Un sentiment d’insécurité grandissant à Rodez ?
Le conseil municipal de Rodez en a débattu, vendredi dernier. La droite a dénoncé "une insécurité" en augmentation. Un "discours politique" et un "mensonge" pour le maire qui a indiqué, chiffres à l’appui, que la délinquance baissait. Tout en reconnaissant "un problème, celui des marginaux en centre-ville".
Les débats nationaux, à la veille de la présidentielle, inspireraient-ils les politiques ruthénois ? Toujours est-il que le sujet de l’insécurité, parmi les préoccupations majeures des Français selon les sondages, s’est invité dans l’hémicycle de l’hôtel de Ville vendredi soir lors du conseil municipal. Et les élus ont été prolixes, les débats ont duré près de trente minutes. Anne-Sophie Monestier, élue d’opposition de droite, a été la première à prendre la parole. "Nous sommes tous d’accord ici pour dire qu’il y a un sentiment d’insécurité en augmentation dans la ville. Ça touche nos enfants, nos aînés et tout le monde, prenons ce problème à bras-le-corps", a indiqué l’avocate ruthénoise. Avant de dénoncer " des agressions aux personnes et aux dépositaires de l’ordre public incessantes", "des tentatives d’assassinat" et "un quartier de Ramadier devenu une plaque tournante du trafic de stupéfiants" !
"Votre discours politique ne s’adapte nullement à Rodez"
Rodez aurait-il donc perdu sa quiétude ces derniers temps comme l’avance Anne-Sophie Monestier ? Non, répond le maire Christian Teyssèdre. " Votre discours est politique et je ne ferai pas comme vous d’amalgames entre les quartiers difficiles et la délinquance", a-t-il réagi. "Si vous aviez tenu ces propos lors d’un discours national, j’aurais certainement partagé. Mais il ne s’adapte nullement à Rodez et ce que vous avancez est faux : les chiffres prouvent que la délinquance baisse à Rodez. " Et de les détailler, sans que nous n’ayons pu les vérifier, les autorités compétentes ne souhaitant pas les communiquer : " Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, il y avait 1 129 actes de délinquance. En 2018, c’est 975. Cela fait une baisse supérieure à 20 %. En 2020, même s’il y a eu les différents confinements, on descend à 813. "
Dans une longue réponse à son opposition, le chef de file de la majorité a néanmoins reconnu que sa ville " avait un problème, celui des marginaux ". " Il y en a une quarantaine et ils sont très compliqués à gérer, ils ont un impact très négatif sur la population en termes de sentiment d’insécurité. Mais ces problèmes sont très difficiles à résoudre", a-t-il expliqué. Et de poursuivre : " Aujourd’hui, la police nationale et notamment sa Bac de jour (Brigade anticriminalité), dont j’ai obtenu son redéploiement il y a quelques années, font le boulot. Mais, il y a un véritable problème dans la loi et le soin. À chaque trouble public, les personnes sont envoyées à l’hôpital Sainte-Marie et dès le lendemain, on les retrouve dans la rue… Il y a 20 ans, nous avions 1 000 personnes hospitalisées là-bas, aujourd’hui elles sont 280".
"J’aimerais dire que nous allons régler ce problème…"
Récemment, la Ville et l’Agglo ont lancé un conseil de santé mentale en partenariat avec la structure psychiatrique. Il doit "nous permettre de faire du cas par cas", rappelle Francis Fournier, délégué à l’action sociale. Ces dernières semaines, de nombreux commerçants du centre-ville et notamment du passage des Maçons ont dénoncé des incivilités "quotidiennes"… "J’aimerais dire aux Ruthénois que nous allons régler ce problème, mais ce n’est pas si simple. L’État a totalement délégué sa compétence sur ce sujet à des associations, telles que La Pantarelle ici, mais on voit que cela ne fonctionne pas. Et nous, avec le Département, nous avons essayé beaucoup de choses, comme de la réinsertion en proposant du travail, mais ça ne fonctionne pas non plus…", a conclu Christian Teyssèdre.
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