Pour Sébastien Galtier, le raisin, le fruit de sa passion

Toujours sur la commune de Gignac, dans l'Hérault, à quelques ceps du Domaine de Rieussec cher à Marie-Hélène Deltort, un autre Aveyronnais a trouvé son bonheur dans les vignes. Mais ici, au Mas des Colibris, pas de saga familiale. Sébastien Galtier est né à Rodez, le 2 mars 1973, et il est originaire de Sauguières, un hameau de la commune de La Selve, sur le Lagast. Sa première vie a tourné autour d’un ballon ovale.

Formé à Lévézou Ségala Aveyron, il est passé ensuite par Rodez (groupe B), avant de rejoindre Castres, avec quelques feuilles en Top 14, puis Rumilly. Ses plus belles heures, le brillant 3e ligne les a connues à Montpellier où il a goûté à l’élite du rugby français de 2001 à 2008. Il a alors "coupé radicalement". Pendant cette carrière sportive de haut niveau, il a suivi des études d’ingénieur agronome à Clermont. Après avoir rangé les crampons, il a intégré le Département de l’Hérault et, plus précisément, le service de l’agriculture. "J’étais ainsi en contact très régulier avec les vignerons et j’ai découvert un univers formidable, se souvient Sébastien Galtier. J’ai découvert le vin, je l’ai aimé. Et, très vite, cela m’a titillé de me lancer, d’en faire mon métier".

Il n’a pas oublié : "C’était un grand grand pas car j’étais un fonctionnaire qui allait à vélo à son travail, à cinq minutes de chez lui". Il est donc devenu "paysan vigneron" au printemps 2013, une semaine avant de souffler ses quarante bougies. Il a acheté 12 hectares à Gignac, les a baptisés Mas des Colibris (après avoir lu un livre de Pierre Rabhi), et toute la famille (son épouse et leurs trois enfants) a déménagé. Installé sur l’appellation grés de Montpellier, le solide gaillard, qui a quitté la coopérative pour devenir indépendant, propose sept cuvées (cinq rouges, un blanc et un rosé), avec 22 500 bouteilles. Il a débuté avec 6 000 en 2015 ! Ces nectars sont à découvrir sur son site vitrine, chez des cavistes (aucun des quatre à Rodez !), sur diverses tables de restaurants, et il vient de fouler le terrain de l’export avec la Belgique et l’Allemagne, grâce à des salons.

"Je suis tout à fait satisfait de ma nouvelle vie, se réjouit Sébastien Galtier, avec un grand sourire. C’était un saut dans l’inconnu, pour un métier que je ne connaissais pas, mais je ne regrette rien. Certains ont dû me prendre pour un fou ! C’était certes tendu les premières années mais, au fil des ans, et avec l’expérience, tout va bien mieux".