La forêt amazonienne pourrait se transformer en savane
Au Congrès mondial de la nature qui se déroule cette année à Marseille, chercheurs et peuples indigènes lancent l’alerte.
Les peuples indigènes d’Amazonie ont exhorté dimanche les chefs d’État et de gouvernement à soutenir un nouvel objectif de protection de 80 % du bassin amazonien à l’horizon 2025 et réclamé des actions fortes pour freiner la déforestation.
Les délégués de l’Amazonie ont lancé leur campagne à l’occasion du Congrès mondial de la nature qui se déroule jusqu’au 11 septembre à Marseille.
"Nous invitons la communauté mondiale à nous rejoindre pour inverser le processus de destruction de notre terre et ce faisant sauvegarder l’avenir de la planète", a déclaré José Gregorio Diaz Mirabal, coordonnateur global pour la COICA, qui représente les 505 peuples autochtones des neuf pays du bassin amazonien.
Une spirale mortifère
Un peu moins de la moitié du bassin amazonien bénéficie actuellement d’une certaine forme de protection officielle ou d’une gestion autonome par les peuples indigènes, selon une étude publiée l’an dernier par le Réseau d’information socio-environnemental sur l’Amazonie.
Mais la région est menacée par l’exploitation agricole, minière, pétrolière et forestière. Au Brésil, qui abrite 60 % de ce domaine bioclimatique, la déforestation a fortement grimpé, à un niveau inédit depuis douze ans selon les dernières données disponibles, depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite Jair Bolsonaro en 2019.
Le bassin amazonien dans son ensemble a perdu 18 % de sa couverture forestière originelle, et 17 % de sa surface est dégradée, selon une étude menée par 200 scientifiques parue en juillet.
Si le taux de déforestation de l’Amazonie atteint 20-25 %, la région pourrait être entraînée dans une spirale mortifère qui la verrait s’assécher et se transformer en savane, alerte le chercheur brésilien Carlos Nobre, spécialiste des systèmes climatiques.
La COICA espère que la réunion endossera sa déclaration "Amazonia80x2025" afin d’obtenir plus de poids lors de la Convention des Nations unies sur la biodiversité qui doit se tenir l’an prochain à Kunming, en Chine, où les gouvernements débattront d’objectifs de protection de la diversité biologique pour les dix prochaines années.
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