Tennis : à Rodez, la jeunesse de retour vers le Future

La parenthèse de 2020 est bel et bien refermée. Le tournoi de tennis de Rodez, qui appartient à la catégorie Future, avait accueilli l’an dernier bon nombre de joueurs confirmés, approchant ou dépassant la trentaine. Une incongruité historique, puisque l’épreuve a surtout fait sa renommée en servant de tremplin à de jeunes talents en devenir, qui ont brillé par la suite au plus haut niveau. Les exemples les plus marquants sont ceux de Gilles Simon et David Goffin, vainqueurs à Vabre en 2004 et 2011, avant de s’immiscer dans le top 10 mondial.

"Il ne faut pas oublier que l’an dernier, le calendrier a été largement bousculé par la crise sanitaire, rappelle Jean-Jacques Crognier, directeur du tournoi avec sa compagne, Annie. Plus de 90 % des tournois ont été supprimés, tous les joueurs étaient à la recherche de compétition." En retrouvant des circonstances plus habituelles, le tournoi de Rodez a donc retrouvé sa vocation : la promotion de jeunes talents.

Un Américain au milieu des espoirs français

Même si quelques anciens figurent dans le tableau principal, à l’image de Kenny de Schepper (34 ans), huitième de finaliste à Wimbledon en 2013, les principales curiosités de la semaine se situent autour de la jeunesse. Et notamment côté français. Alors que le tennis tricolore peine à renouveler ses talents au plus haut niveau, un vent d’espoir a soufflé à Roland-Garros, au printemps, lorsque quatre locaux ont atteint les demi-finales. Deux d’entre eux seront présents sur les courts ruthénois cette semaine : le finaliste, Arthur Fils (17 ans), et l’un des demi-finalistes, Giovanni Perricard (18 ans). Quant au vainqueur, Luca Van Assche, il avait lui aussi prévu de faire un crochet par l’Aveyron mais a renoncé sur blessure.

Avant de savoir s’ils seront en mesure de confirmer au plus haut niveau, ces deux joueurs viennent s’aguerrir en Aveyron. D’autres jeunes pousses françaises poursuivent le même objectif. Harold Mayot (19 ans), vainqueur de l’Open d’Australie junior l’an dernier, et Timo Legout (19 ans), demi-finaliste de ce même tournoi, figurent eux aussi dans le tableau final.

Enfin, il faudra aussi surveiller l’Américain Martin Damm, âgé de 18 ans, qui s’est également illustré dans les tournois du Grand Chelem chez les juniors, en atteignant le dernier carré à Roland-Garros et à Wimbledon en 2019. Il sera d’ailleurs opposé lors du premier tour à Harold Mayot, pour un duel qui s’annonce explosif entre joueurs de moins de 20 ans.

Reste désormais à savoir si la jeunesse sera triomphante sur les courts de Vabre cette semaine, alors que les organisateurs ont enregistré plusieurs défections ces derniers jours, à commencer par Igor Sijsling, le tenant du titre. "Nous n’en avons pas plus que dans les autres tournois de notre catégorie du moment, tempère Jean-Jacques Crognier. Et nous sommes heureux des joueurs que nous avons." Et il le sera peut-être encore plus s’ils venaient à briller au plus haut niveau dans quelques années.