Sécurité routière : une sensibilisation choc pour frapper les esprits des jeunes Aveyronnais

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  • Après le choc, les opérations de secours. Une mise en scène conforme à la réalité.
    Après le choc, les opérations de secours. Une mise en scène conforme à la réalité. Centre Presse - José A. Torres
  • Plus de 750 lycéens, spectateurs de cet exercice, mardi à Combelles.
    Plus de 750 lycéens, spectateurs de cet exercice, mardi à Combelles. Centre Presse - José A. Torres
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Plus de 750 lycéens de Rodez et d’Aubin ont été invités, ce mardi 13 octobre, à une spectaculaire démonstration d’accident de la route pour sensibiliser des futurs conducteurs aux comportements adaptés à la sécurité.

Lancé à 50 km/h, le monospace percute de plein fouet une petite moto qui, à tort ou à raison, lui coupe la route. Le conducteur du deux-roues est projeté sur le pare-brise, s’élève de quelques mètres dans les airs et retombe lourdement sur le sol. Les sapeurs-pompiers arrivent, suivis par la police. Ils procèdent aux secours, tentent de ramener le motocycliste à la vie, en pure perte. Le décès est constaté, le fourgon mortuaire arrive à son tour sur les lieux.

Le scénario est en tout point conforme à la réalité, c’est d’ailleurs le but de cette spectaculaire démonstration organisée par l’Éducation nationale en partenariat avec le Comité départemental de sécurité routière, les sapeurs-pompiers et la police nationale, sous le regard de la préfète de l’Aveyron, Valérie Michel-Moreaux.
Sur le vaste parking de Combelles, au Monastère, plus de 750 élèves des lycées Foch et Monteil de Rodez, mais aussi du lycée professionnel d’Aubin qui compte deux formations spécifiques (Métiers de la sécurité et Sapeurs-pompiers volontaires) assistent à la scène. Celle-ci est commentée point par point par Robert Garcia, ancien pompier professionnel du Bassin et intervenant au lycée d’Aubin et le commandant Michel Rohr du commissariat de police de Rodez.

Prise conscience collective

Bien sûr, le conducteur du deux-roues est un mannequin de plastique lesté à 70 kilos et le conducteur du monospace est le cascadeur villefranchois Joe Pégourié, rompu à ce genre d’exercice. Mais le réalisme est d’autant plus sujet à la prise de conscience collective, qu’un jeune pompier maculé de (faux) sang prend la place du mannequin le temps des opérations de secours. Le décès consigné dans le scénario frappe d’autant plus les esprits que les intervenants de la police et des pompiers expliqueront qu’il leur faudra annoncer le drame à la famille du jeune conducteur.

Deux figurants remplacent Joe Pégourié à bord de la voiture, et vont être désincarcérés par les pompiers. Le conducteur se révélera être positif à l’alcool, sa passagère aux stupéfiants. Les 15-19 ans, spectateurs pour une heure de cette simulation, deviendront acteur de leurs propres comportements quand ils auront un volant ou un guidon en mains. C’est bien là le but de cette manœuvre pédagogique : les inviter à comprendre que, sur la route, tout est d’évidence plus fragile encore, pour sa propre vie et celle des autres.

Cette action menée depuis près de vingt ans par le Comité départemental de sécurité routière, l’Éducation nationale et leurs partenaires a vocation à rendre la route toujours plus sûre, nombre de lycéens avouaient en être convaincus au moment de reprendre leur bus.

Des accidents moins nombreux mais toujours aussi graves

Au 29 septembre dernier et depuis le 1er janvier, 92 accidents de la route se sont produits en Aveyron, faisant 121 blessés et 11 tués. Si l’on compare ces chiffres à ceux des deux précédentes années, on relèvera qu’en 2019, 194 accidents s’étaient soldés par 268 blessés et 18 tués, et pour 2020, 18 tués également et 191 blessés pour 150 accidents. Moins d’accidents, mais toujours aussi graves, alors que le trafic augmente (hors période de confinement total, bien sûr entre mars et mai 2020)…

Certes, l’année n’est pas terminée, mais il y a fort à parier que le nombre d’accidents corporels restera inférieur à l’année précédente. « Dans les années 90, on recensait une moyenne de 50 morts par an en Aveyron, dans la décennie suivante, ce chiffre avait été divisé par deux, note Daniel Fernandez, secrétaire du Comité départemental de sécurité routière. Et on retiendra que, depuis 2010, une quinzaine de personnes en moyenne trouvent la mort sur les routes aveyronnaises… » Et d’ajouter : « Au fil des ans, la prise de conscience s’est amplifiée, beaucoup de choses sont entrées dans les mœurs. Mais il reste encore beaucoup à faire sur le terrain de la formation des conducteurs de deux-roues et de voitures. Car on apprend à passer un examen pour obtenir le permis, mais pas à conduire au quotidien… »


Le lourd tribut payé par les motards


Phénomène nouveau : la consommation de stupéfiants qui augmente et trouble l’attention des conducteurs, une des premières causes d’accidents avec l’alcool et la vitesse. Un autre phénomène inquiète aussi de plus en plus et rejoint l’action menée hier devant les lycéens : le lourd tribut payé par les conducteurs de deux-roues. En effet sur les 11 décès routiers constatés depuis le 1er janvier, 6 concernent des motards. Des motards qui représentent « 3 % des véhicules circulant en Aveyron et 30 % du nombre total d’accidents dont ils sont victimes », insiste la préfète Valérie Michel-Moreaux.

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