L'Aveyron de ... Béatrice Soulié : "Je collectionne les gants de Millau"

  • Béatrice Soulié  dans sa galerie d’Art Singulier et Cabinet de Curiosités , 11, place  aux huiles à Marseille .	Repro Béatrice Soulié  dans sa galerie d’Art Singulier et Cabinet de Curiosités , 11, place  aux huiles à Marseille .	Repro
    Béatrice Soulié dans sa galerie d’Art Singulier et Cabinet de Curiosités , 11, place aux huiles à Marseille . Repro
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Aurélien Delbouis

Après 20 ans à Paris, la galeriste originaire de Millau a ouvert un nouvel espace d’expositions, place aux huiles, à Marseille. Un écrin de choix pour cette inconditionnelle des arts singuliers qui présente "Bois et Charbons", sa prochaine exposition consacrée à Marina HO (fusains) et Marc Bourlier (bois flotté) du 31 septembre au 13 novembre.

Un lieu emblématique

Il y en a plusieurs : tous ces endroits où j’ai passé mon enfance et où j’étais la plus heureuse au monde. Je pense aux environs proches de Millau, le village de la Sablière dans les Gorges du Tarn, les Baumes Basses sous le fameux Point sublime. Nous avions là des maisons de familles comme sur les berges du lac de Pareloup, où là encore nous avions une petite maison de campagne. J’ai des souvenirs incroyables. Nous partions le week-end à 30 km de la maison pour nous retrouver en vacances soit dans les Gorges du Tarn soit sur les bords du lac. Plein de vies finalement sur un si petit périmètre.

Un endroit où se ressourcer

Le Larzac ! La caillasse, les roches à perte de vue. Cette aridité, cette hostilité propice à la réflexion, à l’introspection. Je faisais beaucoup de moto à l’époque - pas vraiment l’idéal pour se ressourcer me direz-vous - mais j’adorais vraiment venir me confronter à cet incroyable terrain de jeu.

Un rituel immuable

J’ai toujours aimé me balader dans la ville de Millau les jours de marchés. Surtout le vendredi, qui est LE jour du marché de Millau.

Une anecdote

Avoir rencontré sans le savoir - j’étais encore toute jeune - dans une ferme absolument somptueuse sur le Larzac, les parents d’Agnès Baillon, une artiste que j’expose actuellement. Tous les deux sont artistes dans ce que j’estime encore être aujourd’hui la plus belle ferme du Larzac, dans le village de Brouze-du-Larzac. Tous deux l’avaient restaurée. Je me souviens encore d’une salle à manger en cuir de Millau ! Sublime. Ce fût un ravissement de retrouver leur fille quelques années plus tard avant de l’exposer dans ma galerie. Je garde aussi un très grand souvenir de l’exposition de l’artiste Louis Pons au musée Denys Puech à Rodez. Sans doute ce qui m’a le plus émue dans le département.

Une personnalité marquante

Pierre Soulages. J’aime son œuvre, cette noirceur. J’aime aussi le personnage, ce côté intègre, puissamment aveyronnais. Droit, rigide, pas forcément très rigolo, excessivement travailleur. J’apprécie d’ailleurs beaucoup cette notion de travail que l’on retrouve chez les Aveyronnais en général. Je garde aussi un souvenir ému de l’exposition de l’artiste Louis Pons au musée Denys Puech à Rodez.

Une spécialité gastronomique

Si je dis l’aligot, ce ne sera pas rigolo ! Non, je vais dire le Roquefort. Mon père avait une société de transport et transportait du Roquefort dans l’Europe entière. J’ai dû manger du Roquefort toute ma vie. Pendant des mois, je me souviens avec ma mère, avoir mangé des omelettes au Roquefort, des pâtes au Roquefort, des steaks au Roquefort... (rires) C’est ma madeleine de Proust.

Une journée idéale

Dans les Gorges du Tarn ! Dans la petite maison de la Sablière. L’histoire d’amour de ma vie, cette maison ! Pendant des années, nous avons eu avec des amis les clés de la "Sab". On venait à quarante. Les plus belles fêtes, les plus belles soirées, je les ai vécues là-bas. C’est aussi là où j’ai rencontré le père de ma fille. L’histoire d’amour de ma vie... cette baraque ! (rires).

Un rêve

Organiser une exposition au musée de Millau de toute ma collection de gants. Je dois en avoir près de 400 paires. D’ouvre-gants (en bois, ivoire et argent) et de Demoiselles, ces petits flacons en cuir ou en ivoire qui servent à introduire du talc à l’intérieur des gants. A l’époque, les Dames se gantaient avec des gants excessivement étroits et avaient besoin d’une Demoiselle et d’un ouvre-gant pour pouvoir chausser leur gants. Voilà pour la petite histoire. Donc, oui. J’aimerais évidemment pouvoir présenter mes artistes aveyronnais à Millau (Didier Estival, Agnès Baillon) et montrer en même temps ma collection au musée de la ganterie à Millau.

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