Reprise de la société de métallurgie Sam à Viviez : la décision connue ce jeudi
Le tribunal de commerce de Toulouse rend ce jeudi 16 septembre son délibéré sur la fonderie viviézoise Sam. Sauf surprise, une liquidation avec poursuite d’activité est probable.
Placée en redressement judiciaire depuis décembre 2019, la fonderie Sam de Viviez arrive au bout de la période légale d’observation renouvelée trois fois. Aussi, sauf reprise, le tribunal de commerce de Toulouse doit prononcer une liquidation judiciaire avec poursuite d’activité. Suite à l’audience du vendredi 3 septembre, le tribunal de commerce fait connaître sa décision ce jeudi après-midi. Tour d’horizon de la situation de la Sam et des enjeux, avec les représentants CGT du personnel Ghislaine Gistau, Sébastien Lallier et David Gistau.
Après les congés, les salariés ont repris le travail fin août. Dans quel état d’esprit sont-ils ?
L’incertitude et l’inquiétude prédominent. L’activité est au ralenti. La pénurie mondiale de semi-conducteur impacte significativement le carnet de commandes de Renault, réactualisé chaque semaine. On s’adapte à leur ligne de production. La détermination reste intacte.
Quels sont les enjeux de la décision qui est rendue ce jeudi 16 septembre ? Qu’en attendez-vous ?
Au bout de 18 mois de redressement judiciaire, la procédure bascule automatiquement, soit en liquidation simple, soit en liquidation avec poursuite d’activité. Cette poursuite d’activité, au vu des échanges à l’audience le 3 septembre est prononcée ce jeudi. Dans la mesure où le client Renault continue à soutenir la Sam en passant des commandes et en soutenant financièrement, cela permettra aussi de prendre le temps de trouver une solution pérenne pour notre entreprise. C’est par ailleurs la démonstration que Sam a toujours un rôle à jouer en demeurant un fournisseur incontournable pour Renault. C’est aussi la preuve de la qualité de notre savoir-faire et de nos compétences à Viviez.
Est-ce à dire que la décision rendue ce jeudi ne changera rien ?
Oui, au moins jusqu’en mars 2022, date jusqu’à laquelle Renault s’est engagé à soutenir Sam pour trouver un repreneur.
Le tribunal de commerce a disqualifié les projets Bellity et Trinquet, qu’en pendez-vous ?
Nous avons considéré que le projet d’Alty SIFA Technologie tenait la route et correspondait à nos attentes tant sur le volet industriel que sur le volet social. Tout a été fait avec la nomination du cabinet Grant-Thornton pour écarter les candidats qui ne correspondaient pas aux standards de Renault et de l’Etat.
Le groupe espagnol CIE, qui a les faveurs de Renault et de l’Etat est-il toujours intéressé par la reprise de Sam ?
On pense qu’en réalité CIE ne s’est jamais éloigné du dossier. Qu’ils ont toujours gardé des contacts avec Renault. Ce qui nous a toujours guidés notre combat et qui reste notre objectif, est le maintien de 250 emplois, d’un engagement d’un plan d’affaires minimum sur 5 ans, le maintien du bureau d’études et des services supports, le maintien des accords collectifs. Notre objectif n’est pas de choisir notre futur patron mais bien de trouver une solution pérenne pour l’avenir de l’entreprise et donc du bassin decazevillois. Nous restons ouverts aux discussions avec tout le monde y compris CIE.
Avec le recul, quel regard portez-vous sur ce qui s’est passé durant ces deux dernières années ?
Les Chinois nous ont laissé une situation catastrophique, un véritable gâchis industriel. Ces deux dernières années ont été éprouvantes. Sans doute que si nous avions été écoutés plus tôt, une solution se serait dégagée plus rapidement.
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