Caroline Lejeune a choisi le plateau du Larzac comme un grand terrain de jeux

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  • Caroline Lejeune n'a "aucune prétention littéraire" mais elle est "très fière" de son livret jeu sorti jeudi dernier aux éditions toulousaines Plume de Carotte.
    Caroline Lejeune n'a "aucune prétention littéraire" mais elle est "très fière" de son livret jeu sorti jeudi dernier aux éditions toulousaines Plume de Carotte. Rui Dos Santos
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Rui DOS SANTOS

Née à Millau, âgée de 35 ans, cette guide conférencière vient de sortir un livret pédagogique sur la lutte citoyenne, pacifiste et écologique, qui a débuté sur ce territoire voilà tout juste un demi-siècle. C'est là où elle habite, dans le hameau de Parlatges sur la commune héraultaise de Saint-Pierre-de-la-Fage, et où elle travaille, entre Aveyron, Hérault et Gard. 

"Aujourd’hui, sauf si vous avez 50 ans passés, il y a peu de chance que vous soyez réellement au fait de ces événements. Mais rien de bien grave... En 30 minutes et 20 jeux, notre nouveau livre vous aide à arranger ça". Voilà pour l’invitation, lancée par les éditions toulousaines Plume de Carotte. Quant au livre, il s’agit de "Des moutons, pas des canons !" (format 21 x 15 cm à l’italienne, 40 pages, 7 euros), sorti jeudi dernier et signé Caroline Lejeune. "C’est un sujet qui me touche, explique l’auteur. Ce combat, ce mouvement non violent, a donné lieu à beaucoup d’ouvrages mais le traitement est là un peu plus original, sous une forme ludique".

"Le résultat est meilleur que ce que j’avais imaginé", se réjouit-elle. Elle n’a pourtant pas oublié l’accueil reçu par la première mouture : "La maison d’édition m’a dit “C’est bien mais un bon brouillon”. Du coup, j’ai rebossé, complété, rédigé d’autres textes et Plume de Carotte a également fait appel à Loïc Faujour pour des illustrations". Comment définit-elle la naissance du livret ? "J’ai fait un travail de synthèse et non de recherches car je ne suis pas une scientifique, précise tout de go l’intéressée. Je suis dans une logique de médiation pour faire la liaison entre les chercheurs et le grand public. En revanche, dès que j’ai fini la rédaction, j’ai tout fait valider par quelques “historiques”, Michel Vincent, Christian Roqueirol, ou encore José Bové".

Celui-ci s’est chargé de la préface, avec, en préambule, un bel hommage à l’auteur : "La première fois que j’ai rencontré Caroline Lejeune, chez moi, à Montredon, je me suis demandé quelle énergie pouvait la pousser à vouloir raconter le Larzac en jeux, dessins et petits textes pédagogiques". La réponse est dans ces quarante pages.

Née à Millau, en 1986, de parents originaires de Paris et du nord mais qui ont acheté une maison à retaper, "le chantier d’une vie", près de Saint-Jean-du-Bruel, elle a certes grandi à Montpellier mais, tous les week-ends, toutes les vacances scolaires, direction la Vallée de la Dourbie. Après un bac littéraire et des études en histoire de l’art, titulaire d’un master en "valorisation et médiation des patrimoines", Caroline Lejeune savait que son métier serait dans la culture, mais pas en tant qu’enseignante. Devenue guide conférencière, elle a travaillé à Capestang, pour des plafonds peints médiévaux, à Ambrosum, puis au musée de Lodève, avant de choisir le statut d’indépendante. Voilà cinq ans, elle s’est installée à Parlatges, hameau de 50 âmes sur la commune de Saint-Pierre-de-la-Fage, dans Hérault. Sollicitée par des écoles, des groupes, des offices de tourisme, elle opère en Aveyron, dans l’Hérault et dans le Gard. Avec sa signature !            

"J’ai vraiment très envie d’écrire sur d’autres histoires humaines" 

Caroline Lejeune s’est-elle découvert une âme d’écrivain ? La question l’amuse : "Ce livret jeu, c’est de la pédagogie. Je n’ai aucune prétention littéraire !". En revanche, elle a "pris goût" à cet exercice. Il y a donc fort à parier qu’elle remettra le couvert. "J’ai très envie de me pencher sur d’autres histoires humaines, confirme-t-elle volontiers. C’est ainsi que je me vois bien écrire sur la “Retirada” (NDLR : exode et exil des républicains d’Espagne) et sur les révoltes vigneronnes".

En attendant, la maman de la petite Astrid, âgée de 3 ans et née à Saint-Affrique, est impatiente de voir quel accueil va recevoir le livret. Avec un message fort : "Il faut rester attentif !". Précisant d’ailleurs à ce sujet : "C’est vrai sur le Larzac mais on peut l’appliquer de manière générale". Auteur de ce livret, l’Aveyronnaise (elle préfère de loin "citoyenne du monde")  aurait-elle aimé être une actrice de cette longue lutte citoyenne, pacifiste, écologique sur le plateau du Larzac ? Elle n’attend même pas la fin de la question : "C’est sûr, j’aurais été dedans. Devant carrément, en première ligne".

Et d’agiter alors un drapeau auquel elle tient : "Il faut savoir prendre ses responsabilités !". Comme elle l’a fait, par exemple, quand elle pratiquait le roller à Montpellier : elle a ainsi pris la présidence de son club, s’est engagée au comité régional, avant de devenir juge international. Militantisme ? Caroline Lejeune connaît parfaitement la définition et elle passe à l’acte au quotidien.
 

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