Aveyron : le loup toujours bien présent sur le Larzac et sur l'Aubrac

  • Un loup est présent sur l'Aubrac et un second sur le Larzac.
    Un loup est présent sur l'Aubrac et un second sur le Larzac. Reproduction Centre Presse - Reproduction Centre Presse
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Le Comité loup, sous l'égide de la préfecture de l'Aveyron, a dressé son bilan annuel. Seules neuf attaques ont été confirmées depuis le début de l'année 2021.

Au début du mois d'octobre, la préfète de l'Aveyron a réuni le comité de suivi loup, lancé depuis 2017, qui permet de faire régulièrement le point entre les autorités, les représentants agricoles, l’association des maires, le département, les Parcs naturels régionaux du département, les associations de protection animale ou environnementale et les chasseurs. Celui-ci avait été mis en sommeil en 2019 face à la forte baisse du nombre d'attaques, mais avait été réactivé, à la demande des éleveurs, à la fin de l'année dernière après de nouvelles attaques recensées en novembre 2020.

Ce comité a pour mission de faire le point sur la situation aveyronnaise de l’activité du loup en évoquant notamment les dommages aux troupeaux domestiques, l'état des lieux de la présence d’individus sur le territoire et les mesures prises pour défendre les troupeaux.

Des attaques sur le Larzac dans l'Hérault et en Aveyron

À l’appui d’études et de relevés d’indices, la situation en Aveyron confirme la présence d’un individu
mâle sur le secteur Aubrac. Ce n'est pas une nouveauté puisque sa présence est identifiée depuis 2015. Chaque hiver, des traces sont repérées dans la neige. Et si les attaques sont peu nombreuses, cela pourrait notamment être dû au faible nombre de brebis sur le massif. Cependant, un troupeau a été victime il y a quelques semaines. 

La présence d'un autre animal semble confirmée dans le Sud-Aveyron. Là encore, "depuis fin 2020, de nouveaux indices, dont des photos, montrent qu’un individu isolé fréquente ce secteur englobant des territoires de l’Aveyron, du Gard et de l’Hérault", confirme la préfecture. En effet, depuis plusieurs mois, des troupeaux à l'estive ont été attaqués sur le causse, dans sa partie héraultaise (Saint-Maurice-Navacelles, Saint-Étienne-de-Gourgas, Caylar, Saint-Michel-d'Alajou...) mais aussi en Aveyron (Saint-Eulalie-de-Cernon, L'Hospitalet-du-Lazac, La Couvertoirade...).

Plusieurs fois pris en photo

Surtout, l'animal a été photographié plusieurs fois par des pièges photographiques de l'Office français de la biodiversité (OFB) au cours de l'année écoulée. À chaque fois ou presque, cela a été à proximité des exploitations attaquées. Ce fut le cas en janvier et en avril à Saint-Maurice-Navacelles, en mai à La Couvertoirade et en septembre à Saint-Michel-d'Alajou.

Cependant, l'activité reste très inférieure aux pics enregistrés en 2016, 2017 et 2018, les années les plus "meurtrières". En 2017 notamment, près de 250 brebis avaient été tuées, pour 93 constats d'attaques réalisées par l'OFB dont 61 classés « loup non écarté », la classification officielle de l'administration pour reconnaître une attaque du prédateur et déclencher l'indemnisation. 

En 2021, le numéro d'alerte mis en place par l'OFB a été appelé 22 fois pour signaler des dommages qui ont fait l’objet d’un constat dressé par les agents. La responsabilité du loup a été validée pour 9 de ces dommages.

Grande vigilance des éleveurs

Des chiffres qui selon les éleveurs sont un peu plus élevés. Ils mettent en effet en doute le résultat de certaines analyses. Le Cercle 12, collectif d'éleveurs créé spécialement pour travailler sur le sujet et qui participe au comité départemental, chiffre à 42 le nombre de brebis tuées cette année en Aveyron. "Et 44 dans le Larzac héraultais, note Mélanie Brunet, présidente du Cercle 12 et éleveuse à Sévérac-d'Aveyron. On peut se satisfaire de la baisse depuis 2017, mais cette année, il faut être très vigilants. Il y a eu une recrudescence sur le Larzac héraultais qui nous touche." 

Le classement de l'Aveyron en "zone difficilement protégeable" doit permettre à la préfecture de faire intervenir très rapidement, en cas d'attaque, une brigade de louveterie afin de traquer l'animal. "On doit continuer à se donner les outils pour agir", prévient l'éleveuse, qui s'inquiète aussi de la recrudescence d'attaque en Lozère, sur le causse de Sauveterre, à proximité immédiate du Sévéragais. Un motif d'inquiétude sérieux puisque c'est par là, qu'en 2015, étaient arrivées les premières attaques...

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 2 années Le 12/10/2021 à 10:13

Les loups sont dans nos campagnes mais dans nos villes également ; c'est le progrès ! ! !