Chris Calvet : un pont entre Orient et Occident

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  • L’artiste Chris Calvet en pleine représentation d’une calligraphie monumentale sur la digue de l’étang de Montézic. DR
    L’artiste Chris Calvet en pleine représentation d’une calligraphie monumentale sur la digue de l’étang de Montézic. DR
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Aurélien Delbouis

S’il expose aux quatre coins du monde, l’artiste aveyronnais aime aussi à retrouver, le temps d’une performance, son département de cœur.

L’événement était attendu. Dimanche, l’artiste Chris Calvet a marqué de son empreinte l’été culturel aveyronnais, comme la digue de l’étang de Montézic, support XXL de sa nouvelle performance. Artiste plasticien natif du petit village aveyronnais, Chris Calvet a profité de cette opportunité remarquable offerte par EDF pour fêter les 10 ans (+1) de la Route de l’énergie, pour présenter six ans de créations.

Une rétrospective grand format pour un artiste dont la dernière série SIGNE a acquis une renommée internationale. À New York, Los Angeles, Rome, Paris, ou encore en Chine, berceau millénaire de la calligraphie, ses œuvres mêlant à la fois la culture chinoise, l’école de la photographie et du graphisme français interpellent…

"La première fois que j’ai rencontré Chris, son univers, se souvient la modèle Lady Héroïne, – peut-être la plus grande de ses fans — j’ai trouvé son idée très farfelue. J’étais curieuse. Chris est timide, rêveur mais depuis que je l’ai rencontré, j’ai appris à ne plus sous-estimer les rêveurs".

Nature, peinture

"Chaque pièce est une calligraphie géante, de taille humaine, sur laquelle je vais prendre un modèle en photo après avoir peint sur son corps jusqu’à obtenir une fusion totale entre les deux. Jusqu’à donner vie à un univers. La puissance subjective et le lien qui existe entre le corps du modèle et le trait calligraphié, sont la transcription de cette présence sur terre et la liaison indéfectible entre la nature et l’humanité."

Cette nature qui n’est jamais très loin. "L’art trois fois millénaire de la calligraphie chinoise s’inspire de la nature. En Chine, les calligraphes ont toujours eu à cœur de représenter les phénomènes naturels au travers du pinceau. Les mouvements du trait d’encre sur le papier de riz rappellent tantôt la brise printanière, le flux de l’eau du ruisseau puis de la cascade, ou encore le vol des oiseaux.

À ce titre, la performance donnée à Montézic devant un public curieux n’est pas anodine. "J’ai toujours apprécié la symbolique et l’esthétique de ce barrage qui s’inscrit parfaitement dans le paysage. Cet ouvrage immense qui humblement m’évoque aussi la Grande Muraille de Chine. Il y a ici un côté paisible qui contraste avec la dureté, la rugosité des pierres de granit que l’on retrouve partout ici. Nous sommes en un lieu particulièrement harmonieux qui fait le lien entre le Ciel, la Terre et l’Eau." Intermède estival, cette exposition éphémère valide pleinement le travail de l’artiste aveyronnais. Un travail protéiforme, une main tendue entre l’Orient et l’Occident.

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