Millau : la piétonnisation, une expérimentation encore à l’étude

  • Un schéma expérimental qui devrait revoir le jour à Noël prochain ? Un schéma expérimental qui devrait revoir le jour à Noël prochain ?
    Un schéma expérimental qui devrait revoir le jour à Noël prochain ?
Publié le
Cyril Calsina

Maudite par quelques commerçants, adoubée par certains riverains, elle laisse aussi pas mal de Millavois perplexes. Tour des rues fermées et prise de pouls à la réouverture.

Cet été, pour ceux qui l’ignoraient, la Ville de Millau a modifié les règles de circulation sur le boulevard de Bonald, la place de la Capelle et la place Foch pour l’essentiel. "L’objectif est de baisser les nuisances sonores et olfactives, ainsi que la pollution", annonçait fin juin la maire et présidente de Millau Grands Causses, Emmanuelle Gazel. Cela a certes été atteint mais non sans heurts. Comme la plupart des nouveautés nécessitant pédagogie et patience, l’opération a reçu des avis souvent contraires, jamais unanimes.

Yannick Douls, conseiller municipal chargé des Transports, avant de témoigner de cette expérimentation du 7 juillet au 31 août dans une partie du centre ancien, indique pourquoi La Capelle n’a rouvert que lundi. "Il s’agissait simplement d’une raison technique. La pose des pavés s’est terminée jeudi dernier, mais nous avons repoussé pour ne pas mettre en péril ce chantier." Ceci étant dit, il rappelle : "Nous avons fait intervenir des citoyens tirés au sort pour analyser cette expérimentation. Ils ont, pendant deux mois, réalisé une enquête sur le terrain et donné leur ressenti. La restitution sera faite lors du conseil municipal du 23 où quatre citoyens rendront compte de ce test." Le conseiller, lui, se dit : "Je suis enthousiaste qu’on ait pu mener cette expérimentation à son terme pendant ces deux mois. J’ai eu beaucoup d’échos positifs mais, comme je ne suis pas très objectif, je vais attendre le point de vue des citoyens." Puis, Yannick Douls, édulcore un peu son engouement : "Tout en étant très satisfait, je reconnais qu’on a été un petit peu court pour la présentation, mais c’était inévitable si on voulait réellement le faire pendant l’été." Il poursuit : "Au sortir de ce que rendront compte les citoyens, on verra si on refait une nouvelle expérimentation. Je parle bien à nouveau d’expérimentation, parce que j’ai pu entendre, ici et là, que l’on imposait cette piétonnisation. Mais, si la méthode a pu paraître rapide ou brutale, cela reste un test. C’est quelque chose que l’on va travailler et que l’on va faire évoluer pour que ça soit facile d’utilisation."

"Que les rues piétonnes soient plus vivantes"

"Des enregistreurs de son, de vitesse, Mytrafic, l’usage des trottinettes tracées sont autant d’éléments qui vont nous aider à mieux voir les flux. Mais ce n’est pas sûr qu’ils soient présentés dès le prochain conseil municipal." Quant à la rumeur d’un bis repetita à Noël, le conseiller municipal lève la voile : "On aimerait la reconduire à ce moment-là, s’il y a un accueil plutôt positif de la démarche. On tâchera d’informer beaucoup plus tôt les commerçants."

Face à ceux qui se plaignent d’une baisse de chiffre d’affaires conséquente et ils sont nombreux, rien que dans la rue Clausel-de-Coussergues, Yannick Douls : "En fonction de ce que nous pourrons mettre en place, il y a des animations à penser pour que les rues piétonnes soient encore plus vivantes. L’idée, c’est quand même de les rendre les plus attractives possible. Comme créer un événement à La Capelle, par exemple."

Enfin, sur l’idée de ne consacrer qu’une partie du centre ancien à ce test plutôt que son intégralité, la réaction de Yannick Douls est claire : "Je ne vous cache pas que cela a fait partie des échanges que nous avons eus. Pourquoi pas… Nous ne sommes pas fermés à un tel projet. Il y a quand même un élément qui n’est pas négligeable c’est le problème d’accès sur la rue du Rajol avec les travaux qu’il y a en face de la médiathèque du Sud-Aveyron. Nous n’aurions pas pu fluidifier l’accès et ça n’a pas permis d’étendre le périmètre."

Et de conclure : "Rien n’est exclu. Ce qui est important encore c’est la gestion de l’impact sur les commerçants bien sûr, mais aussi des riverains : comment ils se sentent par rapport à cette expérimentation ? Comment se sont-ils adaptés sur les deux mois ?" Tout est à l’étude encore. Mais les changements ne sont pas terminés.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?