Rodez : le kiosque à musique va retrouver sa vocation première

Il trône au cœur du jardin public depuis des décennies. Combien de Ruthénois, en passant à côté de ce monument, lèvent encore les yeux vers ce bijou d’architecture ?

Tout récemment, la Mission Stéphane Bern a sélectionné, dans une liste de 100 projets dévoilée fin août, le kiosque du jardin public pour recevoir une aide afin de financer sa rénovation. Une rénovation qui sera la bienvenue pour redonner de l’éclat à ce monument et surtout lui rendre sa vocation première : accueillir du public, des groupes de musique, des concerts ou des expositions.

"La structure était bien trop fragile pour qu’elle puisse accueillir des gens, explique Patrice Lemoux, délégué territorial et coordonnateur des actions de la Fondation du patrimoine en Aveyron. Des infiltrations d’eau s’évacuant de la couverture par les colonnes en fonte, qui font office de gouttières, fragilisent la globalité de la structure et occasionnent de graves problèmes de corrosion.

Il devient d’ailleurs impossible d’accrocher un quelconque support sur les colonnes de la structure, comme on a déjà pu le voir lors de précédentes expositions. En outre, le plancher et le plafond, très abîmés à plusieurs endroits, doivent être restaurés. Ces faiblesses rendent l’édifice dangereux.

Simple plateforme

Mais pourquoi ce kiosque à musique est-il si remarquable ? Édifié sur l’ancien foirail en 1882, il était d’abord destiné aux orchestres militaires. La caserne Burloup et son 122e régime d’infanterie n’étaient pas loin.
Mais l’endroit est rapidement devenu un point de rendez-vous pour les familles ruthénoises en balades. À l’origine, le premier kiosque n’était constitué que d’une simple plateforme éclairée avec des bancs. Ce n’est que dix ans plus tard, en 1893, que le projet d’un kiosque couvert est proposé par la municipalité. Il a évidemment pour but d’offrir aux musiciens un meilleur abri et par la même occasion, une meilleure acoustique.

Entre 1850 et 1914, il s’est construit quatre mille kiosques à musique en France, mais à la fin du XXe siècle, il en subsistait à peine trois cent cinquante, précise la Fondation du Patrimoine.

Bien qu’ayant été produit en série, en quantité importante, cet élément caractéristique de la fin du XIXe siècle est donc devenu rare. Conserver et rendre vit à ce monument revêt donc d’autant plus d’importance.
La mairie ambitionne d’en faire une scène ouverte sur la ville, accessible à tous. « Nous souhaitons rendre à cet endroit toute sa sociabilité », confie Patrice Lemoux. "Nous sommes très satisfaits que ce dossier ait pu aboutir, glisse Sarah Vidal, adjointe au maire. Ce monument fait partie des emblèmes de Rodez."

Pour l’heure, le montant des travaux nécessaire n’est pas exactement défini. Une souscription sera ouverte par la Fondation du patrimoine. Les travaux pourraient débuter au printemps prochain pour se terminer un an plus tard.