Affaire du château du Bosc : les époux Putzola relaxés

  • Les époux Putzola à la sortie du tribunal, ce mercredi 15 septembre.
    Les époux Putzola à la sortie du tribunal, ce mercredi 15 septembre. José A. Torres
Publié le , mis à jour

En juin dernier, lors d'un procès-fleuve, le ministère public avait requis la restitution du château aux descendants du peintre Toulouse-Lautrec. Il n'a pas été suivi par le tribunal de Rodez.

15h08 : la sonnerie retentit ce mercredi dans un prétoire surchargé, la présidente Sylvia Descrozaille déclare l'audience ouverte avec plus d'une heure de retard. D'emblée, elle appelle les époux Putzola à la barre. "Le tribunal vous relaxe de l'ensemble des infractions et rejette l'ensemble des constitutions de partie civile. Vous pouvez y aller", lance-t-elle. En quelques secondes, l'affaire du château du Bosc trouve un dénouement inattendu. Jean-Claude Putzola, costume noir identique à celui qu'il portait lors des sept heures de procès en juin dernier, ne peut retenir ses larmes. Après plus de trois ans d'instruction, des dizaines d'auditions, d'articles de presse, "notre honneur est sauf", dit-il. "Je veux remercier le tribunal qui ne s'est pas laissé duper par les gesticulations de nos adversaires. Cela fait cinq ans qu'on est traîné dans la boue, qu'on nous pourrit la vie, qu'on ne dort plus et à force, on pensait ne plus arriver à faire éclater la vérité", a poursuivi son épouse, Corinne, en larmes également à la sortie du tribunal.

"Elle doit être heureuse de là-haut"

Le couple a surtout souhaité saluer la mémoire de Nicole Tapié de Celeyran, descendante du peintre Toulouse-Lautrec et dernière occupante des lieux avant qu'elle ne lègue tout aux Putzola : lui était alors producteur de musique dans l'Hérault, elle éleveuse de volailles. "C'était sa volonté et aujourd'hui, c'est sa victoire. Elle doit être heureuse de là-haut. La faire passer pour une débile, c'est malsain. Ce château, on ne le voulait pas, c'est davantage une corvée qu'autre chose. On a engagé 200 000€ de travaux depuis le décès de Nicole (en 2016, NDLR)", a encore expliqué le couple poursuivi notamment pour "abus de confiance", "abus de faiblesse" et "escroquerie". En juin dernier, le procureur avait requis la restitution du château aux plaignants ainsi qu'une peine de 18 mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre des prévenus.

"On peut être choqué qu'une dame qui connaît des gens depuis quelques semaines décide de leur céder ses biens, mais un coup de foudre prend parfois quelques secondes. J'ai fait du droit dans ce dossier, pas de la morale", a simplement commenté leur conseil Me Elian Gaudy qui lors du procès avait rappelé que les différents testaments avaient été signés "de la main de notaires""Je constate que ce château qui n’intéressait personne du vivant de Nicole Tapié de Celeyran est aujourd’hui l’objet de toutes les convoitises. Les démarches de mes clients ont été réalisées en toute transparence, l’héritière leur a simplement fait confiance pour le devenir de la demeure. Et ils la font vivre depuis", avait-il également plaidé.

"Mes clients sont consternés"

Ce mercredi, aucun des descendants du célèbre peintre - 15 s'étaient constitués partie civile -, n'était présent lors du délibéré. Pour l'un de leurs conseils, Me François Rastoul, "ils sont consternés par ce jugement ô combien décevant". "Nous attendons désormais les motivations du tribunal pour comprendre. Un juge d'instruction s'est penché sur ce dossier durant des années, un procureur dans son réquisitoire a considéré que les faits méritaient des poursuites. Si on y ajoute que les Putzola ont coupé la ligne téléphonique de la défunte, qu'il y a eu quatre testaments en seulement quelques semaines, on ne peut qu'être très déçus !", s'étonne-t-il dans l'attente d'un recours, ou pas, de la part du parquet. Il a dix jours pour cela.

Si tel n'est pas le cas, le château du Bosc reviendra pleinement aux époux Putzola après de longues années de turbulences.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?