Au Mas d’Hérens de Salles-Curan, la femme qui murmure à l’oreille de ses vaches

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Publié le
Centre Presse

Micheline Roux est éleveuse de races bovines suisses à Salles-Curan. Au-delà de sa passion pour son métier, elle entretient une relation particulière avec ses vaches, qui le lui rendent bien.

À cœur vaillant, rien d’impossible serait un bon résumé du tempérament de Micheline Roux, éleveuse de races bovines à Connes, hameau de la commune de Salles-Curan.

En devenant l’épouse de Serge, Micheline a fait le pari de quitter la Suisse pour faire revivre l’exploitation qui était en sommeil depuis 2003. Dix ans après que Serge a arrêté de voir des vaches piétiner le sol de la stabulation, il a eu le bonheur de conduire en bétaillères 5 bovins en trois allers-retours depuis la Suisse. Et ce n’est pas n’importe quelle vache. Les hérens sont réputées pour être une race agile et intelligente, capable de monter à 3 000 mètres d’altitude.

Quand on demande à Micheline ce qu’elle aurait fait si son pari d’acculturer des hérens sur le territoire aveyronnais n’avait pas marché, elle hausse les épaules et rit : "J’ai foncé. De toute façon, la vache et le prisonnier, ça s’est fait ; la vache et Micheline de retour en Suisse, cela aurait été également possible !"

Une femme éleveuse, ce petit quelque chose en plus

"Pour les hérens, il n’y a pas de mystère, la recette c’est de les câliner, elles demandent beaucoup d’attention." Micheline étrille et brosse chaque vache matin et soir, elle leur parle, s’approche de leur cou et se fait lécher la joue en retour. Il y a une vraie relation entre l’éleveuse et ses bêtes. "C’est une race hyper reconnaissante. On ne se rend d’ailleurs pas compte de ce que l’animal nous rend en retour en termes d’amour", confie-t-elle. "Lors du vêlage, quand j’apporte le veau à la maman, elle me lèche avant même de regarder son petit", raconte Micheline avec émotion.

"Tous nos animaux ont un prénom", affirme Micheline avec entrain. Quand il s’agit d’un cheptel qui varie entre 45 et 50 têtes, c’est être dévouée à ses bêtes. Sept jours sur sept, Micheline retrouve ses petites chéries à 6 h 30. Brunette, dite "Nénette", 16 ans, sauvée par Micheline de l’abattoir, Nirvana, Naïcha et Sauvageon, le taureau, reçoivent attention et soins. Micheline est à la stabulation jusqu’à midi. Elle les conduit à 9 heures vers leur lieu de pâture vers 17 heures, les petits retrouvent alors leur mère pour téter et c’est une nouvelle séance de soins et de câlins qui s’ensuit. Entre-temps, elle aura nettoyé le fumier, fait les parcs, ouvert les parcelles, mis les piquets et les fils pour délimiter les zones à paître.

Et c’est sans compter les travaux agricoles qu’elle a fait le choix de confier à Thomas Fabié qui sème et récolte les foins des 24 hectares que compte l’exploitation. Elle manque de temps pour tout faire et pourtant elle pratique une agriculture raisonnée. Aucun pesticide n’a été utilisé depuis plus de dix ans. Les prairies sont naturelles et les bêtes reçoivent le moins d’antibiotiques possible et se voient administrer du thé de foins en cas de problèmes digestifs. Grâce à ce réservoir débordant d’amour en vases communicants, Micheline parvient chaque année à vendre quelques vachettes, à des éleveurs triés sur le volet et des veaux qui passent huit mois sous leur mère. Micheline va même jusqu’à se préoccuper des conditions dans lesquelles son petit protégé entrera à l’abattoir.

Des idées innovantes pour vendre les produits de la ferme

À ce programme chargé s’ajoute en été la clientèle : les marchés de Salles-Curan, mardi soir et samedi matin, et une présence hebdomadaire au camping Beau-Rivage le lundi matin. Micheline a même eu l’idée de se mettre aux portes des camping-cars stationnés sur l’aire de camping-car des Vernhes, à quelques kilomètres du Mas d’hérens. Avec vue sur le lac de Pareloup, cette aire, qui peut accueillir jusqu’à 73 camping-cars, est très prisée, autant de clients potentiels pour le Mas d’hérens qui commercialise de la viande fraîche, de la charcuterie et de la viande transformée sous forme de plats cuisinés en conserve.

Pour proposer ses plats à la dégustation, la grange de Micheline et Serge s’est équipée, depuis quatre ans, de tables, de chaises et récemment d’une dalle de béton pour recevoir des clients lors de moments conviviaux invitant à la dégustation de neuf produits. Ainsi dans la bonne humeur, les bocaux en conserve et la viande sous vide – Serge s’amusant à dire que les vaches reviennent en pièces détachées – quittent les rayonnages de la grange pour ravir les estomacs.

Cette énergie à revendre, Micheline la puise dans l’amour qu’elle reçoit de ses bêtes. Elle rêvait d’être paysanne. Avant d’avoir 50 ans, elle se lance en Suisse avec un plus jeune qu’elle et un monsieur retraité. À trois, ils élèvent des hérens, Micheline travaillant chaque jour à la ferme en plus de son activité salariée. En 2010, lorsqu’elle arrive avec ses vaches à Connes, à plus de 700 kilomètres de son pays natal, elle ne connaît plus les vacances, En effet, Micheline vit pour ses vaches et son mari. "C’est très prenant, avoue-t-elle, et à 59 ans on n’a plus la même énergie qu’avant mais on a une vie dix fois mieux que quelqu’un qui travaille à l’usine." Et elle sait de quoi elle parle. Une énergie à revendre et contagieuse !

- Jusqu’en septembre lors des soirées dégustation de neuf produits dont deux sortes de viande et trois sortes de saucisse, les mercredis et jeudis soir et le dimanche midi sur rendez-vous.

- Visite pédagogique de la ferme (écoles ou famille), sur rendez-vous.

- En vous garant sur l’aire de camping-car qui peut accueillir cinq camping-cars (référencé dans le Guide France passion) toute l’année.

- Colis et viande fraîche au détail en vente toute l’année sur commande.

www.mas-d-herens.com/fr

Adresse : Connes, 12410 Salles-Curan ; 06 01 23 76 42.

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