Coupiac : au-delà du peintre Nicolaï Greschny

Nous sommes d’une époque d’images, de celles qui saturent en tous lieux nos regards et font écran à notre vision du monde. Celles peintes dans la chapelle de Coupiac par Nicolaï Greschny, en 1966, ont au moins deux fonctions. Révéler, à qui y croit intimement, la présence mystique d’un au-delà, et aux autres, la beauté d’un art sublimé par la croyance qui habite le peintre. C’est aussi l’un des objectifs de l’exposition présente jusqu’à la Toussaint, au château de Coupiac. Une exposition d’icônes et de fresques murales initiée par l’association des amis de Nicolaï Greschny (1). Quinze images puisées dans les 150 églises (2) et 23 départements (du Tarn à l’Aveyron en passant par la Haute-Garonne, l’Hérault etc.) où l’artiste estonien a, un jour, posé la main, habillé les murs de chaux, parfois du sol au plafond tel un Michel Ange des temps modernes. La chapelle de Coupiac où se trouvait le Saint Voile, objet d’un pèlerinage, n’est en effet qu’une infime partie de son œuvre, comme le montre le livre "Des fresques aux icônes" publié aux éditions Vent Terral.

Cette exposition d’art sacré, qui peut à certains paraître une peinture "naïve", est en fait l’occasion de redécouvrir l’artiste Nicolaï Greschny décédé en 1985, son parcours de réfugié à travers l’Europe, sa force morale et surtout son talent à rendre palpable l’invisible.

(1) www.nicolaigrescheny.net (2) Cannac, Coupiac, Esplas, Gabriac, La Fouillade, Lagarde, Laguiole, Millau, Roquefort-sur-Lauzon, Saint-Julien-de-Rodelle, Saint-Rome-de-Cernon, Saint-Victor-et-Melvieu, Salles-la-Source, Villefranche-de-Rouergue, il y a des œuvres signées Nicolaï Greschny.