La fin du tueur au visage "grêlé" : pour tout savoir de l'affaire en un seul article

  • François Vérove alias "le Grêlé".
    François Vérove alias "le Grêlé". Repro DDM - DR
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C. B.

L'ancien gendarme François Vérove, qui a avoué dans une lettre être le tueur et violeur en série surnommé "le Grêlé", s'est suicidé dans le Gard cette semaine. Il était recherché depuis les années 1980. Le résumé d'une affaire hors-norme.
 

Un homme "avenant", "plutôt sympathique" et impliqué dans la vie locale. Voilà le visage qu'affichait François Vérove à Prades-le-Lez dans l'Hérault. En réalité, cet ancien policier était un violeur et un tueur en série soupçonné de six viols et quatre meurtres commis entre 1983 et 1997. Les enquêteurs étaient sur ses traces depuis 35 ans. L'homme a mis fin à ses jours cette semaine dans un appartement du Grau-du-Roi dans le Gard, en laissant une lettre dans laquelle il avoue ses crimes. Son ADN a confirmé ses dires. Selon La Dépêche du Midi, cette affaire était le plus vieux "cold case" de France, c'est-à-dire une affaire non résolue.

Les faits

La justice cherchait depuis 35 ans l'auteur de six viols et quatre meurtres commis dans les années 80 et 90. L'individu était soupçonné du meurtre et du viol de Cécile Bloch, 11 ans, le 5 mai 1986 à Paris ; de la mort de Gilles Politi, un mécanicien d'Air France de 38 ans, et du décès d'Irmgard Mueller, une jeune Allemande au pair de 20 ans, le 29 avril 1987 toujours à Paris. Il serait l'auteur du meurtre de Karine Leroy, 19 ans, qui avait disparu sur le chemin du lycée le 9 juin 1994 à Beauval en Seine-et-Marne. Six autres viols commis entre 1986 et 1994 lui sont également imputés. 

Depuis 35 ans, la justice ne disposait que d'un portrait-robot et d'une trace ADN jusqu'à ce que la brigade criminelle resserre l'étau sur François Vérove. Cet ancien militaire de 59 ans avait été convoqué le 29 septembre au commissariat et devait subir un prélèvement ADN comme 750 gendarmes avant lui. Surnommé "le Grêlé", il a mis fin à ses jours dans une maison louée au Grau-du-Roi dans le Gard.

L'homme

François Vérove a été gendarme entre 1983 et 1988 au sein de la cavalerie de la Garde républicaine. Il rejoint ensuite la police nationale. Il a été motard, membre de la brigade des mineurs ou encore délégué syndical. Retraité depuis quelques années, après un accident de moto en service, il avait acheté une grande maison d'architecte à Prades-le-Lez au nord de Montpellier. Il avait été intégré le conseil municipal en 2019 jusqu'en 2020. Il avait alors déménagé à la Grande-Motte. François Vérove est marié, père de famille et a des petits-enfants.

Les victimes

Cécile Bloch, fillette de 11 ans, est retrouvée morte en 1986 dans le 19e arrondissement de Paris. Son corps était caché sous la moquette d'un local technique de la résidence où elle habitait. La jeune fille a été violée, poignardée et étranglée. C'est le témoignage du demi-frère de Cécile, qui avait croisé "le Grêlé" dans l'ascenseur, qui a permis d'établir le portrait-robot. Le père de Cécile, Jean-Pierre, était originaire de Cahors où il était inspecteur de la Sécurité sociale. Jusqu'à sa mort en 2011, il était rongé par cette obsession : qui avait tué Cécile, sa fille. 

Gilles Politi, un mécanicien d'Air France, est retrouvé mort le 29 avril 1987 dans le Marais à Paris. Il est nu, ligoté, les bras et jambes liés dans le dos. Des brûlures de cigarette sont relevées sur son corps qui présente des incisions au niveau du cou. Il est mort par strangulation.

Irmgard Muller, une jeune fille au pair allemande, est retrouvée dans le même appartement La jeune femme est dénudée, ficelée, bâillonnée avec les bras attachés en croix à un lit superposé d'enfant. Elle avait eu un rapport sexuel consenti avec son assassin quelques heures plus tôt, selon l'autopsie. Elle est morte par strangulation.

Ingrid, 11 ans, est enlevée alors qu'elle fait du vélo dans l'Essonne en 1994. Violée, elle sera retrouvée attachée à un radiateur dans une ferme abandonnée. 

Karine Leroy, disparue trois jours plus tôt, est retrouvée le 12 juin 1994 à Meaux en Seine-et-Marne. Elle a une ficelle autour du cou.

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