Vincent Dedienne à Millau : "Je n’ai pas le physique pour casser la gueule"

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  • L’acteur était déjà à Millau pour son premier spectacle.
    L’acteur était déjà à Millau pour son premier spectacle.
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propos recueillis armelle desmaison

L’acteur et humoriste jouera son nouveau spectacle "Un soir de gala", deux soirs durant, les 23 et 24 septembre, à la maison du Peuple. Entretien avec un scrutateur des autres.

Êtes-vous déjà venu à Millau ?

Je suis déjà venu une fois jouer au théâtre à Millau pour mon premier one-man-show. J’en garde un très bon souvenir. J’avais adoré cette soirée, j’avais adoré cette représentation. J’avais bien aimé le public, j’espère qu’il ne me décevra pas cette fois-ci.

Mettez-vous un point d’honneur à venir jouer dans des petites villes ?

Moi, j’aime bien jouer beaucoup et longtemps mes spectacles donc, forcément, je passe un petit peu partout. Je ne fais pas vraiment de différences entre les petites villes et les grandes villes. Même dans les grandes salles, ce n’est pas pareil d’un soir sur l’autre. Les petites villes, c’est chaque fois différent aussi.

Combien de temps avez-vous mis à écrire ce spectacle ?

J’ai commencé l’été dernier, donc j’ai mis quatre mois. J’ai commencé à écrire pendant le confinement et j’ai jeté tout ce que j’avais fait, parce que ça ne m’a pas du tout inspiré cette époque. On ne comprenait tellement pas ce qui se passait, on n’avait pas de recul. Finalement, ça n’a pas déclenché la bonne écriture. Il a fallu que je laisse passer du temps et surtout que j’ai envie de parler et d’entendre parler d’autres choses que du Covid pour me remettre à l’écriture.

Où avez-vous trouvé l’inspiration pour les personnages de votre nouveau spectacle ?

Un petit peu dans ma vie de tous les jours, dans les gens qui m’entourent et puis dans mon imagination. Souvent, ça naît de choses qui peuvent me crisper ou m’énerver, d’injustices dont je suis témoin ou des choses qui me mettent un petit peu en colère ou en rogne. Et comme je n’ai pas le physique pour leur casser la gueule, et plutôt que de me battre avec des gens, j’écris des sketchs.

À la télévision et à la radio, vous animiez des chroniques engagés. Est-ce aussi le cas dans ce spectacle ?

C’est marrant parce que je ne dirai pas que c’était engagé ce que je faisais. Disons que ça n’a rien à voir avec ce que je faisais à la télé et à la radio où j’étais tenu de parler de l’actualité. Et là, dans mon spectacle, il est question de l’époque d’aujourd’hui mais pas tellement de l’actualité chaude brûlante. J’aime bien que les théâtres soient des lieux préservés de l’actualité brûlante.

Donc non, ce n’est pas tout à fait la même chose.

Une critique de notre société…

C’est toujours un petit peu une critique de la société. Quand on fait de l’humour, c’est toujours qu’on a un point de vue ou un regard un peu biscornu sur le monde. Mais je ne suis pas sociologue ou donneur de leçons donc je ne dis pas "moi je pense que". Je fais mon observation. D’ailleurs, si c’était une critique, ce ne serait pas une critique du monde, mais plus une critique de nous et de moi par la même occasion.

Avez-vous le trac pour ce nouveau spectacle ?

Ah ben, oui. Mais comme je suis surtout très impatient, j’ai vraiment hâte d’être sur scène et de rencontrer les gens et puis d’être en tournée et tout ça. L’impatience, pour l’instant, gagne sur le trac, mais je sais que ça ne va pas durer.

La célébrité vous a-t-elle rendu beau ?

Je n’en sais rien. C’est une drôle de question, mais c’est une bonne question. Je ne sais pas si c’est la célébrité ou si c’est simplement l’âge. Des fois, les hommes gagnent à vieillir un peu.

Ça m’a peut-être donné davantage confiance en moi, par rapport à mon travail, à qui on est, à ce que les gens pensent de moi. Ça donne une petite assurance. Je dis ça et, en même temps, ça amplifie les doutes. C’est le bordel.

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