison dernière"
Joris Segonds commence sa troisième saison dans l’élite avec le Stade Français, ce samedi. Avant cela, l’ouvreur originaire de Decazeville a reçu l’Oscar Midi Olympique venu récompenser ses belles performances de la saison dernière. Entretien.
À peine deux saisons en Top 14 et déjà un Oscar Midi Olympique…
Cela fait vraiment très plaisir. Pour la réception (samedi dernier, NDLR), le club avait bien fait les choses avec un parterre de 2000 invités avec les sponsors, les proches et les anciens joueurs du Stade. C’était aussi l’occasion de lancer la saison.
Revenons sur la saison dernière. Elle a été riche en événements pour le Stade Français, éliminé en barrages par le Racing (38-21)...
On a fini la saison régulière par sept matches sans défaite pour obtenir la place de barragiste. Cela n’a pas été de tout repos ! J’ai fait neuf matches consécutifs comme titulaire en jouant quatre-vingts minutes. Mine de rien, on laisse pas mal d’énergie sur ces matches et lors du barrage contre le Racing, nous étions au bout de ce qu’on pouvait faire.
Vous avez ensuite été appelé en équipe de France pour la tournée estivale. Qu’avez-vous ressenti ?
En soi, c’est énorme qu’on t’appelle. Même si des rumeurs couraient dans le club, je n’y croyais pas trop. Cela s’est fait en à peine trois jours. On t’appelle et tu dois partir aussitôt. Tu ne réfléchis pas vraiment. C’est une telle fierté !
Vous avez passé un mois en Australie avec le groupe France mais vous n’avez disputé aucun des trois matches. C’est dur à encaisser ?
Dès qu’on t’appelle, tu te vois avec le maillot sur le dos. Tu fais tout pour qu’on te prenne dans le groupe. Je peux vous dire que j’ai bossé pour avoir une cape mais on comprend assez vite que les choix sont faits. En équipe de France, cela va plus vite que dans les clubs où tu peux prendre le temps de te préparer, de rattraper le coup si tu n’as pas réalisé sur un match une bonne performance. Tu sais que tu peux avoir une seconde chance. Là, tout va vite, on te donne les schémas de jeu, il faut les intégrer très rapidement et puis le sélectionneur fait son choix. Il ne faut pas perdre de temps, tu as deux semaines pour tout intégrer. Après le deuxième match et le discours de Fabien Galthié, nous étions neuf à ne pas avoir joué et nous avons vite compris que nous ne jouerions pas le dernier.
Avez-vous eu une discussion avec le staff ?
C’est vraiment le regret de cette tournée. Je pense que mes camarades comme moi, nous respectons les choix du sélectionneur. À aucun moment on ne nous a proposé un échange. En tant que joueur professionnel, je pense que l’on peut entendre ce que le staff veut et pourquoi il ne te prend pas. Parler, j’en suis sûr, m’aurait permis de mieux comprendre les choix et de me remettre en question.
Y a-t-il tout de même du positif à en retirer ?
Bien sûr ! J’ai créé des liens avec des joueurs que je croise la saison. Là, on prend plus le temps de se connaître d’échanger. Humainement, c’est vraiment enrichissant. Du coup, je suis en contact avec certains joueurs, on s’écrit, on s’appelle…
Comment s’est passée votre préparation ?
J’ai coupé deux semaines, sans penser au rugby ou au sport en général. Je suis parti en vacances avec ma compagne, nous sommes revenus à Decazeville et dans le Cantal pour voir la famille et puis retour à Paris. Quand je suis revenu, les gars étaient en pleine préparation et avaient joué deux amicaux. Pour ma part, j’ai repris le foncier et j’ai retrouvé mes marques. Je ne pense pas avoir perdu de temps sur la préparation générale. On verra bien samedi.
Pour débuter la saison, vous retrouvez le Racing, qui vous a battu en barrage au printemps…
C’est surtout un derby ! La billetterie marche très bien pour cette rencontre. C’est génial de revoir du monde au stade et je pense que nos supporters vont nous faire un bel accueil.
Est-ce déjà un match important ?
C’est toujours un match important. Mais un derby pour un premier match de championnat rajoute de l’importance. De toute manière, si l’on veut bien figurer cette saison, il va falloir faire de bons résultats à domicile.
D’autant plus que l’objectif du club est de se qualifier.
Oui comme tous les clubs de Top14. L’analyse est très simple dans ce championnat : il y a 14 équipes, dont 12 qui peuvent prétendre à une place dans les 6 premiers. Tous les matches sont durs, l’écart est souvent infime. Le moindre point perdu ou gagné compte au final. Aujourd’hui le Stade Français, de par son histoire, se doit de jouer les premiers rôles. Tout le monde nous attend et je dirais que l’on est obligé de faire mieux que la saison dernière.
Cette saison, cinq nouvelles règles vont être mises en place, dont la 50-22, qui concerne les renvois et le jeu au pied de conquête. Vous en pensez quoi ?
À nous de nous adapter. Nous avons fait plusieurs séances avec des arbitres, ensuite on ne s’attache pas à faire un spécifique sur ce sujet. Ce sont des situations que nous devons intégrer naturellement et éviter de trop nous attarder dessus. J’ai regardé la première journée de ProD2 et on a vu qu’il n’y avait pas vraiment de temps d’adaptation. Ce qui va changer, c’est inévitablement le placement des ailiers. Avant, l’ouvreur et l’arrière couvraient. Désormais, les ailiers vont devoir reculer afin d’éviter de perdre une touche. Il devrait y avoir plus d’espaces pour les centres afin d’attaquer la ligne et plus de rythme, car les défenses vont être moins à plat.
À quoi ressemble une semaine type d’un joueur du Stade ?
En général, le lundi et le mardi, on s’entraîne de 8 h 30 à 15 h 30. Cela comprend la musculation, la vidéo, les entraînements collectifs et spécifiques. Pour ma part, je bute tous les jours d’entraînement. Cela correspond à quatre ou cinq séances par semaine. Le mercredi, c’est repos. Ensuite le jeudi, on travaille sur la matinée comme le vendredi, veille de match où l’on réalise la mise en place. Le jour du match, à Paris où à l’extérieur, on réalise une mise au vert à l’hôtel.
La vie parisienne convient-elle à un jeune Decazevillois ?
Franchement oui ! C’est assez sympa quand j’ai un moment, avec ma compagne, on essaye d’aller à la découverte de Paris. Tu te fixes de visiter tel ou tel truc et tu découvres toujours un quartier, un endroit sympa. En plus, il faut avouer que tu passes plus inaperçu que dans un autre club. On te demande, des fois, des photos ou un autographe mais ce n’est jamais pesant, les gens sont bienveillants.
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