Rieupeyroux. "Roi du silence", magnifique spectacle

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  • Geoffrey Rouge-Carrassat en scène. Geoffrey Rouge-Carrassat en scène.
    Geoffrey Rouge-Carrassat en scène. Hélène Lecarme
Publié le
hélène lecarme

En ce vendredi 8 octobre, le centre culturel offrait à son public un spectacle magistral, "Roi du silence". Quoi de plus logique que de commencer l’année culturelle avec un spectacle de l’intime, en cette fin de période de crise sanitaire qui nous oblige à regarder l’essentiel ? Un fauteuil ; une gerbe mortuaire et une urne posées sur une table… Seul en scène, l’auteur, metteur en scène et comédien Geoffrey Rouge-Carrassat nous a confrontés aux luttes intérieures qui jalonnent notre vie, et à cette relation toute particulière qui nous lie à nos parents, à notre mère : réflexion sur les non dits, sur la nécessité que l’enfant se crée de répondre à ce qu’il pense être les attentes de ses parents, sur le don de la vie qui ne doit pas aboutir pour l’enfant à donner sa vie en retour… Un enfant qui tente par tous les moyens de rendre ses parents fiers de lui, quitte à s’oublier lui-même, quitte à se perdre… Quitte à se demander, devant l’urne de sa mère, s’il n’aurait pas pu simplement dire les choses, et être accepté tel qu’il était… "Regarde, Maman, comme je suis beau d’être imparfait "… Ce spectacle d’une sincérité désarmante est un véritable cri d’amour et une libération de la parole. Colère, émotion, souvenirs, tendresse, humour, dérision, se mêlent dans un texte porté par la grâce juvénile d’un auteur et acteur plein de fougue, à la figure christique – "maintenant que je porte ma honte comme une couronne" – dont les mots justes ont su captiver le public : amour maternel mais aussi amitié, feux de la passion, sont magnifiés par une mise en scène et des lumières simples et magnifiques qui créent de véritables tableaux vivants. Jeu de l’acteur à la justesse parfaite – fils au corps androgyne se métamorphosant en mère italienne castratrice –, rythme soutenu du spectacle, changements de points de vue et évolution de la situation, tout participe de notre plaisir. Une performance à saluer sans modération !

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