Avec Fenestrou, Florian Méjane met le patrimoine de l'Aveyron en tête d’affiche

De Rodez à l'Aubrac, Florian Méjane s’attelle à mettre en valeur le territoire aveyronnais.
De Rodez à l'Aubrac, Florian Méjane s’attelle à mettre en valeur le territoire aveyronnais.
De Rodez à l'Aubrac, Florian Méjane s’attelle à mettre en valeur le territoire aveyronnais.

Culture et Loisirs, Cultures 12, Patrimoine

Publié le 08/10/2021 à 14:01 , mis à jour à 14:31

Olivier Courtil

Sous le nom de Fenestrou, symbole d’ouverture au monde, Florian Méjane créé des affiches et cartes postales dans un style rétro pour mettre en valeur notre patrimoine. Des paysages de l’Aubrac aux spécialités locales comme le gâteau à la broche, en passant par le stade de football de Rodez, cet autodidacte ne s’interdit rien et cela lui réussit bien.

Cela fleure bon les années cinquante, la libération qui s’accompagnait des trente glorieuses. Le temps de l’innocence où la publicité se mêlait à l’art et le capitalisme de plain-pied dans le vingtième siècle. Sans nostalgie mais par goût, Florian Méjane fabrique des affiches et cartes postales dans ce style rétro. "J’étais inspiré, par attrait, cela me plaisait, c’est venu naturellement", dit tout aussi simplement cet ingénieur de formation devenu autoentrepreneur malgré lui. Des turbulences en 2017 ont entraîné la perte de son emploi et à l’approche des 30 ans, le seuil d’un (premier) bilan sur sa vie. Ainsi Florian Méjane s’est jeté à l’eau sous le nom de Fenestrou pour faire ce qu’on aime, vivre de sa passion.

"J’ai toujours dessiné, cela ne m’a jamais quitté." Fruit de l’atavisme aussi, ses parents ont la fibre pour le trait et son grand-père était peintre. Il a donc franchi le pas, suivant une formation pour maîtriser les logiciels pour faire son premier essai sur la tour de Peyrebrune d’où est originaire sa dulcinée.

"Je cherche une harmonie, je passe du temps à trouver les couleurs, les bonnes combinaisons. Je cherche des lignes épurées, le plus simple est le plus dur à réaliser", explique Fenestrou. Objectif atteint. Ses affiches sont magnifiques, offrant un voyage dans le temps, mettant en avant la beauté du patrimoine, qu’il soit industriel (comme l’affiche de Decazeville d’où il est originaire comme son père) ou culinaire, Aveyron oblige. "Je travaille à l’instinct, à l’intuition", confie-t-il. Avec le cœur, en somme. Et cela se ressent. Florian Méjane aime son pays et le partage. "Je trouve qu’une affiche est un beau souvenir de voyage, c’est une belle pièce de décoration."

Cela a fait écho auprès de l’office de tourisme de Laguiole Aubrac où il a exposé cet été, à la Maison de l’Aubrac l’été précédent. Florian travaille d’ailleurs à une commande pour le Nord-Aveyron. "Je me fais plaisir à travers Fenestrou, c’est mon jardin." Car pour joindre les deux bouts, Florian, désormais autoentrepreneur épanoui, est aussi autoentrepreneur avec la boutique "Le comptoir de Mathilde" (lire ci-contre).

Alors il se plaît à butiner dans son jardin, recueillir des idées qui se ramassent à la pelle, comme sur les pelouses des stades de football. Une autre passion qui a donné lieu à des affiches sur le Raf et le Téfécé. Des images de l’Aveyron et pas seulement. Cordes-sur-Ciel, Cahors, Clermont-Ferrand, Montpellier, le pont du Gard, la Camargue ou encore Lyon, sa ville de cœur… Avec le cœur justement, Florian fait sienne la pensée du Petit Prince de Saint-Ex : "On ne voit bien qu’avec le cœur."

www.fenestrou-posters.com

Pourquoi la métaphore de la fenêtre ?

Florian Méjane explique cette évidence symbolique : "La fenêtre, dont la symbolique commune est l’ouverture au monde, représente un objet transitionnel, du dedans-dehors, un lieu de communication avec l’extérieur. Elle donne ainsi accès au monde extérieur tout en permettant à l’extérieur de pénétrer à l’intérieur du domestique." Et Fenestrou est le mot occitan désignant "petite fenêtre".

Une autre fenêtre sur le patrimoine avec le comptoir de Mathilde à Rodez

Florian Méjane dispose de plusieurs cordes à son arc. Outre ses créations sous le nom de "Fenestrou", il a ouvert cet été une boutique dans la rue du Touat à Rodez dénommée "Le comptoir de Mathilde". Il est le gérant en Aveyron de cette chocolaterie et épicerie fine dont le berceau est dans le Vaucluse et se décline un peu partout depuis 2007. "J’ai tenu à mettre mon expérience au service de cette boutique", confie Florian qui se retrouve dans l’esprit délicieusement rétro de cette entreprise artisanale. Tout comme il se retrouve dans l’esprit gourmand en tant qu’Aveyronnais !

Le charme de la mise en forme de cet espace gourmand opère puisque Florian prépare déjà les commandes de Noël. Un lieu rétro, à la fois hors du temps, et emprise justement avec la demande. Les gens sont en quête de produits locaux, du moins Français pour voyager à travers les cinq sens, le temps avec guimauves d’antan et sucettes revisitées, le lieu évidemment comme les canelés de Bordeaux qui sortent du quotidien. Pâtes à tartiner, chocolats, épicerie sucrée et salée, accessoires et coffrets cadeaux permettent bien plus qu’une mise en bouche ! Pour cette rentrée, il donne même envie aux enfants de faire leur rentrée à l’école en revisitant les outils mathématiques (règle, équerre…) tout en chocolat.

Une double casquette, ou tablier pour le coup (que l’on peut même acheter en boutique), qui sied à merveille à cet autoentrepreneur, ingénieur de formation, ne manquant ni d’attention par ses conseils prodigués, ni d’imagination.

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